1 00:00:05,360 --> 00:00:08,620 Le deuxième avant-contrat ou contrat préparatoire est 2 00:00:08,819 --> 00:00:12,120 prévu à l'article 1124 du Code civil et c'est donc la 3 00:00:12,319 --> 00:00:13,440 promesse unilatérale. 4 00:00:13,720 --> 00:00:15,740 On parle souvent de la promesse unilatérale de vente, 5 00:00:15,940 --> 00:00:18,500 mais là encore, ça peut être une promesse unilatérale de 6 00:00:18,700 --> 00:00:21,320 bail par exemple, il peut y avoir un autre contrat qui va 7 00:00:21,520 --> 00:00:24,700 faire l'objet d'une promesse unilatérale, comme la plupart 8 00:00:24,900 --> 00:00:27,860 des exemples dans la jurisprudence sont issus de 9 00:00:28,060 --> 00:00:30,820 la forme de la promesse unilatérale de vente, 10 00:00:31,020 --> 00:00:34,860 c'est essentiellement sur ce modèle de contrat qu'on va raisonner. 11 00:00:35,440 --> 00:00:37,500 On va faire comme pour le pacte de préférence, 12 00:00:37,900 --> 00:00:39,940 c'est-à-dire qu'on va s'arrêter dans un premier 13 00:00:40,140 --> 00:00:43,580 temps sur la notion et les conditions de validité de cet 14 00:00:43,780 --> 00:00:45,860 avant-contrat et dans un deuxième temps on verra la 15 00:00:46,060 --> 00:00:48,520 question de l'efficacité, c'est-à-dire de la sanction 16 00:00:48,720 --> 00:00:52,700 en cas de violation de la promesse unilatérale. 17 00:00:54,300 --> 00:00:55,680 Premier point donc sur la notion. 18 00:00:56,120 --> 00:00:58,820 La promesse unilatérale, c'est un contrat, là encore, 19 00:00:59,020 --> 00:01:01,180 c'est bien un contrat, par lequel une partie, 20 00:01:01,660 --> 00:01:05,740 le promettant, accorde à l'autre, ce qui est appelé le bénéficiaire, 21 00:01:05,940 --> 00:01:09,040 le droit d'opter pour la conclusion d'un contrat, 22 00:01:09,280 --> 00:01:13,840 dont les éléments essentiels sont déterminés, et pour la 23 00:01:14,040 --> 00:01:17,860 formation duquel ne manque que le consentement du bénéficiaire. 24 00:01:18,060 --> 00:01:21,380 Donc l'exemple, c'est la promesse unilatérale de vente, 25 00:01:21,580 --> 00:01:26,140 le promettant s'engage à vendre le bien, le 26 00:01:26,340 --> 00:01:30,620 bénéficiaire a un droit d'option, il accepte ou il refuse la 27 00:01:30,820 --> 00:01:31,800 conclusion du contrat. 28 00:01:32,140 --> 00:01:34,520 C'est bien un contrat, donc il y a un accord de volonté, 29 00:01:34,720 --> 00:01:39,600 mais c'est un contrat unilatéral, une seule personne est engagée, 30 00:01:39,980 --> 00:01:44,360 le promettant seul est engagé, on prépare la vente définitive, 31 00:01:44,600 --> 00:01:48,780 l'autre partie ne donne pas définitivement son 32 00:01:48,980 --> 00:01:52,600 consentement à cette vente définitive, elle a une option, cette option, 33 00:01:52,940 --> 00:01:57,320 généralement, elle est enfermée dans un certain délai. 34 00:01:57,520 --> 00:02:00,240 On est bien dans un contrat ici, c'est un avant-contrat, 35 00:02:00,440 --> 00:02:02,320 c'est un contrat préparatoire, c'est donc bien un contrat, 36 00:02:02,760 --> 00:02:05,900 c'est différent de l'offre, donc on avait vu que l'offre, 37 00:02:06,100 --> 00:02:11,020 elle devient caduque avec le décès de l'offrant ou du destinataire, 38 00:02:11,260 --> 00:02:15,600 ici le décès du promettant ne rend pas la promesse caduque, 39 00:02:15,840 --> 00:02:20,500 la promesse va se transmettre aux héritiers, c'est un 40 00:02:20,700 --> 00:02:23,960 élément du patrimoine qui va se transmettre aux héritiers. 41 00:02:24,800 --> 00:02:28,860 À la différence du pacte de préférence, ici les éléments 42 00:02:29,060 --> 00:02:33,100 essentiels du contrat définitif doivent être précisés. 43 00:02:34,100 --> 00:02:36,600 Toujours dans l'exemple de la promesse unilatérale de vente, 44 00:02:36,860 --> 00:02:40,340 il faudra évidemment identifier la chose et le prix. 45 00:02:40,820 --> 00:02:45,140 En plus il peut y avoir parfois des formalités à respecter, 46 00:02:45,339 --> 00:02:47,620 on a un texte dans le Code civil qui est l'article 47 00:02:47,820 --> 00:02:52,020 1589-2 relatif à la promesse 48 00:02:52,220 --> 00:02:55,380 unilatérale de vente lorsqu'il s'agit d'un 49 00:02:55,579 --> 00:02:58,080 immeuble et qui prévoit notamment que cette promesse, 50 00:02:58,280 --> 00:03:01,620 sauf si elle est réalisée par un acte authentique, 51 00:03:01,860 --> 00:03:04,120 mais donc si elle est réalisée par un acte sous 52 00:03:04,320 --> 00:03:08,700 signature privée, elle doit être enregistrée dans les dix jours. 53 00:03:09,740 --> 00:03:13,900 Autre précision sur les conditions un peu de validité, 54 00:03:14,100 --> 00:03:16,540 les conditions pratiques de la promesse unilatérale 55 00:03:16,739 --> 00:03:20,360 notamment de vente, dans la pratique on a créé 56 00:03:20,560 --> 00:03:22,480 l'indemnité d'immobilisation. 57 00:03:23,200 --> 00:03:27,080 Une indemnité d'immobilisation, elle vient compenser le fait 58 00:03:27,280 --> 00:03:30,480 que pendant le délai d'option le promettant va s'interdire 59 00:03:30,679 --> 00:03:32,500 de vendre le bien à un tiers. 60 00:03:33,240 --> 00:03:38,200 Si le délai est prévu de deux mois, par exemple de quatre mois ou 61 00:03:38,460 --> 00:03:40,620 de six mois, pendant cette durée de deux mois, de quatre 62 00:03:40,820 --> 00:03:43,100 mois ou de six mois, le bien est immobilisé, 63 00:03:43,299 --> 00:03:46,460 le bien ne pourra pas être vendu à un tiers. 64 00:03:46,720 --> 00:03:49,900 Donc cette immobilisation elle a un coût pour le 65 00:03:50,100 --> 00:03:54,780 promettant et pour compenser ce coût on va mettre en place 66 00:03:54,980 --> 00:03:57,500 le plus souvent une indemnité d'immobilisation. En pratique 67 00:03:57,700 --> 00:03:59,760 c'est souvent 10% du prix total. 68 00:04:00,660 --> 00:04:04,340 Il y a une question qui s'est posée dans la jurisprudence, 69 00:04:04,540 --> 00:04:08,120 en doctrine également, c'est finalement la 70 00:04:08,320 --> 00:04:11,160 requalification d'une promesse unilatérale en vente 71 00:04:11,359 --> 00:04:13,980 définitive lorsque l'indemnité est tellement 72 00:04:14,179 --> 00:04:17,260 importante qu'elle va, en fin de compte, limiter la 73 00:04:17,459 --> 00:04:22,060 liberté du bénéficiaire de la promesse de refuser cette promesse, 74 00:04:22,260 --> 00:04:26,180 de choisir de ne pas conclure le contrat définitif. 75 00:04:26,420 --> 00:04:30,000 Si on a une indemnité de 90 %, est-ce qu'on peut encore 76 00:04:30,200 --> 00:04:32,700 parler d'une promesse unilatérale de vente alors 77 00:04:32,900 --> 00:04:36,680 que 90 % de la valeur du bien c'est une valeur qui peut 78 00:04:36,880 --> 00:04:40,740 être très importante et donc limiter la possibilité pour 79 00:04:40,940 --> 00:04:44,000 le bénéficiaire de la promesse de la refuser. 80 00:04:44,200 --> 00:04:46,540 Donc on s'est demandé si à ce moment-là on était face à une 81 00:04:46,740 --> 00:04:48,580 promesse synallagmatique de vente. 82 00:04:48,860 --> 00:04:53,820 Non, dit la Cour de cassation dans un arrêt du 1er décembre 2010. 83 00:04:54,900 --> 00:04:57,280 Alors avant cette jurisprudence parfois la Cour 84 00:04:57,479 --> 00:05:01,880 de cassation requalifiait si le montant prévu empêchait un 85 00:05:02,080 --> 00:05:03,100 refus libre. 86 00:05:03,480 --> 00:05:06,080 Dans cet arrêt de 2010, la Cour de cassation estime 87 00:05:06,280 --> 00:05:10,180 que la promesse reste unilatérale alors même que 88 00:05:10,380 --> 00:05:12,680 dans cette affaire précisément l'indemnité 89 00:05:12,880 --> 00:05:15,180 d'immobilisation atteignait 90 % du prix. 90 00:05:15,920 --> 00:05:19,160 Pour la Cour de cassation, la qualification du contrat 91 00:05:19,360 --> 00:05:21,380 dépend de la volonté des parties. 92 00:05:21,960 --> 00:05:25,860 Alors ici l'ordonnance n'a pas tranché sur ce point, 93 00:05:26,060 --> 00:05:29,860 mais on peut estimer que la jurisprudence, eh bien sera 94 00:05:30,060 --> 00:05:33,340 maintenue sur cette question la qualification de la promesse. 95 00:05:33,580 --> 00:05:38,120 Donc les éléments essentiels doivent être précisés et la 96 00:05:38,320 --> 00:05:41,120 présence d'une indemnité d'immobilisation même 97 00:05:41,320 --> 00:05:45,660 extrêmement importante dans son montant ne permet pas de 98 00:05:45,860 --> 00:05:48,480 requalifier la promesse qui reste unilatérale. 99 00:05:49,020 --> 00:05:52,800 Se pose alors la question comme pour le pacte de 100 00:05:53,000 --> 00:05:57,680 préférence de l'efficacité de la promesse en cas de violation. 101 00:05:58,200 --> 00:06:01,360 Alors la violation c'est la même figure contractuelle que 102 00:06:01,560 --> 00:06:02,960 pour le pacte de préférence. 103 00:06:03,240 --> 00:06:07,360 A a conclu une promesse avec B, donc A est le promettant et 104 00:06:07,560 --> 00:06:09,640 s'engage à vendre le bien à B. 105 00:06:09,840 --> 00:06:10,780 B a une option. 106 00:06:10,979 --> 00:06:15,320 Donc cette option elle a été prévue pendant un certain délai. 107 00:06:15,960 --> 00:06:18,040 Or qu'est-ce qui peut se passer en pratique c'est que 108 00:06:18,240 --> 00:06:22,040 pendant le délai pour opter et avant que le bénéficiaire 109 00:06:22,240 --> 00:06:25,420 ait justement consenti au contrat définitif, eh bien le 110 00:06:25,620 --> 00:06:28,140 promettant va se rétracter pendant l'année d'option et 111 00:06:28,340 --> 00:06:29,099 va vendre à un tiers. 112 00:06:29,400 --> 00:06:34,320 Donc au lieu d'attendre que B se prononce et on est 113 00:06:34,520 --> 00:06:37,800 évidemment toujours dans le délai, eh bien A va vendre à C. 114 00:06:38,360 --> 00:06:42,400 Question : quels sont les recours finalement de B ? 115 00:06:42,680 --> 00:06:47,640 B peut-il obtenir l'exécution forcée de la promesse 116 00:06:47,840 --> 00:06:50,640 unilatérale qui avait été conclue avec A. 117 00:06:51,460 --> 00:06:55,780 La jurisprudence de la Cour de cassation a refusé de 118 00:06:55,979 --> 00:07:00,620 faire jouer l'exécution forcée dans le domaine des 119 00:07:00,820 --> 00:07:02,360 promesses unilatérales de vente. 120 00:07:02,560 --> 00:07:04,820 C'est un arrêt de la troisième chambre civile du 121 00:07:05,020 --> 00:07:09,780 15 décembre 1993 dans lequel la Cour de cassation a estimé 122 00:07:10,020 --> 00:07:13,260 que le promettant n'est tenu qu'à une obligation de faire 123 00:07:13,460 --> 00:07:17,220 et en se fondant, en se référant à l'ancien article 124 00:07:17,420 --> 00:07:21,180 1142 du Code civil la Cour de cassation en déduit que les 125 00:07:21,380 --> 00:07:24,180 obligations de faire ne se résolvent en cas de 126 00:07:24,380 --> 00:07:26,620 méconnaissance quand des dommages et intérêts ne 127 00:07:26,820 --> 00:07:29,120 peuvent pas donner lieu à l'exécution forcée. 128 00:07:29,340 --> 00:07:32,580 Ça veut dire qu'ici le bénéficiaire n'avait droit 129 00:07:32,780 --> 00:07:35,360 qu'à l'indemnisation, mais il ne pouvait pas 130 00:07:35,560 --> 00:07:39,160 demander à bénéficier de la promesse, il ne pouvait pas demander 131 00:07:39,360 --> 00:07:41,540 l'exécution forcée de celle-ci. 132 00:07:41,740 --> 00:07:46,100 Alors cette jurisprudence du 15 décembre 1993 elle a été 133 00:07:46,300 --> 00:07:49,120 critiquée par beaucoup d'auteurs qui estimaient que 134 00:07:49,320 --> 00:07:51,580 c'était une solution qui allait fragiliser les 135 00:07:51,780 --> 00:07:55,920 promesses unilatérales de vente, notamment dans la pratique notariale ; 136 00:07:56,120 --> 00:07:59,300 et puis c'est le fondement également qui était critiqué 137 00:07:59,500 --> 00:08:02,460 au motif que comme on l'avait vu un peu en introduction 138 00:08:02,659 --> 00:08:06,500 dans les classifications des obligations certes le Code 139 00:08:06,700 --> 00:08:09,940 civil dans l'article 1142 interdisait pour les 140 00:08:10,140 --> 00:08:13,940 obligations de recourir à l'exécution forcée, mais 141 00:08:14,140 --> 00:08:16,760 c'était une interdiction qui avait été limitée 142 00:08:16,960 --> 00:08:20,040 progressivement dans son domaine d'application par la 143 00:08:20,240 --> 00:08:22,080 jurisprudence. On considérait 144 00:08:22,280 --> 00:08:24,260 que dès lors qu'il n'y avait pas une impossibilité physique, 145 00:08:24,460 --> 00:08:26,740 en fait une contrainte physique à exercer sur la personne, 146 00:08:26,940 --> 00:08:30,580 une obligation de faire pouvait se traduire en 147 00:08:31,440 --> 00:08:32,480 exécution forcée. 148 00:08:32,680 --> 00:08:35,299 Il y avait de nombreux exemples en jurisprudence. 149 00:08:35,500 --> 00:08:38,720 Ici, l'exécution forcée, c'était quoi ? 150 00:08:38,920 --> 00:08:41,900 C'était conclure, signer l'acte de vente définitif. 151 00:08:42,100 --> 00:08:45,060 Donc, il n'y avait pas d'impossibilité manifeste de 152 00:08:45,260 --> 00:08:47,620 recourir à l'exécution forcée. 153 00:08:47,820 --> 00:08:51,080 Par la suite, face aux critiques de la doctrine, 154 00:08:51,280 --> 00:08:55,660 on s'est demandé si la jurisprudence avait évolué. 155 00:08:55,860 --> 00:08:58,480 Alors, déjà, un arrêt d'une troisième chambre civile du 156 00:08:58,680 --> 00:09:01,880 27 mars 2009 prévoit la licéité des clauses 157 00:09:02,080 --> 00:09:04,580 contraires qui prévoient l'exécution forcée. 158 00:09:04,780 --> 00:09:08,140 Donc, il fallait qu'il y ait une clause qui expressément prévoit, 159 00:09:08,340 --> 00:09:12,260 en cas de violation de la promesse, que l'exécution forcée était possible, 160 00:09:12,460 --> 00:09:14,700 mais à ce moment-là, la clause pouvait recevoir 161 00:09:14,900 --> 00:09:16,580 application. De même, 162 00:09:16,780 --> 00:09:19,760 dans un arrêt de la troisième chambre civile du 8 septembre 2010, 163 00:09:19,960 --> 00:09:22,780 la Cour de cassation avait estimé que le promettant 164 00:09:22,980 --> 00:09:26,800 avait donné un consentement définitif à la vente. 165 00:09:27,000 --> 00:09:30,440 On s'était demandé si la solution de 1993 allait être 166 00:09:30,640 --> 00:09:31,440 abandonnée. Mais non, 167 00:09:31,640 --> 00:09:36,140 la solution de 1993 a ensuite été reprise dans un arrêt de 168 00:09:36,340 --> 00:09:38,560 la troisième chambre civile du 11 mai 2011. 169 00:09:38,760 --> 00:09:41,940 Ce qui est important, c'est que dans cet arrêt de 2011, 170 00:09:42,140 --> 00:09:46,180 la Cour de cassation va changer les articles qui 171 00:09:46,380 --> 00:09:50,280 servent de fondement à cette solution traditionnelle du 172 00:09:50,480 --> 00:09:51,600 rejet d'exécution forcée. 173 00:09:51,800 --> 00:09:56,500 La Cour de cassation va estimer, en effet, que il faut se 174 00:09:56,700 --> 00:10:00,420 fonder non plus sur l'article 1142 et l'impossibilité 175 00:10:00,620 --> 00:10:02,460 d'exécution forcée pour les obligations de faire, 176 00:10:02,660 --> 00:10:06,720 mais sur les articles 1101 qui définissent le contrat et 177 00:10:06,920 --> 00:10:11,360 l'article 1134, ce sont les anciens numéros, sur la force 178 00:10:11,560 --> 00:10:12,320 obligatoire du contrat. 179 00:10:12,520 --> 00:10:15,000 Quel est le raisonnement de la Cour de cassation ? 180 00:10:15,200 --> 00:10:19,020 Il n'y a pas d'exécution forcée possible en cas de 181 00:10:19,220 --> 00:10:23,360 rétractation par le promettant, tout simplement parce qu'il 182 00:10:23,560 --> 00:10:24,320 n'y a pas de contrat. 183 00:10:24,520 --> 00:10:27,620 Or, pour qu'il y ait exécution forcée, il faut évidemment constater 184 00:10:27,820 --> 00:10:28,780 d'abord qu'il existe un contrat. 185 00:10:28,980 --> 00:10:32,380 Or, le raisonnement de la Cour de cassation, c'est de 186 00:10:32,580 --> 00:10:36,840 dire que la levée de l'option par le bénéficiaire de la promesse, 187 00:10:37,040 --> 00:10:40,660 cette levée de l'option va avoir lieu nécessairement 188 00:10:40,860 --> 00:10:44,200 postérieurement à la rétractation du promettant et 189 00:10:44,400 --> 00:10:49,160 donc cette levée d'option qui est postérieure à la rétractation, 190 00:10:49,560 --> 00:10:52,500 fait qu'il n'y a jamais eu de rencontre de volonté, 191 00:10:52,700 --> 00:10:54,780 puisqu'au moment où la levée d'option intervient, 192 00:10:54,980 --> 00:10:57,160 il n'y a plus le consentement 193 00:10:57,600 --> 00:11:00,780 de l'auteur de la promesse. 194 00:11:00,980 --> 00:11:03,280 Donc, comme il n'y a pas eu de rencontre des consentements, 195 00:11:03,480 --> 00:11:06,540 il n'y a pas de contrat et donc la réalisation forcée de 196 00:11:06,740 --> 00:11:09,020 la vente ne pourra pas être ordonnée. 197 00:11:09,220 --> 00:11:12,540 Et cette solution, elle a été reprise par la suite dans un 198 00:11:12,740 --> 00:11:14,860 arrêt de la Cour de cassation en 2018. 199 00:11:15,060 --> 00:11:19,440 Cette solution jurisprudentielle, 200 00:11:19,640 --> 00:11:24,400 elle a été brisée, remise en cause par l'ordonnance de 201 00:11:24,600 --> 00:11:27,860 2016 qui met fin à cette jurisprudence. Donc, 202 00:11:28,060 --> 00:11:31,260 pour les promesses conclues postérieurement à l'entrée en 203 00:11:31,460 --> 00:11:32,220 vigueur de la loi. 204 00:11:32,420 --> 00:11:35,520 En effet, l'article 1124 alinéa 2 du Code civil 205 00:11:35,720 --> 00:11:38,800 prévoit que la révocation de la promesse pendant le temps 206 00:11:39,000 --> 00:11:42,360 laissé aux bénéficiaires pour opter n'empêche pas la 207 00:11:42,560 --> 00:11:44,380 formation du contrat promis. 208 00:11:44,580 --> 00:11:47,420 Donc, à nouveau, on peut comparer par rapport à l'offre. 209 00:11:47,620 --> 00:11:50,580 L'offre, on avait vu, quand elle est rétractée, 210 00:11:50,780 --> 00:11:53,300 ça ne peut pas donner lieu, comme sanction, à la 211 00:11:53,500 --> 00:11:54,440 conclusion forcée du contrat. 212 00:11:54,640 --> 00:11:58,580 Ici, la rétractation pendant le délai n'empêche pas la 213 00:11:58,780 --> 00:12:00,840 formation du contrat promis. 214 00:12:01,040 --> 00:12:03,200 Donc il y a une vraie gradation dans ces 215 00:12:03,400 --> 00:12:06,400 différentes réglementations des phases de conclusion du contrat, 216 00:12:06,600 --> 00:12:10,560 et ici, on est, on peut recourir à l'exécution forcée. 217 00:12:10,760 --> 00:12:14,420 L'article 1124, alinéa 3, précise que "le contrat 218 00:12:14,620 --> 00:12:18,140 conclu en violation de la promesse unilatérale avec un 219 00:12:18,340 --> 00:12:21,140 tiers qui en connaissait l'existence est nul". 220 00:12:21,340 --> 00:12:26,100 Il y a une limite ici qui est posée par cette alinéa 3, 221 00:12:26,500 --> 00:12:29,640 c'est que pour que le contrat qui a été conclu avec le 222 00:12:29,840 --> 00:12:34,600 tiers C soit nul et que la promesse puisse être assortie 223 00:12:35,020 --> 00:12:38,180 de l'exécution forcée, il faudra que le tiers soit 224 00:12:38,380 --> 00:12:39,180 de mauvaise foi. 225 00:12:39,380 --> 00:12:42,900 C'est ce que je disais en introduction, dans les avant-contrats, 226 00:12:43,100 --> 00:12:47,340 on veut assurer d'un côté la sécurité juridique, mais on 227 00:12:47,540 --> 00:12:50,960 ne veut pas non plus sanctionner un tiers de bonne foi. 228 00:12:51,160 --> 00:12:53,800 Le tiers de bonne foi, c'est celui qui ignorait 229 00:12:54,000 --> 00:12:56,500 l'existence de la promesse, et donc on ne voit pas 230 00:12:56,700 --> 00:13:00,000 pourquoi on viendrait remettre en cause les droits 231 00:13:00,200 --> 00:13:01,940 qu'il a pu acquérir légitimement. 232 00:13:02,140 --> 00:13:05,260 Donc ça veut dire que si le tiers est de bonne foi, 233 00:13:05,460 --> 00:13:08,960 il est protégé, et le bénéficiaire de la promesse, 234 00:13:09,160 --> 00:13:12,700 à ce moment-là, ne pourra pas obtenir autre chose que des 235 00:13:12,900 --> 00:13:13,660 dommages et intérêts. 236 00:13:13,860 --> 00:13:17,300 Il engagera la responsabilité du promettant qui a 237 00:13:17,500 --> 00:13:19,340 directement violé le contrat. 238 00:13:19,540 --> 00:13:23,000 En revanche, si le tiers est de mauvaise foi, c'est-à-dire 239 00:13:23,200 --> 00:13:26,440 qu'on établit qu'il avait connaissance de la promesse de vente, 240 00:13:26,640 --> 00:13:29,680 alors le contrat sera nul. 241 00:13:29,880 --> 00:13:34,640 Dernier problème qu'il faut traiter, c'est la question de la 242 00:13:35,240 --> 00:13:39,800 réception par la Cour de cassation de cette nouvelle 243 00:13:40,000 --> 00:13:44,240 solution légale qui vient briser sa jurisprudence. 244 00:13:44,440 --> 00:13:48,400 La question était de savoir si la Cour de cassation 245 00:13:48,600 --> 00:13:51,860 allait appliquer immédiatement les nouvelles règles, 246 00:13:52,060 --> 00:13:56,160 même à des promesses conclues antérieurement à l'entrée en 247 00:13:56,360 --> 00:13:59,020 vigueur du nouveau droit, ou alors si elle allait 248 00:13:59,220 --> 00:14:02,660 attendre selon les règles classiques de conflit 249 00:14:02,860 --> 00:14:03,620 d'application la loi. 250 00:14:03,820 --> 00:14:07,640 Ici, la Cour de cassation va 251 00:14:07,840 --> 00:14:12,380 réaffirmer dans un premier temps la solution antérieure 252 00:14:12,580 --> 00:14:15,740 à l'ordonnance par un arrêt de la troisième chambre 253 00:14:15,940 --> 00:14:18,900 civile que je mentionnais tout à l'heure, le 6 décembre 2018. 254 00:14:19,100 --> 00:14:23,860 En revanche, le droit a évolué puisque par un arrêt 255 00:14:24,060 --> 00:14:26,900 de la troisième chambre civile du 23 juin 2021, 256 00:14:27,100 --> 00:14:31,660 elle a décidé d'appliquer la réforme à une promesse 257 00:14:31,860 --> 00:14:34,740 antérieure à l'ordonnance de 2016. 258 00:14:34,940 --> 00:14:39,700 La Cour de cassation justifie ainsi sa solution en estimant 259 00:14:40,260 --> 00:14:43,940 que "le promettant signataire d'une promesse unilatérale de 260 00:14:44,140 --> 00:14:48,900 vente s'oblige définitivement à vendre dès la conclusion de 261 00:14:49,520 --> 00:14:53,320 l'avant-contrat sans possibilité de rétractation, 262 00:14:53,520 --> 00:14:56,020 sauf stipulation contraire". 263 00:14:56,220 --> 00:14:59,440 Donc la Cour de cassation a décidé d'appliquer par 264 00:14:59,640 --> 00:15:03,900 anticipation finalement la nouvelle solution légale, 265 00:15:04,100 --> 00:15:06,320 étant donné qu'il n'y avait pas de texte avant et que la 266 00:15:06,520 --> 00:15:10,560 solution était directement d'origine jurisprudentielle. 267 00:15:10,760 --> 00:15:14,560 À noter qu'une question prioritaire de 268 00:15:14,760 --> 00:15:18,060 constitutionnalité avait été émise contre l'article 1124 269 00:15:18,260 --> 00:15:22,220 du Code civil au motif qu'il y aurait atteinte à la 270 00:15:22,420 --> 00:15:25,460 liberté contractuelle et aux droits de propriété qui ont 271 00:15:25,660 --> 00:15:26,780 valeur constitutionnelle. 272 00:15:26,980 --> 00:15:30,640 La troisième chambre civile dans une décision du 17 273 00:15:30,840 --> 00:15:35,400 octobre 2019 a refusé la transmission au Conseil 274 00:15:35,600 --> 00:15:38,220 constitutionnel en estimant que cette question n'avait 275 00:15:38,420 --> 00:15:41,240 pas de caractère sérieux et n'était pas nouvelle. 276 00:15:41,440 --> 00:15:46,200 Dernière précision sur les avant-contrats qui ne relève 277 00:15:46,400 --> 00:15:49,880 pas vraiment d'un cours sur le droit des contrats, 278 00:15:50,080 --> 00:15:51,500 justement des droits des obligations en général, 279 00:15:51,700 --> 00:15:54,780 mais plus des contrats spéciaux, on l'étudie dans les contrats 280 00:15:54,980 --> 00:15:57,920 spéciaux, c'est la promesse synallagmatique de contrats 281 00:15:58,120 --> 00:16:00,860 et notamment la promesse synallagmatique de vente. 282 00:16:01,060 --> 00:16:04,320 Là encore, formule qu'on va retrouver le plus souvent en pratique. 283 00:16:04,520 --> 00:16:08,440 La définition de la promesse synallagmatique de vente, 284 00:16:08,640 --> 00:16:12,340 c'est le contrat dans lequel deux personnes vont s'engager 285 00:16:12,540 --> 00:16:15,240 réciproquement et définitivement dans les 286 00:16:15,440 --> 00:16:17,280 termes d'un contrat de vente dont les conditions 287 00:16:17,480 --> 00:16:18,760 essentielles sont déterminées. 288 00:16:18,960 --> 00:16:22,480 Alors, la promesse synallagmatique de vente, 289 00:16:22,680 --> 00:16:26,160 le vendeur, le promettant finalement et l'acceptant 290 00:16:26,360 --> 00:16:29,260 sont engagés réciproquement et définitivement, donc tous 291 00:16:29,460 --> 00:16:33,320 les éléments essentiels de la vente sont prévus, simplement 292 00:16:33,520 --> 00:16:38,160 les effets du contrat par exemple sont reportés et 293 00:16:38,360 --> 00:16:42,040 dépendent de l'obtention d'un prêt ou alors de la rédaction 294 00:16:42,240 --> 00:16:43,020 d'un acte notarié. 295 00:16:43,220 --> 00:16:46,140 Alors, ce qu'on peut noter, c'est qu'ici, la promesse 296 00:16:46,340 --> 00:16:48,740 synallagmatique de vente, elle est réglementée dans le 297 00:16:48,940 --> 00:16:49,700 Code civil. 298 00:16:49,900 --> 00:16:53,980 Il y a un texte qui est l'article 1589, donc c'est pas au titre de la 299 00:16:54,180 --> 00:16:57,400 théorie générale du contrat, mais dans le droit spécial de la vente. 300 00:16:57,600 --> 00:17:01,260 Et l'article 1589 du Code civil dispose que "la 301 00:17:01,460 --> 00:17:05,040 promesse de vente vaut vente lorsqu'il y a consentement 302 00:17:05,240 --> 00:17:08,540 réciproque des deux parties sur la chose et sur le prix". 303 00:17:08,740 --> 00:17:11,920 Donc, en réalité, vous le verrez quand vous verrez le 304 00:17:12,120 --> 00:17:14,160 droit des contrats spéciaux, la difficulté ici, c'est que 305 00:17:14,360 --> 00:17:16,200 on ne peut pas vraiment, on ne peut pas toujours faire 306 00:17:16,400 --> 00:17:20,520 la différence entre la vente définitive et une promesse 307 00:17:20,720 --> 00:17:22,180 synallagmatique de vente, puisque dans les deux cas, 308 00:17:22,380 --> 00:17:25,660 en réalité, les deux parties sont engagées définitivement. 309 00:17:25,860 --> 00:17:29,480 On va considérer que la distinction, en réalité, tient au fait de 310 00:17:29,680 --> 00:17:34,440 savoir si la condition supplémentaire est une 311 00:17:34,640 --> 00:17:37,680 condition déterminante du consentement ou si c'est une 312 00:17:37,880 --> 00:17:38,820 condition accessoire. 313 00:17:39,020 --> 00:17:42,920 Si c'est une condition accessoire, on considère que la vente est 314 00:17:43,120 --> 00:17:44,900 parfaite. Si en revanche 315 00:17:45,100 --> 00:17:48,340 c'est une condition définitive, alors le contrat définitif, 316 00:17:48,620 --> 00:17:52,280 le transfert de propriété, sera subordonné à la 317 00:17:52,480 --> 00:17:55,800 survenance de cette condition supplémentaire qui a été 318 00:17:56,000 --> 00:17:56,760 posée par les parties. 319 00:17:56,960 --> 00:17:57,760 Je reprends mon exemple. 320 00:17:58,160 --> 00:18:02,420 Si les parties prévoient que la vente sera constatée par 321 00:18:02,620 --> 00:18:05,780 un acte notarié, soit elles considèrent que la vente est 322 00:18:05,980 --> 00:18:07,560 déjà parfaite, soit elles considèrent que l'acte 323 00:18:07,760 --> 00:18:10,900 notarié est une condition nécessaire pour que le 324 00:18:11,100 --> 00:18:14,220 contrat définitif soit conclu, et à ce moment-là, la 325 00:18:14,420 --> 00:18:17,680 réalisation de cet élément, de cette formalité, sera 326 00:18:17,880 --> 00:18:20,740 nécessaire pour qu'on considère que le contrat 327 00:18:20,940 --> 00:18:22,400 définitif existe. 328 00:18:23,200 --> 00:18:26,900 Donc il n'y a rien sur cette promesse synallagmatique de 329 00:18:27,100 --> 00:18:29,820 contrat dans la théorie générale du contrat, 330 00:18:30,240 --> 00:18:35,100 et comme je le disais, sa nature juridique est incertaine. 331 00:18:35,300 --> 00:18:38,820 Il y a des débats doctrinaux pour savoir si c'est un contrat réel, 332 00:18:39,020 --> 00:18:43,400 réellement, un avant-contrat, s'il n'y a pas encore de contrat. 333 00:18:43,760 --> 00:18:47,420 Donc l'analyse juridique n'est pas fixée sur cette 334 00:18:47,620 --> 00:18:49,260 figure de contrat préparatoire. 335 00:18:49,920 --> 00:18:52,120 Ce qu'on a vu dans cette phase de conclusion du contrat, 336 00:18:52,480 --> 00:18:55,240 c'est qu'il y avait une certaine gradation dans les 337 00:18:55,440 --> 00:18:56,220 textes du Code civil. 338 00:18:57,040 --> 00:18:59,980 A chaque fois, ce qui est en cause, c'est la question de 339 00:19:00,180 --> 00:19:01,360 l'existence du contrat. 340 00:19:01,560 --> 00:19:03,000 Est-ce qu'un contrat a été conclu ? 341 00:19:03,200 --> 00:19:06,100 Et donc, il faut savoir à ce moment-là s'il y a le 342 00:19:06,300 --> 00:19:10,220 consentement qui existe, si on peut observer la 343 00:19:10,420 --> 00:19:12,320 rencontre d'une offre et d'une acceptation. 344 00:19:12,520 --> 00:19:17,100 On a vu qu'avant l'existence des consentements, quand on 345 00:19:17,300 --> 00:19:20,220 est dans la phase de négociation, il y avait notamment un 346 00:19:20,420 --> 00:19:22,440 principe qui est le principe de la liberté contractuelle, 347 00:19:22,660 --> 00:19:26,780 qui va s'appliquer avec néanmoins la réserve de 348 00:19:26,980 --> 00:19:27,920 l'exigence de la bonne foi. 349 00:19:28,120 --> 00:19:32,880 Quand on passe un cap dans l'engagement, qu'on est en 350 00:19:33,220 --> 00:19:35,620 présence véritablement d'une offre et d'une acceptation, 351 00:19:35,880 --> 00:19:39,120 là on est déjà dans la force contraignante avec l'offre 352 00:19:39,320 --> 00:19:41,420 qui doit être maintenue dans un certain délai. 353 00:19:41,620 --> 00:19:44,440 Et puis l'acceptation va encore franchir une étape, 354 00:19:44,640 --> 00:19:48,400 puisque lorsque l'acceptation va être reçue par l'offrant, 355 00:19:48,600 --> 00:19:50,560 le contrat sera formé. 356 00:19:50,760 --> 00:19:53,200 Et la dernière étape, c'est celle qu'on vient de voir, 357 00:19:53,500 --> 00:19:55,740 c'est lorsqu'il y a un avant-contrat. 358 00:19:55,940 --> 00:20:00,460 Un avant-contrat, on est déjà dans une opération qui repose 359 00:20:00,660 --> 00:20:03,620 sur un accord de volonté, sur un contrat, mais ce 360 00:20:03,820 --> 00:20:07,380 contrat prépare une opération définitive. Et ce qu'on voit, 361 00:20:07,580 --> 00:20:10,060 c'est que la loi ici a cherché à renforcer 362 00:20:10,260 --> 00:20:14,360 l'efficacité de ces avant-contrats, l'efficacité de ces contrats 363 00:20:14,560 --> 00:20:17,880 préparatoires, en les traitant enfin comme ceux 364 00:20:18,080 --> 00:20:21,240 qu'ils sont réellement, c'est-à-dire comme déjà des contrats, 365 00:20:21,440 --> 00:20:24,340 contrairement à la jurisprudence qui avait 366 00:20:24,540 --> 00:20:29,300 tendance auparavant à refuser de leur donner une réelle efficacité. 367 00:20:30,100 --> 00:20:33,480 C'était la question donc de l'existence même du contrat. 368 00:20:33,940 --> 00:20:38,200 Mais dans un litige, une fois qu'on a découvert 369 00:20:38,400 --> 00:20:41,520 que le contrat existait réellement, il y a une autre question qui 370 00:20:41,720 --> 00:20:44,900 se pose pour savoir si le contrat va pouvoir être efficace.