1 00:00:07,260 --> 00:00:10,640 Il nous reste, dans ce chapitre introductif, 2 00:00:11,560 --> 00:00:15,980 à rapidement définir l’actualité économique, 3 00:00:16,080 --> 00:00:20,240 c’est-à-dire l’effet de crise sur la décision de politique économique. 4 00:00:22,530 --> 00:00:27,660 Cet exercice va être facile puisque vous le vivez, nous le vivons en même temps, 5 00:00:27,940 --> 00:00:29,700 c’est-à-dire comprendre 6 00:00:30,320 --> 00:00:37,180 les orientations, les exigences et les moyens donnés par le plan de relance. 7 00:00:40,050 --> 00:00:42,850 On aura un petit bilan à dresser. 8 00:00:43,200 --> 00:00:48,280 On aura aussi à comprendre la méthode qui est employée, 9 00:00:48,760 --> 00:00:56,760 et enfin, à orienter l’analyse sur la planification, 10 00:00:56,980 --> 00:01:02,490 réhabilitée uniquement en France, c’est-à-dire l’outil au service de la relance. 11 00:01:02,690 --> 00:01:07,320 La planification française qui avait donc été mise en pause et qui, 12 00:01:07,340 --> 00:01:13,020 de manière heureuse, revient aujourd’hui comme prioritaire 13 00:01:13,410 --> 00:01:20,140 pour accompagner justement cette recherche de remise en selle de l’économie. 14 00:01:20,740 --> 00:01:26,250 Dans cette section, on aura trois temps forts : le bilan, 15 00:01:27,180 --> 00:01:32,640 les moyens et la méthode de relance employée et la planification. 16 00:01:33,380 --> 00:01:36,440 Tout d’abord le premier plan, le bilan. 17 00:01:37,080 --> 00:01:42,720 On a, à compter du 3 septembre 2020, c’est tout récent, 18 00:01:43,060 --> 00:01:47,830 un plan de 100 milliards d’euros qui est engagé en France. 19 00:01:47,940 --> 00:01:50,550 Vous allez me dire : "100 milliards d’euros, 20 00:01:50,750 --> 00:01:57,700 c’était indispensable puisque la crise économique va nous coûter beaucoup d’argent", 21 00:01:58,080 --> 00:02:01,680 mais 100 milliards d’euros, ça représente quoi ? 22 00:02:01,730 --> 00:02:06,170 Ça représente quand même un quart du budget annuel de l’État, 23 00:02:06,540 --> 00:02:10,200 donc c’est un engagement extrêmement lourd. 24 00:02:10,410 --> 00:02:12,540 Comment on le finance ? Qui va payer ? 25 00:02:14,640 --> 00:02:21,640 On a une particularité dans cette analyse financière de la relance économique, 26 00:02:21,860 --> 00:02:24,750 c’est que la France fait partie d’un système européen, 27 00:02:24,800 --> 00:02:35,160 l’Union économique et monétaire européenne, et l’Europe va financer 40 % de cette relance. 28 00:02:35,670 --> 00:02:43,420 Mais les fonds financés par l’Europe ne sont pas immédiats. 29 00:02:43,720 --> 00:02:45,420 Il y a un délai d’attente. 30 00:02:45,620 --> 00:02:51,860 Ça peut expliquer la fragilité du système 31 00:02:52,340 --> 00:02:59,880 et la frilosité des entreprises qui attendent justement de voir cette mise en œuvre totale, 32 00:02:59,920 --> 00:03:04,260 définitive, avant de prendre tous les engagements possibles. 33 00:03:05,070 --> 00:03:07,860 Quel est l’objectif de ce plan de relance ? 34 00:03:08,270 --> 00:03:13,860 C’est redresser durablement l’économie française 35 00:03:14,260 --> 00:03:17,240 en créant notamment de nouveaux emplois. 36 00:03:17,660 --> 00:03:22,740 Il faut non seulement corriger le problème du chômage actuel, 37 00:03:23,250 --> 00:03:29,260 mais il faut dynamiser en plus la croissance pour créer de nouveaux emplois. 38 00:03:29,990 --> 00:03:32,910 On est typiquement dans une approche keynésienne. 39 00:03:33,270 --> 00:03:41,500 On ajuste au niveau du déséquilibre majeur par une politique axée sur la relance, 40 00:03:42,500 --> 00:03:47,040 pour une réponse immédiate et forte approche de court terme, 41 00:03:47,520 --> 00:03:49,500 dans une logique d’incertitude, 42 00:03:50,020 --> 00:03:54,360 ceci pour amortir le premier choc qui vient d’être subi. 43 00:03:55,260 --> 00:03:57,450 Approche tout à fait keynésienne. 44 00:03:57,690 --> 00:04:05,180 Néanmoins, on l’oriente du côté des entreprises, c’est-à-dire précepte classique. 45 00:04:05,570 --> 00:04:10,280 On est donc bien dans une policy mix où, à la fois, 46 00:04:11,320 --> 00:04:20,170 on agit sur l’offre en escomptant une action, en retour, sur la demande. 47 00:04:20,500 --> 00:04:25,480 Si les entreprises embauchent, alors la demande repartira. 48 00:04:25,750 --> 00:04:32,200 Voilà le schéma qui est surtout souhaité. 49 00:04:33,370 --> 00:04:38,560 L’objectif final est de bâtir la France de 2030, 50 00:04:38,820 --> 00:04:44,180 c’est-à-dire qu’on n’est plus dans le court terme de Keynes. 51 00:04:44,710 --> 00:04:50,110 On sait que cette incertitude va être pesante pour l’économie, 52 00:04:50,440 --> 00:04:54,570 que la relance ne va pas être spontanée, immédiate, 53 00:04:55,080 --> 00:04:59,500 donc l’objectif est moyen terme long terme, 54 00:04:59,620 --> 00:05:09,740 c’est dans le but de représenter le schéma de 2030 de l’économie, 55 00:05:09,820 --> 00:05:14,000 pour que l’économie reparte sur des bases saines. 56 00:05:15,100 --> 00:05:19,300 Autre particularité de ce plan de relance, 57 00:05:20,000 --> 00:05:28,510 les fonds sont tous mobilisables par les États membres de l’Europe jusqu’en 2026, 58 00:05:28,960 --> 00:05:35,320 donc l’emploi de ces fonds est possible jusqu’en 2026 59 00:05:36,080 --> 00:05:40,400 et remboursables en différé jusqu’en 2058. 60 00:05:40,780 --> 00:05:45,720 On comprend, à ce moment-là, l’importance de l’engagement. 61 00:05:46,240 --> 00:05:52,560 100 milliards d’euros, c’est quelque chose d’énorme, 62 00:05:53,020 --> 00:05:58,980 mais le remboursement est aussi extrêmement différé. 63 00:05:59,600 --> 00:06:07,450 On essaie d’amortir le coût puisque la crise est majeure. 64 00:06:07,870 --> 00:06:12,850 Il y a donc une volonté incontestable de relance. 65 00:06:13,600 --> 00:06:19,090 On cherche aussi à se positionner sur des secteurs d’avenir, 66 00:06:19,690 --> 00:06:23,260 c’est-à-dire des secteurs qui pourront embaucher, 67 00:06:24,340 --> 00:06:29,500 mais on a conscience que la crise a un coût énorme, 68 00:06:29,960 --> 00:06:35,580 et qu’on ne pourra donc pas escompter une reprise immédiate, 69 00:06:35,900 --> 00:06:40,060 donc engager un remboursement raisonnable. 70 00:06:40,320 --> 00:06:47,970 Déjà, on a pris conscience de cette lourdeur très forte. 71 00:06:48,220 --> 00:06:49,960 Les risques existent. 72 00:06:50,160 --> 00:06:53,270 C’est un des points à retenir. 73 00:06:53,420 --> 00:07:02,380 Il y a des risques importants, Bercy en est particulièrement conscient, 74 00:07:02,740 --> 00:07:07,450 donc montre que ces priorités vont être difficiles. 75 00:07:07,990 --> 00:07:12,620 Les fonds venus de l’Union européenne sont aussi contraignants 76 00:07:12,700 --> 00:07:17,830 parce que tous les États n’ont pas les mêmes contraintes budgétaires. 77 00:07:18,030 --> 00:07:23,170 La France est dans une situation d’endettement important, 78 00:07:23,370 --> 00:07:26,180 donc la contrainte est plus forte, 79 00:07:26,360 --> 00:07:39,600 ce qui va obliger nécessairement la France à revoir la façon d’agir si elle doit rembourser, 80 00:07:39,880 --> 00:07:46,980 en moins de 40 ans, la part extrêmement importante d’endettement, 81 00:07:47,380 --> 00:07:51,240 à la fois pour donner confiance à ses partenaires 82 00:07:51,840 --> 00:07:59,920 et pour motiver les Français à jouer le jeu d’accompagnement de la relance. 83 00:08:00,120 --> 00:08:04,820 Or aujourd’hui, les Français épargnent plus qu’ils ne consomment, 84 00:08:05,020 --> 00:08:11,650 ce qui est un gros problème pour le financement de cette relance. 85 00:08:12,040 --> 00:08:15,130 Les Français ne dépensent pas, n’investissent pas. 86 00:08:16,120 --> 00:08:19,840 Les Français épargnent, donc les Français ont peur. 87 00:08:20,500 --> 00:08:28,300 Il y a un souci important et les autorités, 88 00:08:28,500 --> 00:08:33,250 les décideurs en sont parfaitement conscients. 89 00:08:33,460 --> 00:08:36,760 Cette incertitude est très forte. 90 00:08:37,060 --> 00:08:47,580 On ne peut pas engager une économie de manière forte quand les agents ne suivent pas. 91 00:08:47,920 --> 00:08:52,420 Il faut surtout orienter les secteurs. 92 00:08:52,710 --> 00:08:54,130 C’est la volonté de la France. 93 00:08:54,670 --> 00:09:01,930 La France, comprenant les incertitudes et les précautions des agents, 94 00:09:02,350 --> 00:09:09,340 cherche à motiver directement par l’engagement de l’État et ainsi, 95 00:09:09,540 --> 00:09:17,480 sur les 100 milliards, 35 milliards d’euros vont être consacrés à des mesures pro-industrie. 96 00:09:17,572 --> 00:09:25,297 Donc, le gouvernement prend un engagement de mesures en faveur de l'investissement lourd, 97 00:09:25,721 --> 00:09:27,960 une enveloppe spécifique 98 00:09:28,340 --> 00:09:34,480 en faveur de l’investissement pour essayer de redonner confiance, de redynamiser, 99 00:09:34,580 --> 00:09:42,230 pour tenter de compenser et pour innover d’autant plus. 100 00:09:42,430 --> 00:09:46,300 C’est un engagement extrêmement fort de l’État, 101 00:09:46,660 --> 00:09:50,530 comme dans une véritable logique keynésienne. 102 00:09:51,820 --> 00:09:58,690 Des plans de relance semblables, après 45 et en 2020, 103 00:09:58,990 --> 00:10:03,100 jouant très fortement, en 45 sur la reconstruction, 104 00:10:03,430 --> 00:10:12,080 en 1920 sur la mobilisation pro-industrie, en faveur de l’investissement lourd. 105 00:10:12,440 --> 00:10:16,900 C’est ce qu’on appelle un focus sur les domaines d’avenir. 106 00:10:17,230 --> 00:10:25,860 Essayer surtout de dynamiser les secteurs qui embaucheront le plus demain. 107 00:10:27,220 --> 00:10:32,290 Une difficulté puisqu’il faut donner 108 00:10:32,490 --> 00:10:40,510 un message très fort aux entreprises pour les inciter à prendre conscience 109 00:10:40,710 --> 00:10:45,040 de la solidarité de l’État et à oser prendre des risques. 110 00:10:45,240 --> 00:10:48,900 Or pour l’instant, les entreprises 111 00:10:49,100 --> 00:10:55,340 sont plutôt frileuses puisqu’elles observent, parallèlement, 112 00:10:56,140 --> 00:11:00,080 l’incertitude économique des agents qui ne consomment pas. 113 00:11:00,220 --> 00:11:05,600 C’est cette difficulté que je tenais surtout à souligner, 114 00:11:05,640 --> 00:11:18,020 mais nous aurons l’occasion d’y revenir et de voir comment on doit l’interpréter. 115 00:11:18,730 --> 00:11:25,780 Deuxième temps de cette section 3 sur l’actualité économique : 116 00:11:26,290 --> 00:11:32,710 par quelle méthode l’État doit-il accompagner sa relance ? 117 00:11:32,980 --> 00:11:40,900 Quels sont les moyens mis à disposition du plan de relance pour accompagner ? 118 00:11:41,680 --> 00:11:48,190 Selon Keynes, pour qu’une relance conjoncturelle aboutisse, 119 00:11:48,550 --> 00:11:53,260 il faut agir de façon globale, consommation, investissement, 120 00:11:53,460 --> 00:11:55,030 et non pas au niveau de l’individu. 121 00:11:55,840 --> 00:11:59,860 Ici, nous avons, en 2020, un mélange des deux. 122 00:12:00,610 --> 00:12:03,250 L’État donne un signal fort aux entreprises. 123 00:12:03,700 --> 00:12:05,580 Il leur donne une grosse enveloppe, 124 00:12:05,700 --> 00:12:09,540 35 milliards au niveau du pro-industriel en investissements lourds, 125 00:12:10,360 --> 00:12:12,900 un accompagnement financier durable, 126 00:12:13,600 --> 00:12:20,360 des aides pour la baisse des cotisations sociales en différé, 127 00:12:20,600 --> 00:12:24,280 un accompagnement jusqu’au 31 décembre 2020 128 00:12:24,680 --> 00:12:31,220 pour les secteurs touchés comme le tourisme, les taxis indépendants qui perçoivent 129 00:12:31,860 --> 00:12:39,000 un minimum forfaitaire de 1 500 euros mensuels de subventions de compensation. 130 00:12:39,240 --> 00:12:47,580 L’État mêle, à l’approche globale, des signaux d'accompagnements individuels, 131 00:12:47,740 --> 00:12:55,000 donc on est ici dans une méthode d’analyse à la fois keynésienne et néoclassique, 132 00:12:55,060 --> 00:12:59,740 c’est-à-dire que l’État se donne tous les moyens possibles pour intervenir. 133 00:12:59,860 --> 00:13:00,700 Pourquoi le fait-il ? 134 00:13:01,200 --> 00:13:07,240 L’État craint l’échec, c’est-à-dire il craint la paralysie du système. 135 00:13:07,590 --> 00:13:17,840 Non seulement la crise coûte beaucoup d’argent et relance le problème de l'endettement, 136 00:13:18,360 --> 00:13:22,660 mais en plus, si le plan de relance n’aboutit pas, 137 00:13:23,110 --> 00:13:27,850 le chômage va s’aggraver, l’endettement va exploser, 138 00:13:28,360 --> 00:13:36,380 donc les agents vont épargner encore plus, donc vont paralyser définitivement l’économie. 139 00:13:36,940 --> 00:13:42,460 L’Etat cherche vraiment à combiner toutes les mesures possibles 140 00:13:42,620 --> 00:13:49,140 pour trouver une solution au problème fondamental 141 00:13:49,480 --> 00:13:54,240 qu’il considère comme un problème désormais de moyen terme et non plus de court terme. 142 00:13:54,560 --> 00:13:56,480 C’est un enseignement majeur, 143 00:13:58,280 --> 00:14:03,600 l’importance, la gravité de la crise qui s’est étendue à tous les secteurs, 144 00:14:03,700 --> 00:14:11,350 qui s’est étendue au monde entier fragilise les économies et nécessite des moyens forts. 145 00:14:12,220 --> 00:14:18,040 La France tente une originalité qui lui est bien spécifique, 146 00:14:19,950 --> 00:14:23,720 elle essaie d’accompagner ce plan de relance 147 00:14:23,980 --> 00:14:32,940 par un renouveau de son outil de planification qui a évolué au cours des décennies 148 00:14:33,150 --> 00:14:39,930 et qui avait été un succès fabuleux après la Seconde Guerre mondiale. 149 00:14:40,200 --> 00:14:45,030 C’est le troisième volet de cette section 3. 150 00:14:45,330 --> 00:14:48,570 C’est la planification à la française. 151 00:14:50,790 --> 00:14:56,090 Si la France, avec l’annonce de son nouveau commissaire au plan, 152 00:14:56,380 --> 00:15:02,700 Monsieur Bayrou, veut accompagner, par la planification, 153 00:15:02,900 --> 00:15:08,340 la relance, c’est qu’elle se projette désormais dans le long terme. 154 00:15:08,540 --> 00:15:10,080 C’est une certitude. 155 00:15:10,500 --> 00:15:13,650 Cela veut dire qu’elle n’est plus dans la logique purement keynésienne 156 00:15:13,950 --> 00:15:18,390 d’intervention massive de l’état en situation d’urgence de court terme. 157 00:15:19,230 --> 00:15:22,300 La France a fait le choix, 158 00:15:22,360 --> 00:15:28,000 le pari que le court terme n’était plus accessible vu le comportement des agents 159 00:15:28,220 --> 00:15:33,660 et qu’il fallait donc durablement accompagner son plan de relance. 160 00:15:33,720 --> 00:15:35,470 Elle s’est donc projetée. 161 00:15:35,790 --> 00:15:40,180 Elle ressuscite ainsi le Commissariat au Plan 162 00:15:40,260 --> 00:15:46,890 qui avait été créé initialement après la guerre pour planifier, organiser la reconstruction. 163 00:15:47,790 --> 00:15:52,140 Avec son nouveau Haut-Commissaire au Plan, François Bayrou, 164 00:15:53,070 --> 00:16:00,750 elle prend un engagement sur du long terme pour organiser son plan. 165 00:16:01,230 --> 00:16:04,280 Juste pour l’historique. 166 00:16:05,000 --> 00:16:09,720 La planification française, 167 00:16:10,160 --> 00:16:15,700 qui a été mise en place pour la reconstruction à partir de 45, 168 00:16:16,040 --> 00:16:19,900 c’est une planification avec des plans quinquennaux, 169 00:16:19,980 --> 00:16:29,740 c’est-à-dire des objectifs fixés à cinq ans avec des priorités qui étaient données. 170 00:16:29,880 --> 00:16:35,300 Le premier plan, c’étaient la modernisation et le développement, 171 00:16:35,340 --> 00:16:37,340 la modernisation après 45, 172 00:16:37,400 --> 00:16:44,640 la remise en selle de l’économie qui a duré de 1946 à 1951, 173 00:16:44,960 --> 00:16:51,800 ceci a la volonté du Général de Gaulle avec Jean Monnet 174 00:16:51,880 --> 00:16:56,220 qui en est devenu donc le premier commissaire. 175 00:16:56,700 --> 00:17:00,270 Accompagner la politique économique de l’État, comment ? 176 00:17:00,470 --> 00:17:05,140 Par un plan efficace visant pour objectifs, 177 00:17:05,260 --> 00:17:11,340 le développement et la modernisation de l’économie française, donc d’entrée de jeu, 178 00:17:11,450 --> 00:17:13,020 un plan très ambitieux. 179 00:17:14,880 --> 00:17:21,700 Le second plan la planification va s’étendre ensuite aux investissements publics. 180 00:17:21,800 --> 00:17:25,290 Après avoir fait le choix du privé dans le premier plan, 181 00:17:25,680 --> 00:17:33,260 l’État renforce son premier plan par une orientation nouvelle, 182 00:17:33,500 --> 00:17:40,480 l’investissement public avec des plans notamment au niveau de l’éducation, 183 00:17:40,740 --> 00:17:46,480 au niveau de la gestion hospitalière, les équipements hospitaliers. 184 00:17:46,860 --> 00:17:49,860 Une volonté, sur cinq ans, 185 00:17:50,100 --> 00:17:53,880 de trouver les moyens financiers et opérationnels 186 00:17:54,080 --> 00:18:01,260 susceptibles de garantir cette modernisation de l’investissement public. 187 00:18:02,040 --> 00:18:05,180 Le troisième plan de la France, 188 00:18:05,460 --> 00:18:08,700 il faut préparer la France au Marché commun. 189 00:18:09,040 --> 00:18:12,920 L’ambition sur cinq ans pour le troisième plan, 190 00:18:13,320 --> 00:18:19,260 qui va durer de 59 à 62 inclus, 191 00:18:19,500 --> 00:18:23,520 sera de trouver tous les moyens 192 00:18:24,060 --> 00:18:29,820 de préparer le secteur agricole à l’entrée dans le Marché commun. 193 00:18:30,510 --> 00:18:36,990 Le quatrième plan sera consacré à la modernisation des secteurs 194 00:18:37,080 --> 00:18:39,510 hospitaliers et des autoroutes. 195 00:18:40,620 --> 00:18:44,000 Aujourd’hui, les autoroutes qui ont été privatisées, 196 00:18:44,160 --> 00:18:48,260 mais qui étaient publiques au niveau du quatrième plan, 197 00:18:48,580 --> 00:18:54,730 qui étaient dans un but de modernisation de l’économie et de rentabilité aussi pour l’État, 198 00:18:55,080 --> 00:18:57,020 puis l’État s’en est désengagé 199 00:18:57,100 --> 00:19:02,820 après avec la volonté de libéraliser le système autoroutier. 200 00:19:03,090 --> 00:19:05,340 Aujourd’hui, il en a quelques regrets 201 00:19:05,440 --> 00:19:09,700 puisque les concessions qui ont été faites ont été faites sur du très, 202 00:19:09,840 --> 00:19:16,080 très long terme avec des financements qui n’ont pas été toujours très bien gérés 203 00:19:16,100 --> 00:19:21,740 et des coûts pour les usagers par les sociétés privées qui en ont la gestion libre. 204 00:19:22,370 --> 00:19:27,770 Le cinquième plan est consacré au Plan Calcul. 205 00:19:27,920 --> 00:19:30,700 C’est tout le plan informatique, 206 00:19:30,760 --> 00:19:38,160 le programme informatique qui a fait l’objet de cette orientation qui était fondamentale. 207 00:19:38,660 --> 00:19:45,080 Le septième plan français est consacré aux actions prioritaires du moment, 208 00:19:45,440 --> 00:19:50,080 notamment en prévision économique avec la création de centres d’études. 209 00:19:50,960 --> 00:19:54,920 Le huitième plan, il y a un changement de majorité 210 00:19:55,020 --> 00:20:00,500 puisque c’est l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand en 81. 211 00:20:01,010 --> 00:20:05,960 On a un huitième plan qui va marquer ce changement. 212 00:20:06,410 --> 00:20:11,840 Ce huitième plan ne sera pas voté, ne sera pas mis en application. 213 00:20:12,050 --> 00:20:16,520 C’est une rupture avec la planification traditionnelle à la française 214 00:20:17,170 --> 00:20:24,380 qui avait été un succès fabuleux, observé, admiré, convoité de l'extérieur et qui, 215 00:20:24,420 --> 00:20:29,080 par le changement de majorité politique, est remis en cause. 216 00:20:29,750 --> 00:20:37,680 Mais les mauvais résultats de l’économie française sur la période 81-86, 217 00:20:37,740 --> 00:20:41,000 avec notamment les problèmes inflationnistes majeurs, 218 00:20:41,600 --> 00:20:45,620 vont réhabiliter les plans et donner lieu à un neuvième plan 219 00:20:45,680 --> 00:20:50,940 qui est un plan de relance d’inspiration keynésienne, 220 00:20:51,360 --> 00:20:58,610 orienté sur la consommation, directement au niveau d’une approche globale, 221 00:20:58,850 --> 00:21:04,520 avec des contrats de plan signés notamment entre l’État et les régions. 222 00:21:04,670 --> 00:21:09,460 Puis un onzième plan à partir de 89 223 00:21:09,760 --> 00:21:13,860 qui prend une dimension européenne pour le marché unique, 224 00:21:14,280 --> 00:21:17,320 préparer la France au marché unique de 92, 225 00:21:17,540 --> 00:21:23,980 surtout par des actions dans le secteur monétaire et le secteur agricole. 226 00:21:24,380 --> 00:21:30,520 C’est la fin de cette planification puisque le onzième plan ne sera pas adopté. 227 00:21:30,580 --> 00:21:38,330 La fin des plans quinquennaux se fixe à 1992. 228 00:21:38,660 --> 00:21:45,520 Réhabilitation de cette planification en septembre 2020 229 00:21:45,680 --> 00:21:51,980 avec la volonté d’un plan de relance de l’économie française, 230 00:21:52,380 --> 00:21:58,180 et ceci dans le but d’orienter l’économie. 231 00:21:58,480 --> 00:22:01,400 Il faut quand même faire une petite parenthèse. 232 00:22:01,600 --> 00:22:05,780 Il n’y a pas eu de plan entre 92 et 93, 233 00:22:05,940 --> 00:22:14,720 mais il y a eu une compensation en 2013 avec un comité consultatif 234 00:22:15,620 --> 00:22:20,060 qui est le comité d’évaluation France Stratégie 235 00:22:20,500 --> 00:22:25,420 pour évaluer les priorités sectorielles de l’économie, 236 00:22:25,560 --> 00:22:27,780 mais qui n’a pas valeur de plan. 237 00:22:28,140 --> 00:22:34,640 C’est un instrument au service de la politique économique de l’État, 238 00:22:34,910 --> 00:22:38,570 sans donner des orientations prioritaires. 239 00:22:38,810 --> 00:22:45,780 C’est un outil d’évaluation extrêmement sérieux, très utile, 240 00:22:45,860 --> 00:22:48,710 mais qui ne s’impose pas comme un plan. 241 00:22:49,160 --> 00:22:55,340 Aujourd’hui, la volonté présidentielle est de réhabiliter cette planification. 242 00:22:55,670 --> 00:23:02,560 Ça prouve que l’économie française a besoin d’être consolidée, premièrement. 243 00:23:04,170 --> 00:23:08,190 Ça prouve aussi la volonté de l’État de vouloir agir vite, 244 00:23:08,850 --> 00:23:14,040 de vouloir agir le plus efficacement possible, de ne pas faire d’erreurs, 245 00:23:14,460 --> 00:23:16,710 d’encadrer la politique économique. 246 00:23:18,180 --> 00:23:28,920 En même temps, ça révèle les risques aujourd’hui présentés par une relance, 247 00:23:30,900 --> 00:23:35,770 dont les résultats ne sont pas garantis, ne peuvent pas être garantis, 248 00:23:36,060 --> 00:23:39,680 vu l’ampleur des objectifs à atteindre. 249 00:23:40,170 --> 00:23:45,210 La volonté, c’est de donner un nouveau souffle à l’économie française 250 00:23:45,300 --> 00:23:47,100 le plus rapidement possible, 251 00:23:47,420 --> 00:23:53,730 mais de rétablir les conditions d’équilibre pour rebâtir la France d’hier, mais à 2030. 252 00:23:53,930 --> 00:23:56,040 C’est-à-dire que d’entrée de jeu, 253 00:23:56,300 --> 00:24:02,910 la France a conscience de la difficulté de l’exercice à conduire. 254 00:24:03,960 --> 00:24:06,780 Au terme de ce chapitre introductif, 255 00:24:07,100 --> 00:24:16,640 il faut avoir conscience que l’économie doit toujours s’adapter à la conjoncture, 256 00:24:17,180 --> 00:24:20,980 que les règles ne peuvent jamais être prédéterminées 257 00:24:21,340 --> 00:24:25,430 et qu’on est dans une forme d’incertitude, mais gérable. 258 00:24:25,740 --> 00:24:27,240 C’est surtout le message. 259 00:24:27,500 --> 00:24:32,860 C’est cette incertitude qui doit être intégrée à l’économie 260 00:24:33,000 --> 00:24:36,510 le mieux possible pour réussir le plus efficacement. 261 00:24:36,990 --> 00:24:42,480 Le plan, à cet effet, est vraiment exemplaire. 262 00:24:42,680 --> 00:24:48,800 Il a prouvé sa capacité d’orientation efficace de l’économie. 263 00:24:49,000 --> 00:24:51,640 On essaie aujourd’hui de le réhabiliter, 264 00:24:52,000 --> 00:24:56,670 ce qui est un point extrêmement positif pour l’économie. 265 00:24:56,940 --> 00:25:02,520 Maintenant, comme c’est un outil qu’on vient juste de réhabiliter, 266 00:25:02,760 --> 00:25:08,260 il faut fixer les priorités qui devront être retenues. 267 00:25:08,560 --> 00:25:12,300 Nous le verrons au cours de nos différents chapitres 268 00:25:12,360 --> 00:25:16,520 puisque les différents chapitres consacrés aux thématiques 269 00:25:16,580 --> 00:25:18,500 que j’ai définies en introduction, 270 00:25:18,740 --> 00:25:22,980 seront toujours déterminants pour le choix des priorités.