1 00:00:07,350 --> 00:00:14,920 Bonjour à tous et bienvenue à ce cours sur Alfred Marshall et les concepts de demande et d'offre. 2 00:00:17,410 --> 00:00:21,020 Nous sommes toujours dans le chapitre 1, l'école néoclassique , 3 00:00:21,320 --> 00:00:24,980 et nous abordons à présent la section 3 partie 1,  4 00:00:25,120 --> 00:00:28,640 Alfred Marshall et les concepts de demande et d'offre.  5 00:00:30,400 --> 00:00:34,480 Alfred Marshall est la figure centrale de l'école néoclassique 6 00:00:34,480 --> 00:00:37,750 à qui il a donné ses principaux outils d'analyse. 7 00:00:38,560 --> 00:00:41,860 C'est pourquoi cette section est particulièrement importante. 8 00:00:43,330 --> 00:00:46,840 Nous allons d'abord présenter les principales étapes de sa vie 9 00:00:47,160 --> 00:00:51,100 puis nous décrire ses nombreux apports à la théorie néoclassique 10 00:00:51,240 --> 00:00:54,480 à travers les concepts de demande et d'offre. 11 00:00:55,570 --> 00:00:56,940 I : sa vie.  12 00:00:58,400 --> 00:01:05,160 Alfred Marshall, 1842-1924,  est un économiste britannique. 13 00:01:06,910 --> 00:01:11,260 Alors que ses parents auraient souhaité le voir intégrer le clergé anglican,  14 00:01:11,800 --> 00:01:14,900 il préfère se tourner vers des études de mathématiques 15 00:01:14,900 --> 00:01:18,160 et devient professeur de mathématiques à Oxford. 16 00:01:19,570 --> 00:01:24,300 Il se passionne pour l'économie après avoir lu Adam Smith et John Stuart Mill 17 00:01:24,680 --> 00:01:27,960 ainsi que les découvertes des premiers marginalistes, 18 00:01:28,240 --> 00:01:31,840 Stanley Jevons, Léon Walras et Carl Menger. 19 00:01:33,900 --> 00:01:37,020 Il devient professeur d'économie politique à Cambridge  20 00:01:37,020 --> 00:01:43,200 où il occupe de 1885 à 1908 la chaire d'économie politique. 21 00:01:45,130 --> 00:01:51,660 Son influence sur la science économique est considérable entre 1880 et 1930, 22 00:01:52,180 --> 00:01:58,660 notamment grâce à son livre Principes d'économie politique qu'il publie en 1890, 23 00:01:58,860 --> 00:02:03,040 et qui devient le manuel de référence en Grande-Bretagne. 24 00:02:04,360 --> 00:02:10,080 Il y développe ses principales théories qui deviendront la base du courant néoclassique,  25 00:02:10,820 --> 00:02:16,580 en prenant soin de séparer les démonstrations mathématiques de ses conclusions,  26 00:02:16,780 --> 00:02:20,540 afin qu'ils demeurent lisibles par un grand nombre de lecteurs. 27 00:02:22,710 --> 00:02:25,725 C'est dans ce manuel qu'il énonce sa fameuse loi 28 00:02:25,725 --> 00:02:34,240 qui lui conférera le statut de père de la notion de la loi de l'offre et de la demande. 29 00:02:35,370 --> 00:02:37,440 Même, comme on le verra plus tard,  30 00:02:37,440 --> 00:02:41,680 si Léon Walras, que nous étudierons dans la section suivante, 31 00:02:41,880 --> 00:02:44,760 l'avait énoncé quelques années plus tôt. 32 00:02:45,930 --> 00:02:50,660 Alfred Marshall devient le professeur du jeune John Maynard Keynes, 33 00:02:51,030 --> 00:02:55,740 mais quand ce dernier lui parle de son désir de devenir économiste,  34 00:02:57,220 --> 00:03:01,080 Marshall lui explique qu'il a déjà à peu près tout dit 35 00:03:01,080 --> 00:03:04,260 et qu'il n'y aura pas énormément de choses à découvrir. 36 00:03:05,300 --> 00:03:08,120 Et c'est justement Keynes, après la crise de 29,  37 00:03:08,120 --> 00:03:13,640 qui remettra en question l'ensemble des conclusions de Marshall et des néoclassiques. 38 00:03:16,380 --> 00:03:20,720 Les méthodes d'analyse de Marshall demeurent encore aujourd'hui beaucoup utilisées. 39 00:03:21,120 --> 00:03:25,980 Particulièrement dans les présentations vulgarisées de la microéconomie,  40 00:03:26,280 --> 00:03:30,180 ainsi que dans un domaine de l'économie un peu particulier 41 00:03:30,180 --> 00:03:32,180 qui s'appelle l'économie industrielle. 42 00:03:34,130 --> 00:03:38,200 Nous allons à présent étudier le concept de demande chez Marshall. 43 00:03:39,660 --> 00:03:40,820 II, la demande. 44 00:03:42,250 --> 00:03:46,680 Nous allons étudier successivement la notion de demande individuelle,  45 00:03:47,040 --> 00:03:50,300 puis la notion de demande collective qui s'en déduit. 46 00:03:52,340 --> 00:03:54,400 1, la demande individuelle. 47 00:03:56,260 --> 00:04:01,140 Alfred Marshall reprend les études des marginalistes sur l'utilité. 48 00:04:02,840 --> 00:04:09,780 Si un bien est utile et procure de la satisfaction, on va le demander.  49 00:04:11,460 --> 00:04:16,000 Marshall considère qu'il est alors possible d'établir une théorie de la demande de biens  50 00:04:16,260 --> 00:04:18,420 à partir de la théorie de l'utilité,  51 00:04:18,420 --> 00:04:23,620 surtout du principe de l'utilité marginale décroissante que l'on vient d'étudier. 52 00:04:25,850 --> 00:04:29,660 On a vu que plus un bien est consommé en quantité importante, 53 00:04:30,280 --> 00:04:36,720 plus le supplément d'utilité procuré par la dernière unité consommée se réduit. 54 00:04:38,080 --> 00:04:44,200 Du coup, moins un individu va consentir à payer un prix élevé pour ce bien. 55 00:04:46,510 --> 00:04:52,120 En conséquence, plus un individu demande une quantité importante d'un bien, 56 00:04:52,120 --> 00:04:54,720 plus le prix de ce bien doit être faible. 57 00:04:56,740 --> 00:04:59,900 Et puis réciproquement, plus le prix d'un bien est faible,  58 00:04:59,900 --> 00:05:04,200 plus le consommateur demande une quantité importante de ce bien. 59 00:05:06,970 --> 00:05:13,400 La quantité précise demandée dépend du revenu de l'individu qui a une contrainte budgétaire. 60 00:05:14,720 --> 00:05:19,540 Plus un individu a un revenu élevé,  plus il peut acheter de ce bien. 61 00:05:21,020 --> 00:05:27,240 L'ensemble de ces éléments définit la notion de demande individuelle de l'individu pour un bien. 62 00:05:29,310 --> 00:05:34,580 Aujourd'hui, une analyse moderne de ces éléments résume le comportement d'un consommateur 63 00:05:34,700 --> 00:05:36,820 au programme mathématique suivant. 64 00:05:38,640 --> 00:05:43,360 Pour simplifier, on considère une économie avec deux biens que l'on appelle X1 un et X2,  65 00:05:44,260 --> 00:05:48,120 qui ont respectivement comme prix P1 et P2. 66 00:05:50,120 --> 00:05:53,360 L'individu est représenté par une fonction d'utilité,  67 00:05:53,440 --> 00:06:00,620 U de X1 et X2 qui représente la satisfaction que les biens X1 et X2 procurent à l'individu, 68 00:06:01,080 --> 00:06:03,380 et qui vérifie plusieurs propriétés 69 00:06:03,920 --> 00:06:07,160 comme notamment l'utilité marginale décroissante pour chacun des biens. 70 00:06:09,180 --> 00:06:13,780 Eh bien, on va dire maintenant que le consommateur cherche à maximiser 71 00:06:13,780 --> 00:06:18,200 l'utilité procuré par la consommation des biens X1 et X2,  72 00:06:18,660 --> 00:06:24,860 sous la contrainte du revenu qu'il perçoit, et si l'on appelle R ce revenu,  73 00:06:24,940 --> 00:06:28,620 eh bien R va être égal à P1X1+P2X2. 74 00:06:29,860 --> 00:06:33,340 On montre que la résolution de ce programme permet de trouver 75 00:06:33,340 --> 00:06:39,340 les fonctions de demande individuelle du consommateur en biens X1 et en biens X2. 76 00:06:41,150 --> 00:06:43,700 Alors cette partie est un petit peu mathématique. 77 00:06:43,900 --> 00:06:49,040 Pour ceux qui auraient du mal, juste pour ce petit paragraphe que je viens de décrire, 78 00:06:49,080 --> 00:06:54,720 eh bien je vous rassure, il ne fera pas l'objet de questions à l'examen final. 79 00:06:56,420 --> 00:07:01,380 Pour un revenu donné, plus le prix d'un bien est faible,  80 00:07:02,200 --> 00:07:05,720 plus le consommateur demande donc de ce bien. 81 00:07:06,820 --> 00:07:12,320 On obtient donc une fonction individuelle de biens décroissante du prix de ce bien. 82 00:07:14,290 --> 00:07:15,920 Prenons l'exemple suivant. 83 00:07:17,650 --> 00:07:23,840 On va étudier le marché de l'orange et puis on a Christophe, un consommateur d'oranges. 84 00:07:24,160 --> 00:07:27,880 A quoi peut ressembler sa fonction de demande individuelle d'oranges ? 85 00:07:28,800 --> 00:07:29,880 Et bien, sur un graphique, 86 00:07:29,880 --> 00:07:34,300 on porte en abscisse les quantités d'oranges demandées, qu'on va appeler X. 87 00:07:34,870 --> 00:07:40,740 En ordonnée, on porte le prix unitaire du marché des oranges que l'on appelle P. 88 00:07:42,460 --> 00:07:47,440 La fonction de demande individuelle de Christophe est représentée par la droite D. 89 00:07:47,890 --> 00:07:52,280 Elle relie de façon décroissante prix et quantité d'oranges demandées. 90 00:07:53,470 --> 00:07:59,040 Et on voit sur le graphique que plus le prix de marché des oranges est faible,  91 00:07:59,420 --> 00:08:03,420 plus Christophe en demande une quantité importante et réciproquement. 92 00:08:06,770 --> 00:08:08,660 2, la demande collective. 93 00:08:09,780 --> 00:08:13,540 On a fait jusqu'à présent une analyse avec un individu et un seul bien, 94 00:08:14,040 --> 00:08:15,860 Christophe demande des oranges. 95 00:08:17,440 --> 00:08:23,220 Essayons maintenant de considérer le marché de ce bien, c'est-à-dire le marché des oranges. 96 00:08:24,610 --> 00:08:27,600 Christophe n'est pas le seul consommateur d'oranges. 97 00:08:28,480 --> 00:08:33,100 On est donc ici obligé de définir un nouveau concept, celui de demandes collectives. 98 00:08:33,100 --> 00:08:34,980 On parle également de demandes de marché. 99 00:08:37,410 --> 00:08:42,320 La demande collective d'un bien donne la quantité totale demandée de ce bien pour un prix. 100 00:08:43,500 --> 00:08:48,120 On montre que la demande collective d'un bien est une fonction décroissante du prix de ce bien. 101 00:08:48,120 --> 00:08:53,440 En d'autres termes, plus le prix d'un bien est élevé, moins les individus en demandent. 102 00:08:55,680 --> 00:09:01,640 Cela se démontre facilement, car comme on va le voir dans le petit exemple que l'on va prendre, 103 00:09:01,640 --> 00:09:07,000 la demande collective d'un bien provient de l'agrégation des demandes individuelles. 104 00:09:10,360 --> 00:09:13,180 On va donc toujours se situer sur le marché des oranges. 105 00:09:13,250 --> 00:09:17,740 Mais maintenant, sur ce marché, il y a deux personnes qui demandent des offres d'oranges. 106 00:09:17,740 --> 00:09:19,680 Il y a Christophe et puis il y a Nicolas. 107 00:09:21,230 --> 00:09:25,260 La droite D représente la demande individuelle d'oranges de Christophe, 108 00:09:25,550 --> 00:09:29,480 c'est la même que précédemment, mais maintenant on a une droite en plus,  109 00:09:29,480 --> 00:09:34,600 la droite D' qui représente la demande individuelle d'oranges de Nicolas. 110 00:09:37,230 --> 00:09:41,720 Il est possible de construire point par point la droite D" 111 00:09:41,720 --> 00:09:45,500 qui représente la demande collective d'oranges par Nicolas et Christophe. 112 00:09:47,540 --> 00:09:51,700 Si l'on regarde le graphique,  on fixe d'abord le prix P1. 113 00:09:51,960 --> 00:09:55,860 Au prix P1, Christophe demande la quantité XC1 d'oranges. 114 00:09:56,760 --> 00:10:00,400 À ce prix, Nicolas en demande la quantité XN1. 115 00:10:01,680 --> 00:10:06,380 On peut donc déterminer la quantité collective d'oranges demandées au prix P1, 116 00:10:06,380 --> 00:10:09,780 qui va donc être XC1+XN1. 117 00:10:10,800 --> 00:10:13,380 On a donc un premier point pour la droite D". 118 00:10:14,740 --> 00:10:17,180 On va faire la même chose avec le prix P2. 119 00:10:18,430 --> 00:10:21,920 Et au prix P2, eh bien la demande collective de deux consommateurs,  120 00:10:21,920 --> 00:10:30,640 de Christopher Nicolas s'écrit : XV2 et XZ2. 121 00:10:34,320 --> 00:10:35,660 On a un deuxième point. 122 00:10:36,140 --> 00:10:41,940 À partir de ces deux points, on va pouvoir tracer la demande collective d'oranges. 123 00:10:43,280 --> 00:10:46,600 On vérifie que cette demande collective d'oranges décroît 124 00:10:46,600 --> 00:10:48,640 avec le prix de marché des oranges. 125 00:10:49,340 --> 00:10:50,140 En d'autres termes,  126 00:10:50,140 --> 00:10:55,260 plus le prix des oranges est élevé, moins Christophe et Nicolas en consomment. 127 00:11:00,040 --> 00:11:04,260 On va maintenant en III,  s'intéresser aux aspects offres. 128 00:11:04,740 --> 00:11:05,920 III, offres. 129 00:11:07,850 --> 00:11:11,280 Ardent admirateur d'Adam  Smith qui croyait dans l'industrie, 130 00:11:11,900 --> 00:11:15,260 Marshall développe une théorie de l'entreprise 131 00:11:15,700 --> 00:11:18,200 qui s'inspire beaucoup de celle du consommateur. 132 00:11:19,690 --> 00:11:24,420 Il reprend l'analyse du calcul à la marge utilisée pour le consommateur  133 00:11:24,420 --> 00:11:26,160 et l'applique aux producteurs. 134 00:11:28,760 --> 00:11:31,640 1, production et profits d'une entreprise. 135 00:11:33,780 --> 00:11:37,060 L'entreprise peut être schématisée comme un processus 136 00:11:37,060 --> 00:11:39,400 qui transforme des facteurs de production. 137 00:11:39,860 --> 00:11:46,400 En général, ces facteurs de production, eh bien ça va être le travail et le capital,  138 00:11:47,840 --> 00:11:53,520 et ces facteurs de production se transforment en un produit qu'on appelle l'output. 139 00:11:53,670 --> 00:11:58,760 Ce produit, c'est un bien de production ou un bien de consommation ou des services. 140 00:12:00,780 --> 00:12:07,520 Si on appelle Q la production,  L le travail, K le capital,  141 00:12:08,440 --> 00:12:16,860 on peut alors schématiser la production d'une entreprise par Q=Q(LK). 142 00:12:18,260 --> 00:12:19,750 Marshall fait l'hypothèse 143 00:12:19,825 --> 00:12:23,360 d'une loi des rendements décroissants des facteurs de production. 144 00:12:24,500 --> 00:12:28,160 Plus on utilise un facteur de production, plus la production augmente,  145 00:12:28,160 --> 00:12:30,680 mais un rythme de moins en moins élevé. 146 00:12:31,650 --> 00:12:35,100 On avait exactement la même chose avec les terres chez Ricardo. 147 00:12:35,420 --> 00:12:39,160 On mettait d'abord en culture les terres les plus fertiles 148 00:12:39,160 --> 00:12:41,860 et puis au fur et à mesure que la population augmentait,  149 00:12:41,860 --> 00:12:45,660 on mettait en culture des terres de moins en moins fertiles. 150 00:12:46,480 --> 00:12:50,625 Du coup, l'accroissement de production 151 00:12:50,620 --> 00:12:55,175 qui résultait de la mise en culture de terres supplémentaires était de plus en plus faible. 152 00:12:56,540 --> 00:12:59,400 Ici, on a exactement le même concept. 153 00:13:00,200 --> 00:13:05,400 On appelle productivité marginale d'un facteur 154 00:13:05,780 --> 00:13:11,460 le supplément de production obtenu à partir d'une unité supplémentaire de ce facteur. 155 00:13:13,170 --> 00:13:16,120 Et ici, dans la fonction de production considérée,  156 00:13:16,280 --> 00:13:21,520 on va trouver qu'on a une productivité marginale du capital qui est décroissante. 157 00:13:22,200 --> 00:13:27,140 Et de même, on a une productivité marginale du travail qui est décroissante. 158 00:13:29,540 --> 00:13:33,360 La décroissance de la productivité marginale des facteurs de production constitue 159 00:13:33,360 --> 00:13:38,780 le pendant au concept d'utilité marginale décroissante chez le consommateur. 160 00:13:44,110 --> 00:13:48,140 Maintenant que Marshall a défini ce qu'était une fonction de production,  161 00:13:48,880 --> 00:13:51,700 qui permet de comprendre un petit peu mieux comment une entreprise produit, 162 00:13:52,200 --> 00:13:59,160 Marshall donne une définition toute nouvelle du concept de profit. 163 00:14:01,180 --> 00:14:08,640 Le profit pour Marshall, c'est la différence entre les recettes de l'entreprise et ses coûts. 164 00:14:09,850 --> 00:14:12,220 Or, qu'est-ce que c'est que les recettes de l'entreprise ?  165 00:14:13,100 --> 00:14:16,060 L'entreprise vend sa production au prix P. 166 00:14:16,300 --> 00:14:17,175 Alors attention !  167 00:14:17,350 --> 00:14:21,725 Marshall suppose que l'entreprise vend ses biens sur un marché  168 00:14:21,800 --> 00:14:25,100 où il y a une multitude d'offreurs et une multitude de vendeurs, 169 00:14:25,120 --> 00:14:28,325 de sorte qu'aucune entreprise 170 00:14:28,825 --> 00:14:33,880 et aucun consommateur pris isolément ne peut déterminer le prix de vente du bien. 171 00:14:35,650 --> 00:14:38,620 Le prix de vente, c'est donc un prix qui s'impose à tous. 172 00:14:38,620 --> 00:14:40,800 C'est ce qu'on appelle le prix de marché. 173 00:14:42,260 --> 00:14:46,120 Et donc c'est à ce prix que l'entreprise vend ses biens. 174 00:14:48,610 --> 00:14:53,450 On peut définir la recette totale d'une entreprise comme le prix de vente du bien 175 00:14:53,725 --> 00:14:56,920 multiplié par le nombre de biens produits. 176 00:14:58,630 --> 00:15:03,920 Du coup, ici, la recette totale d'une entreprise, eh bien ça va s'écrire PxQ. 177 00:15:05,980 --> 00:15:10,640 Par ailleurs, on peut s'intéresser aux coûts d'une entreprise. 178 00:15:11,380 --> 00:15:17,200 On va définir le coût total qui est la somme du coût fixe et du coût variable. 179 00:15:17,780 --> 00:15:20,260 Or, qu'est-ce que c'est que le coût fixe pour une entreprise ?  180 00:15:20,480 --> 00:15:26,160 Les coûts fixes, ce sont des coûts qui sont indépendants du volume de la production. 181 00:15:27,260 --> 00:15:31,440 Ils sont constitués par exemple des frais de loyer ou des frais d'assurance. 182 00:15:32,780 --> 00:15:35,400 Et puis une entreprise subit également des coûts variables 183 00:15:35,400 --> 00:15:38,860 qui eux dépendent du volume de la production. 184 00:15:40,260 --> 00:15:44,360 Cela va par exemple être les matières premières ou les salaires. 185 00:15:46,180 --> 00:15:50,580 Par rapport à tout cela, comment peut on définir le profit d'une entreprise ? 186 00:15:50,660 --> 00:15:56,860 Tout simplement le profit d'une entreprise, c'est la différence entre ses recettes et ses coûts. 187 00:15:57,280 --> 00:16:05,120 Et ici, on va pouvoir écrire que le profit d'une entreprise, ça va pouvoir s'écrire PQ-CT. 188 00:16:09,920 --> 00:16:13,140 2, l'offre individuelle de l'entreprise. 189 00:16:15,390 --> 00:16:18,550 Il est possible de démontrer mathématiquement, mais on ne le fera pas, 190 00:16:19,150 --> 00:16:21,740 que pour maximiser son profit, 191 00:16:21,920 --> 00:16:28,000 l'entreprise produit jusqu'à ce que l'unité supplémentaire produite 192 00:16:28,050 --> 00:16:31,060 lui rapporte autant qu'elle ne lui coûte. 193 00:16:32,400 --> 00:16:38,660 Du coup, plus le prix du marché est élevé, plus l'entreprise produit. 194 00:16:39,770 --> 00:16:41,125 On déduit de cela 195 00:16:41,450 --> 00:16:48,560 que l'offre individuelle du producteur est une fonction croissante du prix du marché unitaire. 196 00:16:49,890 --> 00:16:52,040 Si l'on veut représenter cela graphiquement, 197 00:16:52,040 --> 00:16:56,540 on porte en abscisse les quantités produites, en ordonnée les prix. 198 00:16:57,630 --> 00:17:01,860 On peut représenter l'offre du producteur par une droite croissante 199 00:17:02,130 --> 00:17:06,780 entre prix unitaire et quantité produite. 200 00:17:10,130 --> 00:17:13,680 Si on considère une entreprise qui produit des oranges, 201 00:17:13,680 --> 00:17:16,680 on va de nouveau se situer sur le marché de l'orange,  202 00:17:16,680 --> 00:17:22,180 plus le prix de l'orange est élevé,  plus l'entreprise a intérêt à produire. 203 00:17:24,520 --> 00:17:26,480 3, l'offre collective. 204 00:17:28,380 --> 00:17:32,980 L'offre collective représente l'ensemble des offres de tous les producteurs pour un bien. 205 00:17:34,110 --> 00:17:38,700 De la même façon qu'il est possible d'agréger chez le consommateur les demandes individuelles, 206 00:17:39,760 --> 00:17:45,320 Marshall considère qu'il est possible, à partir des offres individuelles des producteurs, 207 00:17:45,600 --> 00:17:51,740 d'en déduire une offre collective qui provient de l'agrégation des offres individuelles. 208 00:17:53,920 --> 00:17:57,560 Cette offre collective est une fonction croissante du prix de vente du bien. 209 00:17:58,660 --> 00:18:05,200 En d'autres termes, plus le prix d'un bien est élevé, plus les entreprises offrent de ce bien. 210 00:18:07,420 --> 00:18:09,220 Si on s'intéresse au marché de l'orange,  211 00:18:09,220 --> 00:18:13,760 plus le prix de l'orange est élevé, plus les entreprises produisent donc des oranges. 212 00:18:16,370 --> 00:18:20,640 En conclusion, cette analyse, en termes d'offre et de demande,  213 00:18:20,700 --> 00:18:25,920 met en évidence les intérêts antagonistes des consommateurs 214 00:18:26,420 --> 00:18:28,260 qui recherchent le prix le plus bas,  215 00:18:28,540 --> 00:18:32,060 et des producteurs qui recherchent au contraire le prix le plus haut. 216 00:18:33,240 --> 00:18:37,800 Pour Marshall, le prix constitue, début de la citation, 217 00:18:37,880 --> 00:18:43,740 "la clé de voûte d'une arche en parfait équilibre entre les pressions rivales 218 00:18:43,740 --> 00:18:46,280 qui s'exercent sur ses faces opposées. 219 00:18:46,880 --> 00:18:54,200 Les forces de la demande poussent d'un côté,  et celles de l'offre poussent de l'autre côté."  220 00:18:54,880 --> 00:18:55,840 Fin de citation.