1 00:00:05,650 --> 00:00:09,970 Avant d’aborder les recours devant le juge administratif, 2 00:00:10,170 --> 00:00:13,300 je dois vous présenter le champ de compétence du juge administratif. 3 00:00:13,780 --> 00:00:16,780 Il va s’agir, dans cette vidéo et dans les prochaines vidéos, 4 00:00:17,140 --> 00:00:21,040 de voir les domaines dans lesquels le juge administratif se prononce 5 00:00:21,610 --> 00:00:23,590 et ceux dans lesquels il ne se prononce pas. 6 00:00:24,700 --> 00:00:28,900 La compétence, c’est la première question qu’un juge se pose. 7 00:00:29,620 --> 00:00:33,640 Est-il bien le juge qui doit se prononcer sur le recours dont il 8 00:00:33,840 --> 00:00:34,600 est saisi ? 9 00:00:34,870 --> 00:00:37,410 Les règles de compétence sont d’ailleurs d’ordre public. 10 00:00:38,350 --> 00:00:42,280 Même si un juge n’a pas été saisi de cette question de la compétence, 11 00:00:42,480 --> 00:00:46,150 il doit nécessairement se la poser et éventuellement constater son 12 00:00:46,350 --> 00:00:49,210 incompétence et rejeter le recours comme ayant été formé devant une 13 00:00:49,410 --> 00:00:50,320 juridiction incompétente. 14 00:00:51,310 --> 00:00:55,000 Il s’agira ici de vous donner une présentation globale de la compétence 15 00:00:55,200 --> 00:00:57,940 du juge administratif, ce qui relève de son jugement et 16 00:00:58,140 --> 00:01:03,070 ce qui ne relève pas de son jugement, sans entrer dans un détail excessif 17 00:01:03,280 --> 00:01:05,980 car les questions de compétence sont complexes et font l’objet 18 00:01:06,180 --> 00:01:07,540 d’une jurisprudence qui l’est tout autant. 19 00:01:07,740 --> 00:01:12,730 Voyons, premièrement, les domaines inclus dans la compétence 20 00:01:12,930 --> 00:01:13,810 du juge administratif. 21 00:01:15,490 --> 00:01:19,870 Pour ce faire, je parlerais d’abord de la compétence du juge administratif 22 00:01:20,070 --> 00:01:21,940 qui a été constitutionnalisée. 23 00:01:22,660 --> 00:01:27,490 Ensuite, j’entrerai dans les différents champs de compétence qui relèvent 24 00:01:27,690 --> 00:01:28,570 du juge administratif. 25 00:01:28,770 --> 00:01:29,530 a. 26 00:01:30,460 --> 00:01:34,330 La compétence constitutionnalisée du juge administratif. 27 00:01:35,770 --> 00:01:39,460 On l’a vu précédemment, l’autonomie de l’ordre administratif, 28 00:01:39,660 --> 00:01:43,720 et par conséquent de l’ordre judiciaire également, a une valeur 29 00:01:43,920 --> 00:01:44,680 constitutionnelle. 30 00:01:44,880 --> 00:01:48,430 C’est la jurisprudence du Conseil constitutionnel validation d’actes 31 00:01:48,630 --> 00:01:54,010 administratifs, décision de 1980, qui donne la valeur d’un PFRLR 32 00:01:54,700 --> 00:01:57,460 à l’indépendance de l’ordre administratif sur le fondement 33 00:01:57,760 --> 00:02:00,370 de la loi du 24 mai 1872. 34 00:02:02,170 --> 00:02:05,530 Cette autonomie de l’ordre administratif n’impliquait cependant 35 00:02:05,730 --> 00:02:09,970 pas qu’il dispose de compétences particulières, et ce, 36 00:02:10,390 --> 00:02:13,510 en vertu de la Constitution, c’est-à-dire d’un domaine qui 37 00:02:13,710 --> 00:02:16,450 relèverait, en vertu de la Constitution, de la compétence 38 00:02:16,650 --> 00:02:17,530 du juge administratif. 39 00:02:18,430 --> 00:02:23,140 La Constitution ne pose pas de règles de répartition des compétences 40 00:02:23,410 --> 00:02:28,810 entre l’ordre judiciaire et l’ordre administratif, sauf son article 66. 41 00:02:29,170 --> 00:02:33,190 Je cite cet article : "Nul ne peut être arbitrairement 42 00:02:33,390 --> 00:02:34,150 détenu. 43 00:02:34,350 --> 00:02:37,690 L’autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, 44 00:02:38,050 --> 00:02:41,530 assure le respect de ce principe dans les conditions prévues par la loi". 45 00:02:41,920 --> 00:02:45,910 Autrement dit, le juge judiciaire a un domaine de compétence qui 46 00:02:46,110 --> 00:02:47,200 est constitutionnalisé. 47 00:02:47,470 --> 00:02:49,420 Il est le gardien de la liberté individuelle. 48 00:02:50,680 --> 00:02:54,370 Puisque la Constitution ne dit rien du champ de compétence du 49 00:02:54,570 --> 00:02:58,270 juge administratif, d’ailleurs quasiment rien sur la répartition 50 00:02:58,470 --> 00:03:01,090 des compétences entre juge administratif et juge judiciaire, 51 00:03:01,630 --> 00:03:06,400 il est revenu au législateur de se prononcer en vertu de l’article 52 00:03:06,600 --> 00:03:10,090 34 de la Constitution, puisque la détermination de la 53 00:03:10,290 --> 00:03:15,880 compétence du juge relève des garanties fondamentales accordées au citoyen 54 00:03:16,080 --> 00:03:17,830 pour l’exercice des libertés publiques. 55 00:03:18,100 --> 00:03:21,190 Je citais ici l’article 34 de la Constitution. 56 00:03:22,450 --> 00:03:26,740 Mais une affaire particulière a fait évoluer le droit sur cette 57 00:03:26,940 --> 00:03:29,110 question, sur la question de la compétence constitutionnalisée 58 00:03:30,520 --> 00:03:31,630 du juge administratif. 59 00:03:31,830 --> 00:03:35,830 C’est la décision Conseil de la concurrence qui a été rendue par 60 00:03:36,030 --> 00:03:40,180 le Conseil constitutionnel le 23 janvier 1987. 61 00:03:41,050 --> 00:03:46,120 Par une ordonnance du 1er décembre 86, le gouvernement crée le Conseil 62 00:03:46,320 --> 00:03:49,240 de la concurrence, autorité administrative indépendante qui 63 00:03:49,440 --> 00:03:52,870 est chargée de faire respecter la concurrence sur les marchés. 64 00:03:53,860 --> 00:03:59,770 Une loi postérieure du 20 décembre 86 modifie cette ordonnance et 65 00:03:59,970 --> 00:04:03,490 aux termes de cette loi, une partie des décisions du Conseil 66 00:04:03,690 --> 00:04:07,630 de la concurrence relève au contentieux de la Cour d’appel de Paris, 67 00:04:07,830 --> 00:04:11,290 c’est-à-dire d’une juridiction judiciaire, juridiction judiciaire 68 00:04:11,500 --> 00:04:15,400 amenée à se prononcer sur des décisions d’une autorité administrative 69 00:04:15,600 --> 00:04:16,360 indépendante. 70 00:04:16,960 --> 00:04:21,670 Des députés contestent cette règle de répartition des compétences 71 00:04:22,300 --> 00:04:23,980 devant le Conseil constitutionnel. 72 00:04:24,850 --> 00:04:29,200 Ils estiment qu’elle viole un principe de valeur constitutionnelle qui 73 00:04:29,400 --> 00:04:33,640 garantit une compétence fondamentale pour le juge administratif. 74 00:04:34,630 --> 00:04:39,790 Le législateur ne pourrait pas, selon eux, donner au juge judiciaire, 75 00:04:39,990 --> 00:04:43,150 en particulier à la Cour d’appel de Paris, une compétence pour se 76 00:04:43,350 --> 00:04:47,350 prononcer sur des actes administratifs qui relèvent d’ailleurs de la puissance 77 00:04:47,550 --> 00:04:51,250 publique, les décisions du Conseil de la concurrence. 78 00:04:51,450 --> 00:04:55,360 Qu’a répondu le Conseil constitutionnel à cette demande ? 79 00:04:57,400 --> 00:05:03,270 Le Conseil constitutionnel juge que la loi des 16 et 24 août 1790 80 00:05:03,470 --> 00:05:08,190 dont j’ai déjà parlé et le décret de fructidor an III qui reprend 81 00:05:08,400 --> 00:05:12,450 cette disposition législative, ces deux dispositions n’ont pas 82 00:05:12,650 --> 00:05:14,640 en elles-mêmes une valeur constitutionnelle. 83 00:05:15,270 --> 00:05:19,200 Cela signifie que la séparation des autorités administratives et 84 00:05:19,400 --> 00:05:23,490 judiciaires ne découle pas de principe de valeur constitutionnelle. 85 00:05:23,690 --> 00:05:30,240 Ensuite, le Conseil constitutionnel juge qu’il existe un principe 86 00:05:30,440 --> 00:05:35,130 fondamental reconnu par plusieurs lois de la République qui fondent 87 00:05:35,330 --> 00:05:38,670 constitutionnellement la compétence du juge administratif. 88 00:05:39,570 --> 00:05:42,420 Ces lois sont celles de la Révolution que je viens de citer, 89 00:05:42,620 --> 00:05:51,510 16 et 24 août 1790 et fructidor an III, mais également la loi du 24 mai 1872. 90 00:05:53,160 --> 00:05:57,930 Quel est donc ce noyau de compétence constitutionnelle du juge 91 00:05:58,130 --> 00:05:58,890 administratif ? 92 00:05:59,370 --> 00:06:01,530 Le Conseil constitutionnel nous dit la chose suivante, 93 00:06:02,010 --> 00:06:06,360 je cite : "À l’exception des matières réservées par nature à l’autorité 94 00:06:06,560 --> 00:06:10,380 judiciaire, relève, en dernier ressort de la compétence de la 95 00:06:10,580 --> 00:06:14,430 juridiction administrative, l’annulation ou la réformation 96 00:06:14,790 --> 00:06:18,900 des décisions prises dans l’exercice de prérogatives de puissance publique 97 00:06:19,350 --> 00:06:23,760 par les autorités exerçant le pouvoir exécutif, leurs agents, 98 00:06:24,240 --> 00:06:27,570 les collectivités territoriales de la République ou les organismes 99 00:06:27,770 --> 00:06:31,260 publics placés sous leur autorité ou leur contrôle". 100 00:06:32,340 --> 00:06:33,690 Quelques remarques sur cet extrait. 101 00:06:33,890 --> 00:06:40,050 Premièrement, il existe un noyau de compétences pour le juge judiciaire, 102 00:06:40,250 --> 00:06:43,740 compétence constitutionnelle également, c’est le début de la citation que 103 00:06:43,940 --> 00:06:47,340 je viens de faire, à l’exception des matières réservées par nature 104 00:06:47,540 --> 00:06:49,140 à l’autorité judiciaire. 105 00:06:49,340 --> 00:06:52,230 J’en parlerai plus tard. 106 00:06:52,430 --> 00:06:55,570 J’aborderai les différentes composantes de ce noyau dur de compétences 107 00:06:55,770 --> 00:06:59,440 constitutionnelles du juge judiciaire pour montrer ce qui ne relève pas 108 00:06:59,640 --> 00:07:00,880 du juge administratif. 109 00:07:01,080 --> 00:07:02,110 C’était la première remarque. 110 00:07:02,950 --> 00:07:07,510 Deuxième remarque la compétence constitutionnelle du juge administratif 111 00:07:07,870 --> 00:07:11,410 concerne les recours en annulation et en réformation, c’est-à-dire 112 00:07:12,250 --> 00:07:17,320 les recours qui ont pour objet de demander au juge soit de revenir 113 00:07:17,520 --> 00:07:20,230 sur une décision de l’administration, soit de la modifier. 114 00:07:20,980 --> 00:07:25,720 Les autres recours, comme les recours en indemnisation ou les référés, 115 00:07:26,230 --> 00:07:29,560 ne relèvent pas de ce noyau constitutionnel de compétence. 116 00:07:30,430 --> 00:07:34,120 Le législateur peut modifier l’attribution des compétences sur 117 00:07:34,320 --> 00:07:38,020 cette question en conférant cette compétence au juge judiciaire. 118 00:07:39,520 --> 00:07:44,110 Troisième remarque, le Conseil constitutionnel n’évoque que les 119 00:07:44,310 --> 00:07:45,070 décisions. 120 00:07:45,370 --> 00:07:48,490 Cela signifie que le contentieux des contrats, qui ne sont pas des 121 00:07:48,690 --> 00:07:52,060 décisions, n’est pas constitutionnellement garanti. 122 00:07:52,420 --> 00:07:56,590 Cela ne veut pas dire que le juge administratif n’est pas compétent 123 00:07:56,790 --> 00:07:59,230 en matière contractuelle, mais simplement que cette compétence 124 00:07:59,430 --> 00:08:03,340 n’est pas défendue, n’est pas protégée par la Constitution. 125 00:08:03,540 --> 00:08:07,690 Le législateur peut lui apporter des exceptions sans aucune difficulté. 126 00:08:09,220 --> 00:08:10,180 Quatrième remarque. 127 00:08:11,200 --> 00:08:15,430 Relève de la compétence constitutionnelle du juge administratif 128 00:08:15,630 --> 00:08:18,130 les recours contre les actes des personnes publiques : 129 00:08:18,760 --> 00:08:22,780 État, collectivités territoriales, organismes publics placés sous 130 00:08:22,980 --> 00:08:25,510 leur autorité ou leur contrôle, c’est-à-dire les établissements 131 00:08:25,710 --> 00:08:27,670 publics ou les autres personnes publiques indépendantes. 132 00:08:28,420 --> 00:08:31,990 Les actes des personnes privées qui sont gestionnaires d’un service 133 00:08:32,190 --> 00:08:35,080 public, comme nous les avons vu précédemment, ne relèvent pas de 134 00:08:35,280 --> 00:08:37,690 la compétence constitutionnelle du juge administratif. 135 00:08:37,930 --> 00:08:42,700 Et encore une fois, le législateur peut attribuer ce contentieux à 136 00:08:43,150 --> 00:08:44,920 l’autorité judiciaire sans difficulté. 137 00:08:45,120 --> 00:08:48,430 Enfin, dernière remarque, la cinquième. 138 00:08:49,090 --> 00:08:53,500 Le Conseil constitutionnel n’évoque que les actes mettant en œuvre 139 00:08:53,700 --> 00:08:55,240 des prérogatives de puissance publique. 140 00:08:55,540 --> 00:09:01,540 Seuls ces actes sont de la compétence constitutionnelle du juge 141 00:09:01,740 --> 00:09:02,500 administratif. 142 00:09:03,250 --> 00:09:06,040 En d’autres termes, le législateur ne peut pas attribuer à l’autorité 143 00:09:06,240 --> 00:09:09,550 judiciaire le contentieux de l’annulation et de la réformation 144 00:09:09,820 --> 00:09:12,910 des actes unilatéraux des personnes publiques qui mettent en œuvre 145 00:09:13,110 --> 00:09:14,390 des prérogatives de puissance publique. 146 00:09:14,590 --> 00:09:16,900 C’est une manière plus simple de dire ce qu’a dit le Conseil 147 00:09:17,100 --> 00:09:19,990 constitutionnel dans sa décision de 87, Conseil de la concurrence. 148 00:09:21,340 --> 00:09:26,800 Le Conseil constitutionnel crée cependant une exception à cette 149 00:09:27,000 --> 00:09:30,070 règle constitutionnelle de répartition des compétences entre ordre judiciaire 150 00:09:30,270 --> 00:09:31,030 et ordre administratif. 151 00:09:31,630 --> 00:09:35,410 En effet, le Conseil constitutionnel estime que le législateur peut 152 00:09:35,610 --> 00:09:39,820 porter atteinte au noyau dur de compétences constitutionnelles 153 00:09:40,020 --> 00:09:45,730 du juge administratif dans un cas, celui où la bonne administration 154 00:09:45,930 --> 00:09:51,670 de la justice justifie de confier un bloc de compétence à l’une ou 155 00:09:51,870 --> 00:09:54,280 l’autre juridiction, à la juridiction administrative 156 00:09:54,480 --> 00:09:58,120 ou à la juridiction judiciaire, c’est-à-dire que le législateur 157 00:09:58,510 --> 00:10:03,820 peut attribuer un élément qui relève de la compétence constitutionnelle 158 00:10:04,020 --> 00:10:08,560 du juge administratif au juge judiciaire, à condition cependant 159 00:10:08,760 --> 00:10:11,920 qu’il le fasse dans un objectif de bonne administration de la justice. 160 00:10:12,120 --> 00:10:18,880 Il s’agit d’éviter qu’un contentieux soit éclaté entre les juridictions 161 00:10:19,080 --> 00:10:21,010 administratives et les juridictions judiciaires. 162 00:10:21,210 --> 00:10:25,330 Pour simplifier un contentieux, pour attribuer uniquement à un 163 00:10:25,530 --> 00:10:28,240 juge un contentieux qui est éclaté entre les deux juridictions, 164 00:10:28,510 --> 00:10:32,710 le législateur peut attribuer en entier ce contentieux à l’un ou 165 00:10:32,910 --> 00:10:33,670 l’autre ordre. 166 00:10:33,870 --> 00:10:37,600 En particulier ici, il peut ôter un élément qui relève 167 00:10:37,800 --> 00:10:41,260 constitutionnellement de la compétence du juge administratif pour le confier 168 00:10:41,560 --> 00:10:42,880 au juge judiciaire. 169 00:10:44,770 --> 00:10:45,850 Mais alors, quid en l’espèce ? 170 00:10:46,180 --> 00:10:51,070 Quid de la compétence de la Cour d’appel de Paris concernant les 171 00:10:51,270 --> 00:10:52,750 décisions du Conseil de la concurrence ? 172 00:10:53,530 --> 00:10:58,120 Le Conseil constitutionnel constate d’abord que le contentieux des 173 00:10:58,320 --> 00:11:01,330 actes du Conseil de la concurrence, qui est une autorité administrative, 174 00:11:02,560 --> 00:11:05,860 doit normalement relever de l’ordre administratif. 175 00:11:06,400 --> 00:11:09,190 Ce conseil prend des décisions qui mettent en œuvre des prérogatives 176 00:11:09,390 --> 00:11:10,150 de puissance publique. 177 00:11:10,350 --> 00:11:15,490 Cependant, le Conseil constitutionnel explique qu’il existe déjà tout 178 00:11:15,690 --> 00:11:18,490 un contentieux judiciaire de la concurrence. 179 00:11:18,690 --> 00:11:22,450 Ainsi, pour des raisons tenant à la bonne administration de la 180 00:11:22,650 --> 00:11:27,820 justice, le législateur pouvait confier la compétence en matière 181 00:11:28,020 --> 00:11:32,470 de décision du Conseil de la concurrence à l’autorité judiciaire, 182 00:11:32,670 --> 00:11:36,400 plus spécifiquement à la Cour d’appel de Paris. 183 00:11:36,600 --> 00:11:41,260 Donc, ici, il y avait un motif particulier qui justifiait de confier 184 00:11:41,460 --> 00:11:46,720 cette compétence à la Cour d’appel de Paris, celui du rassemblement 185 00:11:46,920 --> 00:11:49,900 de toutes les compétences en matière de concurrence à un seul juge pour 186 00:11:50,100 --> 00:11:54,870 éviter l’éclatement de cette compétence entre les différents juges.