1 00:00:05,600 --> 00:00:06,360 Bonjour. 2 00:00:07,000 --> 00:00:10,020 Qu'elle soit soumise à l'impôt sur le revenu au titre de ses BIC 3 00:00:10,220 --> 00:00:13,600 ou à l'impôt sur les sociétés, l'entreprise voit son bénéfice 4 00:00:13,800 --> 00:00:18,100 net frappé par l'impôt donc et voyons comment ce bénéfice net 5 00:00:18,300 --> 00:00:19,060 est établi. 6 00:00:19,260 --> 00:00:22,780 Section troisième : l'évaluation du résultat net et finalement du 7 00:00:22,980 --> 00:00:23,740 bénéfice net. 8 00:00:23,940 --> 00:00:26,340 Ces deux expressions sont au bout du compte synonymes. 9 00:00:26,680 --> 00:00:30,760 Alors nous allons voir, le bénéfice net est calculé à travers 10 00:00:30,960 --> 00:00:31,960 un certain nombre d'opérations. 11 00:00:32,600 --> 00:00:35,060 Le premier élément, et on va le préciser dans un instant, 12 00:00:35,380 --> 00:00:38,700 c'est que du résultat brut que nous avons évoqué précédemment, 13 00:00:39,160 --> 00:00:42,720 un certain nombre de charges vont être déduites et c'est l'expression 14 00:00:42,920 --> 00:00:46,900 de l'article 39 du Code général des impôts dans son premier alinéa 15 00:00:47,100 --> 00:00:49,540 qui évoque justement cette idée selon laquelle le bénéfice net, 16 00:00:49,740 --> 00:00:53,740 c'est en réalité les résultats d'entreprise sous déduction de 17 00:00:53,940 --> 00:00:57,300 toute charge et donc il va falloir préciser évidemment ce que représentent 18 00:00:57,500 --> 00:00:58,260 ces charges. 19 00:00:58,460 --> 00:01:01,140 Mais avant cela, deux éléments doivent être également notés, 20 00:01:01,340 --> 00:01:04,480 c'est que pour établir ce bénéfice net qui sera finalement frappé 21 00:01:04,680 --> 00:01:09,260 par l'impôt, eh bien première série d'éléments, un certain nombre 22 00:01:09,460 --> 00:01:13,060 d'opérations particulières vont être prises en compte mais de manière 23 00:01:13,260 --> 00:01:17,120 distincte dans le processus notamment chronologique d'évaluation du résultat 24 00:01:17,320 --> 00:01:20,520 net, c'est la prise en compte des cessions d'éléments d'actifs. 25 00:01:20,740 --> 00:01:22,720 Alors les éléments d'actifs, c'est les éléments du patrimoine 26 00:01:22,920 --> 00:01:26,100 de l'entreprise qui seraient cédés, on peut penser à des machines, 27 00:01:26,300 --> 00:01:30,560 on peut penser à des bâtiments, des immeubles que donc l'entreprise 28 00:01:30,760 --> 00:01:34,280 céderait à un moment donné et il se trouve que cette opération va 29 00:01:34,480 --> 00:01:37,240 être isolée sur le plan comptable et surtout ensuite sur le plan 30 00:01:37,440 --> 00:01:42,080 fiscal parce qu'un traitement fiscal particulier est attaché justement 31 00:01:42,280 --> 00:01:44,540 soit aux plus-values, soit aux moins-values de session, 32 00:01:44,740 --> 00:01:48,700 c'est-à-dire finalement à la différence entre le montant auquel la cession 33 00:01:48,900 --> 00:01:52,620 est opérée et la valeur qui est censée être celle du bien en question, 34 00:01:52,820 --> 00:01:55,120 de l'actif en question, c'est-à-dire sa valeur comptable, 35 00:01:55,320 --> 00:01:59,140 la valeur comptable qui a pu diminuer du fait des amortissements pratiqués, 36 00:01:59,340 --> 00:02:02,360 nous préciserons cette idée dans un tout petit moment. 37 00:02:02,560 --> 00:02:06,780 Mais en tout cas, isolation si je puis dire des cessions d'éléments 38 00:02:06,980 --> 00:02:09,760 d'actifs tout simplement parce que, on le précisera également, 39 00:02:10,180 --> 00:02:14,040 le droit fiscal attache un traitement particulier à ses plus-values ou 40 00:02:14,240 --> 00:02:16,760 à ses moins-values en fonction notamment du fait qu'elles sont 41 00:02:16,960 --> 00:02:20,200 réalisées à court ou à long terme, est-ce que le bien a été dans 42 00:02:20,400 --> 00:02:24,760 l'entreprise plus ou moins de deux ans concrètement et donc avec des 43 00:02:24,960 --> 00:02:27,600 possibilités le cas échéant d'imputation ou pas des déficits 44 00:02:27,800 --> 00:02:31,600 et de traitement fiscal parfois avantageux des plus-values notamment 45 00:02:31,800 --> 00:02:35,380 à long terme donc un traitement spécifique encore une fois de ces 46 00:02:35,580 --> 00:02:36,440 cessions d'actifs. 47 00:02:36,640 --> 00:02:41,720 Enfin, le dernier élément qui mérite d'être noté, c'est sur le fondement 48 00:02:41,920 --> 00:02:45,880 là encore du Code général des impôts, la neutralisation d'un certain 49 00:02:46,080 --> 00:02:50,560 nombre d'opérations qui pourraient au regard d'une vision comptable 50 00:02:50,760 --> 00:02:53,880 un peu simpliste de la vue de l'entreprise être pris en compte 51 00:02:54,080 --> 00:02:57,700 pour imposer certains flux, mais qui sont en réalité neutralisés 52 00:02:57,900 --> 00:03:02,500 car économiquement, vous allez le comprendre, ces flux ne sont 53 00:03:02,700 --> 00:03:06,900 pas assimilables ni à un enrichissement taxable ni à un appauvrissement 54 00:03:07,100 --> 00:03:08,400 qui mériterait d'être déduit. 55 00:03:08,600 --> 00:03:13,560 Alors deux séries d'opérations sont en question sont neutralisées, 56 00:03:13,760 --> 00:03:15,980 sur le fondement, c'est l'article 38 deuxièmement du Code général 57 00:03:16,180 --> 00:03:19,600 des impôts qui le prévoit, d'abord ce sont les suppléments 58 00:03:19,800 --> 00:03:22,580 d'apport, alors l'expression de supplément d'apport renvoie tout 59 00:03:22,780 --> 00:03:27,520 simplement au fait que les associés vont apporter alors soit du capital 60 00:03:27,720 --> 00:03:33,440 soit des liquidités sous la forme de compte courant soit encore réaliser 61 00:03:33,640 --> 00:03:37,220 un apport en société ou apporter un bien quelconque pour faire 62 00:03:37,420 --> 00:03:40,380 fonctionner finalement l'entreprise, et donc vous le comprenez, 63 00:03:40,580 --> 00:03:44,320 ces apports réalisés par des associés, en réalité ne constituent pas un 64 00:03:44,520 --> 00:03:47,660 enrichissement pour l'entreprise, en réalité c'est même un peu l'inverse 65 00:03:47,860 --> 00:03:49,940 techniquement et c'est le cas notamment pour le capital qui constitue une 66 00:03:50,140 --> 00:03:53,580 dette en réalité qu'a la société sur ceux qui lui ont apporté ces 67 00:03:53,780 --> 00:03:54,540 éléments. 68 00:03:54,740 --> 00:03:57,100 En tout cas, et c'est ce qu'il faut simplement comprendre pour 69 00:03:57,300 --> 00:04:01,340 nous ici donc ces suppléments d'apport qui sont réalisés par les associés, 70 00:04:01,660 --> 00:04:05,140 ne sont pas assimilés à des éléments d'enrichissement alors même qu'ils 71 00:04:05,340 --> 00:04:08,580 entrent dans le bilan et que donc la théorie du bilan fait ressortir 72 00:04:08,780 --> 00:04:12,520 cet apparent enrichissement mais évidemment, cela sera neutralisé 73 00:04:12,720 --> 00:04:16,760 pour que l'impôt ne frappe pas cette forme en réalité d'enrichissement 74 00:04:16,960 --> 00:04:19,920 qui n'est que factice puisque, économiquement, il n'y a pas 75 00:04:20,120 --> 00:04:21,440 véritablement un enrichissement de l'entreprise. 76 00:04:21,640 --> 00:04:28,680 Et symétriquement, en cours notamment d'exercice, si les associés prélèvent 77 00:04:28,880 --> 00:04:33,880 un certain nombre de liquidités, notamment opèrent des prélèvements 78 00:04:34,080 --> 00:04:40,620 donc sur la société ou sur l'entreprise plus généralement, de la même manière, 79 00:04:40,820 --> 00:04:45,180 cet appauvrissement n'en est pas un tout à fait sur le plan économique, 80 00:04:45,380 --> 00:04:51,100 c'est simplement une manière finalement pour l'associé, de se payer en 81 00:04:51,300 --> 00:04:53,760 avance d'éventuels versements de dividendes, par exemple, 82 00:04:53,960 --> 00:04:58,320 de sorte que ces distributions réalisées alors soit sous forme 83 00:04:58,520 --> 00:05:01,490 régulière de distribution de dividendes finalement après le paiement de 84 00:05:01,690 --> 00:05:07,060 l'impôt soit en cours d'année sous forme d'avance ou d'autres formes 85 00:05:07,260 --> 00:05:11,440 de distribution mais il y a parfois des formes de distribution qui 86 00:05:11,640 --> 00:05:14,540 peuvent apparaître un peu occultes, mais dans tous les cas de figure, 87 00:05:14,780 --> 00:05:17,640 l'ensemble de ces distributions n'appauvrissent pas l'entreprise, 88 00:05:17,840 --> 00:05:22,400 ne sont pas déductibles, c'est un emploi finalement de bénéfice 89 00:05:22,600 --> 00:05:25,780 s'il s'agit de distribution régulière après paiement d'impôt par exemple 90 00:05:25,980 --> 00:05:30,080 sur les sociétés ou sur le revenu, mais en général plutôt sur les 91 00:05:30,280 --> 00:05:33,740 sociétés, et s'il s'agit en cours de route de prélèvements opérés 92 00:05:33,940 --> 00:05:38,340 par des chefs de l'entreprise ou par d'ailleurs des tiers à certains 93 00:05:38,540 --> 00:05:42,760 égards, tout cela est également considéré comme un élément qui 94 00:05:42,960 --> 00:05:46,180 juridiquement n'est pas assimilable à un appauvrissement de l'entreprise 95 00:05:46,380 --> 00:05:50,100 donc l'opération est neutralisée et l'impôt frappe ces sommes qui 96 00:05:50,300 --> 00:05:52,900 sont pourtant sorties concrètement de l'entreprise. 97 00:05:53,100 --> 00:05:56,100 Alors au-delà de ces deux séries d'opérations, prise en compte des 98 00:05:56,300 --> 00:05:59,560 cessions d'actifs d'un côté et neutralisation de certaines opérations 99 00:05:59,760 --> 00:06:04,520 de l'autre, ce sont donc les charges qui vont être déduites pour réaliser 100 00:06:04,720 --> 00:06:09,560 le calcul finalement du résultat net, voyons donc cette déduction des 101 00:06:09,760 --> 00:06:13,280 charges et on évoquera brièvement ensuite donc le traitement des 102 00:06:13,480 --> 00:06:16,420 plus et moins-values que j'évoquais tout à l'heure. 103 00:06:16,620 --> 00:06:18,860 Paragraphe premier donc, la déduction des charges. 104 00:06:19,060 --> 00:06:24,580 Je le répète, l'article 39 premièrement donc invite l'entreprise sur le 105 00:06:24,780 --> 00:06:28,660 plan comptable et ensuite donc surtout fiscal à déduire toute charge. 106 00:06:28,860 --> 00:06:33,100 Alors il se trouve qu'une liste est dressée par l'article 39 mais 107 00:06:33,300 --> 00:06:36,120 qu'elle n'est pas exhaustive puisqu'il y a bien cette idée de toute charge 108 00:06:36,320 --> 00:06:39,980 notamment et donc quelques exemples en réalité sont avancés mais des 109 00:06:40,180 --> 00:06:42,220 exemples qui sont bien sûr significatifs, ils tiennent, 110 00:06:42,420 --> 00:06:46,220 évoquons-les, d'abord aux frais généraux, ensuite et on s'arrêtera 111 00:06:46,420 --> 00:06:50,000 sur ce point qui est essentiel, aux amortissements, et enfin aux 112 00:06:50,200 --> 00:06:52,720 provisions qui peuvent être réalisées par l'entreprise, voilà les trois 113 00:06:52,920 --> 00:06:56,160 catégories de charges qui sont susceptibles d'être déduites. 114 00:06:56,360 --> 00:07:00,760 S'agissant, A, des frais généraux, alors il résulte de la loi et de 115 00:07:00,960 --> 00:07:04,560 la jurisprudence également un certain nombre de conditions générales 116 00:07:04,760 --> 00:07:07,480 de déduction qui pèsent sur l'ensemble des entreprises quelle que soit 117 00:07:07,680 --> 00:07:12,040 leur forme et une liste peut être brièvement évoquée ensuite, 118 00:07:12,240 --> 00:07:14,340 en tout cas pour citer les principaux exemples. 119 00:07:14,540 --> 00:07:17,640 Alors s'agissant dans un premier temps des conditions donc générales 120 00:07:17,840 --> 00:07:24,240 de déduction, on peut lister, si je puis dire, quatre exigences, 121 00:07:24,440 --> 00:07:28,120 trois exigences de  fond et une exigence de forme donc qui résultent, 122 00:07:28,320 --> 00:07:31,280 je le disais, tant du Code général des impôts que de la jurisprudence. 123 00:07:31,480 --> 00:07:34,500 La première exigence et c'est l'évidence économique même, 124 00:07:34,700 --> 00:07:38,440 c'est que pour être déduite, une charge doit entraîner une 125 00:07:40,460 --> 00:07:44,840 diminution de l'actif de l'entreprise, une diminution de l'actif du compte 126 00:07:45,040 --> 00:07:47,860 net de l'entreprise, bref un appauvrissement. 127 00:07:48,060 --> 00:07:51,770 Alors il se trouve que cette idée d'appauvrissement est assez intuitive 128 00:07:51,970 --> 00:07:56,580 et en même temps pas si simple concrètement à caractériser face 129 00:07:56,780 --> 00:07:59,280 à un certain nombre d'opérations. 130 00:07:59,480 --> 00:08:05,480 En effet, la distinction qui n'est pas si évidente consiste à justement 131 00:08:05,680 --> 00:08:08,340 envisager ce qui relève de l'appauvrissement de l'entreprise 132 00:08:08,540 --> 00:08:11,680 et d'autres opérations qui conduisent l'entreprise à dépenser l'argent 133 00:08:11,880 --> 00:08:15,820 également pour parler simplement mais pour autant, une dépense d'argent 134 00:08:16,020 --> 00:08:19,680 qui ne conduit pas à un appauvrissement mais plutôt à l'inverse à une certaine 135 00:08:19,880 --> 00:08:20,640 forme d'enrichissement. 136 00:08:20,840 --> 00:08:24,800 Alors pour le comprendre, évoquons d'abord ce que les comptables 137 00:08:25,000 --> 00:08:28,400 qualifient d'actif circulant, l'actif circulant, ce sont les 138 00:08:28,600 --> 00:08:33,260 stocks concrètement, ce sont les stocks qu'une boulangerie réalise 139 00:08:33,460 --> 00:08:35,660 au titre de la farine qu'elle achète pour faire des baguettes, 140 00:08:35,860 --> 00:08:39,460 qu'un magasin de chaussures de sport réalise en achetant tout 141 00:08:39,660 --> 00:08:41,880 simplement des cartons avec des chaussures de sport qui seront 142 00:08:42,080 --> 00:08:46,380 vendues tout au long de la saison, ces éléments donc ces dépenses 143 00:08:46,580 --> 00:08:49,980 qui sont réalisées pour acquérir des éléments de stock ne sont pas 144 00:08:50,180 --> 00:08:52,520 des charges, ne sont pas considérées comme des charges, ça n'est pas 145 00:08:52,720 --> 00:08:55,000 une forme d'appauvrissement de l'entreprise, c'est une manière 146 00:08:55,200 --> 00:08:58,020 finalement justement d'acquérir des éléments qui vont lui permettre 147 00:08:58,220 --> 00:09:00,620 de s'enrichir en étant revendus évidemment avec une marge. 148 00:09:00,820 --> 00:09:04,480 Et donc il n'y a pas de déduction parce que donc ça n'est pas une 149 00:09:04,680 --> 00:09:08,360 forme d'appauvrissement, ça ne réalise pas une diminution de l'actif, 150 00:09:08,560 --> 00:09:13,380 c'est au contraire un accroissement de la valeur d'actif que réalise 151 00:09:13,580 --> 00:09:17,140 l'acquisition  d'éléments d'actifs circulants, c'est-à-dire de stock. 152 00:09:17,340 --> 00:09:20,900 Donc techniquement, évidemment l'entreprise ne sera pas imposée 153 00:09:21,100 --> 00:09:23,580 sur ce point puisque sur le plan comptable et donc sur le plan fiscal, 154 00:09:23,780 --> 00:09:26,500 il y a une forme de neutralité puisque évidemment, lorsque mon 155 00:09:26,700 --> 00:09:30,960 boulanger achète un paquet de farine, il doit évidemment sortir son 156 00:09:31,160 --> 00:09:33,720 portefeuille donc prendre dans sa trésorerie un certain nombre 157 00:09:33,920 --> 00:09:37,480 de liquidités et donc au bout du compte, s'il n'y a que cette opération 158 00:09:37,680 --> 00:09:41,220 tout au long de l'année, le poste de trésorerie sera diminué 159 00:09:41,420 --> 00:09:49,180 du même montant que l'actif net sera augmenté avec la valeur de 160 00:09:49,380 --> 00:09:53,500 mon paquet de farine donc au bout du compte, l'opération apparaîtra 161 00:09:53,700 --> 00:09:56,780 comme neutre dans le sens où elle ne dégagera pas évidemment 162 00:09:56,980 --> 00:09:59,220 d'enrichissement ni véritablement d'appauvrissement donc il n'y aura 163 00:09:59,420 --> 00:10:01,660 pas d'imposition sur cela. 164 00:10:01,860 --> 00:10:05,480 Même chose avec l'ensemble des acquisitions plus généralement 165 00:10:05,680 --> 00:10:07,860 d'éléments d'actifs immobilisés. 166 00:10:08,060 --> 00:10:11,400 Lorsque l'entreprise achète une voiture, achète un bâtiment, 167 00:10:11,600 --> 00:10:15,360 un immeuble, achète une machine, de l'argent est dépensé mais de 168 00:10:15,560 --> 00:10:19,360 l'argent dépensé pour acquérir un élément qui permettra à l'entreprise 169 00:10:19,560 --> 00:10:23,100 de réaliser son activité sur le long terme, de gagner de l'argent, 170 00:10:23,300 --> 00:10:26,680 c'est pour ça que cette inscription dans le long terme suggère une 171 00:10:26,880 --> 00:10:30,320 immobilisation selon le vocabulaire comptable de l'élément en question 172 00:10:30,520 --> 00:10:33,260 qui n'appauvrit pas l'entreprise et donc concrètement, c'est comme 173 00:10:33,460 --> 00:10:35,940 pour le sac de farine, les sommes engagées ne sont pas 174 00:10:36,140 --> 00:10:38,940 déductibles du résultat, elles sont en fait neutralisées 175 00:10:39,140 --> 00:10:43,380 finalement par l'inscription du nouvel élément d'actif dans le 176 00:10:43,580 --> 00:10:44,340 bilan de l'entreprise. 177 00:10:44,540 --> 00:10:47,180 On peut enfin évoquer peut-être un dernier exemple qui est assez 178 00:10:47,380 --> 00:10:50,380 traditionnel et qui est intéressant car il suscite des vraies difficultés 179 00:10:50,580 --> 00:10:52,320 pratiques, c'est la question des travaux. 180 00:10:52,520 --> 00:10:56,180 Et là, on voit que la frontière peut être effectivement extrêmement 181 00:10:56,380 --> 00:11:00,600 tenue entre ce qui relève de la charge déductible finalement et 182 00:11:00,800 --> 00:11:04,860 ce qui relève d'un élément d'acquisition d'actif ou finalement 183 00:11:05,060 --> 00:11:09,200 de valorisation d'un élément d'actif, lorsque une entreprise décide de 184 00:11:09,400 --> 00:11:13,740 passer un coup de peinture dans ses locaux, s'il s'agit simplement 185 00:11:13,940 --> 00:11:17,740 de travaux d'entretien qui permettent de maintenir les bâtiments en l'état, 186 00:11:18,680 --> 00:11:22,440 sans aucun doute ces travaux et les dépenses engagées sont assimilés 187 00:11:22,640 --> 00:11:25,980 à l'engagement de charges qui seront déductibles, là, l'entreprise 188 00:11:26,180 --> 00:11:30,960 s'appauvrit en payant des pots de peinture des peintres pour maintenir 189 00:11:31,160 --> 00:11:32,140 ses équipements en l'état. 190 00:11:32,340 --> 00:11:39,740 En revanche, si les peintres se livrent à des exercices artistiques 191 00:11:39,940 --> 00:11:42,280 et plutôt que de mettre un coup de blanc simplement dans le hall 192 00:11:42,480 --> 00:11:47,060 de l'entreprise font des fresques magnifiques qui potentiellement 193 00:11:47,260 --> 00:11:50,800 apportent de la valeur aux bâtiments, alors c'est encore plus vrai avec 194 00:11:51,000 --> 00:11:54,160 des dépenses qui vont au-delà simplement de l'entretien mais 195 00:11:54,360 --> 00:11:59,380 qui visent finalement à rendre les bâtiments plus confortables, 196 00:11:59,580 --> 00:12:02,140 qui visent à ajouter, je ne sais pas, des fonctionnalités, 197 00:12:02,340 --> 00:12:05,940 une piscine en rooftop sur le toit de l'entreprise ou que sais-je encore, 198 00:12:06,300 --> 00:12:10,780 là pour la peine, ces dépenses de travaux seront finalement assimilées 199 00:12:10,980 --> 00:12:14,440 à des travaux qui viennent augmenter la valeur d'actifs, augmenter la 200 00:12:14,640 --> 00:12:18,440 valeur du bâtiment finalement et donc qui ne constituent pas un 201 00:12:18,640 --> 00:12:20,520 appauvrissement mais bien enrichissement pour l'entreprise 202 00:12:20,720 --> 00:12:23,080 et donc dans ce cas-là, il n'y aura plus de possibilité 203 00:12:23,280 --> 00:12:26,800 de déduire en tant que charges directement les sommes engagées. 204 00:12:27,000 --> 00:12:30,080 Alors petite parenthèse, j'avais évoqué le droit de 205 00:12:30,280 --> 00:12:32,000 communication il y a quelque temps vous vous en souvenez, 206 00:12:32,200 --> 00:12:34,600 il se trouve que le Code général des impôts et surtout le livre 207 00:12:34,800 --> 00:12:37,220 des procédures fiscales au titre du droit de communication est 208 00:12:37,420 --> 00:12:40,240 extrêmement précis quant aux documents que l'administration fiscale peut 209 00:12:40,440 --> 00:12:42,840 obtenir via le droit de communication auprès d'architectes. 210 00:12:43,040 --> 00:12:45,020 Alors ça peut sembler étrange et en fait l'idée est là, 211 00:12:45,220 --> 00:12:47,670 les architectes peuvent à la demande de l'administration fiscale, 212 00:12:47,870 --> 00:12:51,800 ou doivent plus exactement communiquer des éléments comptables comme à 213 00:12:52,000 --> 00:12:54,400 peu près toutes les entreprises, également les plans qu'ils ont 214 00:12:54,600 --> 00:12:58,340 pu signer pour telle ou telle opération de travaux, et c'est une manière 215 00:12:58,540 --> 00:13:01,940 vous comprenez pour l'administration justement de vérifier parfois que 216 00:13:02,140 --> 00:13:05,460 les sommes déduites en charges au titre de travaux l'ont bien 217 00:13:05,660 --> 00:13:10,020 été pour des travaux qui ne visaient pas à améliorer finalement et à 218 00:13:10,220 --> 00:13:13,080 augmenter la valeur de l'entreprise et de son actif net mais seulement 219 00:13:13,280 --> 00:13:17,480 donc des travaux qui visaient simplement encore une fois à entretenir 220 00:13:17,680 --> 00:13:19,940 les bâtiments en question. 221 00:13:20,140 --> 00:13:27,060 Alors il se trouve donc que cette question est souvent posée par 222 00:13:27,260 --> 00:13:31,360 l'administration qui met en cause parfois un certain nombre de déductions 223 00:13:31,560 --> 00:13:34,420 de charges opérées par l'entreprise en estimant qu'en réalité, 224 00:13:34,620 --> 00:13:38,200 la dépense visait à augmenter la valeur de l'entreprise et on parle 225 00:13:38,400 --> 00:13:41,460 à ce moment-là de notion d'activation de charge, c'est-à-dire de rendre 226 00:13:41,660 --> 00:13:45,020 une charge, enfin de changer la nature juridique d'une charge pour 227 00:13:45,220 --> 00:13:48,280 l'inscrire à un élément d'actif et donc finalement à refuser la 228 00:13:48,480 --> 00:13:51,740 déduction qui a été opérée ou plus exactement en fait à réintégrer 229 00:13:51,940 --> 00:13:54,120 dans le résultat imposable de l'entreprise les sommes qui auraient 230 00:13:54,320 --> 00:13:57,600 été déduites au titre d'une charge qui n'en était pas une selon 231 00:13:57,800 --> 00:13:58,820 l'administration. 232 00:13:59,020 --> 00:14:02,320 Ces cas sont assez fréquents, alors non seulement pour les questions 233 00:14:02,520 --> 00:14:04,720 de travaux mais aussi parfois pour un certain nombre de déductions 234 00:14:04,920 --> 00:14:10,920 au titre de licences d'exploitation, de droits et tout un tas de redevances 235 00:14:11,120 --> 00:14:15,200 qu'une entreprise peut être conduite à verser à une autre entreprise 236 00:14:15,400 --> 00:14:20,500 pour bénéficier donc notamment de droits intellectuels et il arrive 237 00:14:20,700 --> 00:14:25,940 que si le contrat entre les deux entreprises en réalité permet avec 238 00:14:26,140 --> 00:14:29,780 une certitude absolue à l'entreprise qui bénéficie du droit d'en bénéficier 239 00:14:29,980 --> 00:14:33,680 pendant une longue durée sans pouvoir voir ce droit remis en cause, 240 00:14:34,080 --> 00:14:36,780 l'administration pourra considérer bien finalement que les sommes 241 00:14:36,980 --> 00:14:42,360 versées ne constituent pas simplement une charge attachée justement à 242 00:14:42,560 --> 00:14:47,060 l'exploitation d'un droit mais plus plutôt finalement l'acquisition 243 00:14:47,260 --> 00:14:50,080 d'un élément d'actif et donc qui ne sera pas déductible de la même 244 00:14:50,280 --> 00:14:52,900 manière voire pas déductible du tout en réalité en tant que charge 245 00:14:53,100 --> 00:14:54,280 par l'entreprise. 246 00:14:55,460 --> 00:14:59,660 Je termine avec un dernier cas particulier au titre de cette notion 247 00:14:59,860 --> 00:15:04,900 de diminution de l'actif net, il se trouve que le la doctrine 248 00:15:05,100 --> 00:15:09,500 administrative depuis extrêmement longtemps, dans un souci de 249 00:15:09,700 --> 00:15:13,120 simplification, a considéré que s'agissant du mobilier qui concerne 250 00:15:13,320 --> 00:15:15,820 l'entreprise et notamment les équipements de bureautique, 251 00:15:16,320 --> 00:15:19,040 en dessous d'une somme fixée à 500 euros de manière tout à fait 252 00:15:19,240 --> 00:15:22,820 forfaitaire, par principe en tout cas sur le fondement de cette 253 00:15:23,020 --> 00:15:28,500 présomption, la dépense était assimilée à une charge pour être immédiatement 254 00:15:28,700 --> 00:15:31,620 déductible donc sans se poser la question de savoir si en achetant 255 00:15:31,820 --> 00:15:34,620 une chaise, la chaise a vocation à rester 10 ans dans l'entreprise 256 00:15:34,820 --> 00:15:37,780 et donc finalement à lui faire gagner de l'argent, là pour la 257 00:15:37,980 --> 00:15:41,240 peine sur ces équipements donc de bureautique pour l'essentiel 258 00:15:41,440 --> 00:15:44,480 et de mobilier donc de bureau, en dessous de 500 euros, 259 00:15:44,680 --> 00:15:48,000 il y a un principe de déduction directement par l'entreprise au 260 00:15:48,200 --> 00:15:49,840 titre d'une charge mais c'est un cas particulier. 261 00:15:50,040 --> 00:15:53,660 Alors c'était la première condition de fond, la diminution de l'actif net, 262 00:15:53,860 --> 00:15:57,500 il y a une deuxième condition de fond qu'on a déjà envisagée 263 00:15:57,700 --> 00:16:01,280 indirectement en tout cas, c'est la question de la moralité 264 00:16:01,480 --> 00:16:03,000 de la charge. 265 00:16:03,200 --> 00:16:08,200 Alors moralité de la charge, on l'a vu, le droit fiscal se méfie 266 00:16:08,400 --> 00:16:11,560 de cette idée de moralité, et sait se montrer parfaitement 267 00:16:11,760 --> 00:16:16,080 amoral quand il s'agit notamment d'identifier des produits taxables 268 00:16:16,280 --> 00:16:18,980 et on l'a vu, les produits des activités illicites sont tout à 269 00:16:19,180 --> 00:16:22,380 fait taxables mais néanmoins lorsqu'il s'agit de déduire un certain nombre 270 00:16:22,580 --> 00:16:26,640 de charges, là pour la peine, un peu de moralisme affleure et 271 00:16:26,840 --> 00:16:30,500 on l'a vu avec la notion d'acte anormal de gestion, qui a un rapport 272 00:16:30,700 --> 00:16:34,420 ambivalent à cette notion de moralité, mais en tout cas, le Code général 273 00:16:34,620 --> 00:16:37,360 des impôts indépendamment même donc de l'acte anormal de gestion, 274 00:16:37,560 --> 00:16:41,300 le Code général des impôts dresse une liste de charges qui ne sont 275 00:16:41,500 --> 00:16:45,800 pas déductibles sans que justement une explication autre que cette 276 00:16:46,000 --> 00:16:48,400 logique de moralité puisse le justifier. 277 00:16:48,600 --> 00:16:49,620 Alors de quoi s'agit-il ? 278 00:16:49,820 --> 00:16:53,380 L'exemple plus connu sans doute, c'est celui des dépenses liées 279 00:16:53,580 --> 00:16:57,320 à des sanctions pécuniaires, c'est l'article 39 deuxièmement 280 00:16:57,520 --> 00:17:00,380 du Code général des impôts qui prévoit expressément donc que 281 00:17:00,580 --> 00:17:04,160 l'entreprise condamnée, alors pénalement, à verser une amende, 282 00:17:04,360 --> 00:17:07,180 mais condamnée également à une sanction de toute nature par une 283 00:17:07,380 --> 00:17:11,140 autorité administrative indépendante par exemple, ne pourra pas déduire 284 00:17:11,340 --> 00:17:14,340 de son résultat imposable donc ces sommes qu'elle devra verser 285 00:17:14,540 --> 00:17:19,220 donc en général à l'État et il se trouve, et c'est une nouveauté 286 00:17:19,420 --> 00:17:23,940 jurisprudentielle qui date de la fin du mois de décembre 2023, 287 00:17:24,140 --> 00:17:28,080 le Conseil d'État a même jugé que cet article trouvait à s'appliquer 288 00:17:28,280 --> 00:17:31,780 pour un certain nombre de sanctions prononcées par des autorités étrangères 289 00:17:31,980 --> 00:17:35,440 et même dans des cas inconnus du droit français, et je pense, 290 00:17:35,640 --> 00:17:38,700 c'était le cas dans cette affaire jugée en plénière fiscale en décembre 291 00:17:38,900 --> 00:17:45,640 2023, un cas de punitive damages qui sont une sorte d'intermédiaire 292 00:17:45,840 --> 00:17:49,920 entre des dommages et intérêts et une sanction puisque c'est des 293 00:17:50,120 --> 00:17:53,220 dommages et intérêts qui visent à sanctionner un comportement mais 294 00:17:53,420 --> 00:17:56,560 qui ne sont pas versés à l'État mais à la victime, bon donc c'est 295 00:17:56,760 --> 00:17:58,580 quelque chose qui n'existe pas du tout en droit français. 296 00:17:58,780 --> 00:18:02,440 Une entreprise française donc a été condamnée aux États-Unis pour 297 00:18:02,640 --> 00:18:06,700 des comportements contractuels au bout du compte jugés problématiques 298 00:18:06,900 --> 00:18:09,800 par la justice américaine, eh bien ces sommes ont été jugées 299 00:18:10,000 --> 00:18:13,960 par le Conseil d'État non déductibles sur le fondement de l'article 39-2 300 00:18:14,160 --> 00:18:20,300 donc en étant assimilées finalement à ces sanctions au sens large et 301 00:18:20,500 --> 00:18:24,000 pénalités au sens large qui ne peuvent pas être déduites avec 302 00:18:24,200 --> 00:18:27,760 un fond un peu moralisateur finalement, on trouve difficilement d'autres 303 00:18:27,960 --> 00:18:29,040 explications que cela. 304 00:18:29,240 --> 00:18:33,940 Alors de même et dans une logique assez proche, les pots-de-vin versés 305 00:18:34,140 --> 00:18:36,340 à des fonctionnaires étrangers ne sont pas déductibles, 306 00:18:36,540 --> 00:18:39,140 alors là pour la peine sur le fondement toujours d'une disposition de l'article 307 00:18:39,340 --> 00:18:42,280 39 du Code général des impôts mais qui transpose en droit français 308 00:18:42,480 --> 00:18:46,000 une convention signée par la France de lutte contre la corruption, 309 00:18:46,200 --> 00:18:49,480 et donc qui prévoit que, si une entreprise française par 310 00:18:49,680 --> 00:18:54,180 hypothèse doit corrompre des agents étrangers par exemple pour vendre 311 00:18:54,380 --> 00:18:58,840 du matériel d'armement au pays concerné, ces dépenses tout à fait 312 00:18:59,040 --> 00:19:02,380 réelles, la trésorerie de l'entreprise sera affectée, seront retracées 313 00:19:02,580 --> 00:19:07,080 en comptabilité mais ne seront pas déductibles fiscalement du 314 00:19:07,280 --> 00:19:10,840 résultat, au bout du compte, c'est évidemment dans une logique 315 00:19:11,040 --> 00:19:14,840 de moralisation de la vie des affaires que cette disposition a été adoptée. 316 00:19:15,040 --> 00:19:17,800 Même chose, on peut citer un dernier exemple avec la notion que j'ai 317 00:19:18,000 --> 00:19:20,200 déjà évoquée je crois de dépenses somptuaires. 318 00:19:20,400 --> 00:19:22,000 Alors les dépenses somptuaires, c'est la même chose, 319 00:19:22,200 --> 00:19:25,620 on a une liste un peu baroque de dépenses liées à des séjours de 320 00:19:25,820 --> 00:19:29,250 chasse et de pêche, à la location de yachts ou de bateaux de plaisance, 321 00:19:29,450 --> 00:19:32,120 et je cite les mots de la loi, qui par principe ne sont pas 322 00:19:32,320 --> 00:19:36,060 déductibles, il n'est pas interdit de partir faire des séjours de 323 00:19:36,260 --> 00:19:39,300 motivation des troupes avec les cadres de son entreprise mais pas 324 00:19:39,500 --> 00:19:41,800 pour faire de la pêche, de la chasse ou pas sur un yacht 325 00:19:42,000 --> 00:19:45,920 ou un bateau de plaisance, la frontière entre ce qui est 326 00:19:46,120 --> 00:19:47,820 moralement acceptable et ce qui ne l'est pas et donc évidemment 327 00:19:48,020 --> 00:19:50,820 là aussi assez ténue, la loi a fixé ces quelques limites 328 00:19:51,020 --> 00:19:55,600 et donc il y a bien une exigence, alors pas globale avec une inscription 329 00:19:55,800 --> 00:19:58,220 de la notion de moralité ni dans la loi ni dans la jurisprudence 330 00:19:58,600 --> 00:20:02,400 bien sûr mais quand même un certain nombre d'éléments liés à un souci 331 00:20:02,600 --> 00:20:06,360 moral qui transpirent, si je puis dire, de ces dispositions. 332 00:20:06,560 --> 00:20:10,300 Pour terminer d'un mot, la troisième condition de fond, 333 00:20:10,500 --> 00:20:13,180 c'est la condition de normalité de la charge et là pour la peine, 334 00:20:13,380 --> 00:20:16,800 je renvoie intégralement à ce que l'on a déjà vu au titre de l'acte 335 00:20:17,000 --> 00:20:19,800 anormal de gestion, normalité donc la charge doit être engagée, 336 00:20:20,000 --> 00:20:22,580 vous vous en souvenez, dans l'intérêt de l'entreprise, 337 00:20:22,780 --> 00:20:27,520 il se trouve que par ailleurs, la loi elle-même reprend cette 338 00:20:27,720 --> 00:20:31,860 logique de normalité de la charge attachée à certaines charges 339 00:20:32,060 --> 00:20:36,440 particulières, je cite simplement les dépenses de sponsoring qui 340 00:20:36,640 --> 00:20:39,540 sont expressément visées par l'article 39 là encore du Code général des 341 00:20:39,740 --> 00:20:42,460 impôts, pour considérer que si une entreprise sponsorise un club 342 00:20:42,660 --> 00:20:45,380 de foot par exemple, il faut véritablement qu'elle puisse 343 00:20:45,580 --> 00:20:48,220 prouver que c'est dans l'intérêt de l'entreprise en question que 344 00:20:48,420 --> 00:20:50,920 le sponsoring a lieu, pour éviter en gros que le chef 345 00:20:51,120 --> 00:20:54,460 d'entreprise sponsorise le club de foot de ses enfants sans intérêt 346 00:20:54,660 --> 00:20:58,250 autre que de faire plaisir à ses enfants mais c'est la loi qui le 347 00:20:58,450 --> 00:21:01,060 prévoit et c'est exactement la logique de l'acte anormal de gestion, 348 00:21:01,260 --> 00:21:04,560 de même que certaines dépenses, notamment les dépenses de rémunération, 349 00:21:04,980 --> 00:21:07,860 ne doivent pas être excessives, indique là encore le Code général 350 00:21:08,060 --> 00:21:10,920 des impôts, avec une logique de normalité qui permet de refuser 351 00:21:11,120 --> 00:21:14,440 donc la déduction de salaires qui seraient complètement délirants 352 00:21:14,640 --> 00:21:18,220 dans leur niveau versés à tel ou tel salarié de l'entreprise, 353 00:21:18,420 --> 00:21:22,220 les dépenses de réception sont également visées par cette notion 354 00:21:22,420 --> 00:21:25,280 de caractère non excessif et d'intérêt direct de l'entreprise, 355 00:21:25,480 --> 00:21:29,240 on retrouve donc cette logique de normalité, restera pour la prochaine 356 00:21:29,440 --> 00:21:32,240 fois à voir une condition de forme à la déduction des charges.