1 00:00:05,300 --> 00:00:10,700 Nous venons de voir que l'assainissement budgétaire, 2 00:00:10,900 --> 00:00:12,900 donc à court terme, est impossible. 3 00:00:13,700 --> 00:00:18,280 Il est d'autant plus impossible que la charge de la dette, 4 00:00:18,720 --> 00:00:24,140 aujourd'hui, c'est-à-dire le coût de l'emprunt, en 2023 est très élevée. 5 00:00:24,340 --> 00:00:30,220 Même s'il est plus raisonnable qu'en 2022, il est toujours très élevé. 6 00:00:30,740 --> 00:00:41,380 La charge de la dette représente 1,8% du PIB, soit près de 5% de 7 00:00:41,580 --> 00:00:45,440 moins qu'en 2022, ce qui est déjà une bonne performance. 8 00:00:46,800 --> 00:00:52,300 Mais attention, ce coût de l'emprunt, 9 00:00:53,260 --> 00:00:59,280 si aujourd'hui, en termes de PIB, il est moins lourd qu'en 2022, 10 00:01:00,420 --> 00:01:06,500 ce n'est pas parce que la France a remboursé plus, c'est tout simplement 11 00:01:06,700 --> 00:01:14,840 parce que le niveau de l'inflation a été élevé, donc finalement, 12 00:01:15,280 --> 00:01:20,740 a profité à l'emprunteur qui a différé son remboursement. 13 00:01:22,080 --> 00:01:24,360 La monnaie s'est dévalorisée. 14 00:01:25,140 --> 00:01:31,420 Donc la baisse est intégralement portée par les titres qui sont 15 00:01:31,620 --> 00:01:36,820 indexés sur l'inflation et inscrits au passif de l'État. 16 00:01:37,840 --> 00:01:47,280 Aujourd'hui, il y a une inquiétude majeure, c'est le risque d'une 17 00:01:47,480 --> 00:01:53,980 baisse de crédibilité totale de la politique économique de la France, 18 00:01:54,380 --> 00:01:59,860 et non plus seulement de son orientation budgétaire. 19 00:02:00,780 --> 00:02:10,420 La difficulté, c'est presque aujourd'hui de redonner confiance 20 00:02:10,620 --> 00:02:16,740 aux marchés financiers, aux détenteurs de titres obligataires 21 00:02:16,940 --> 00:02:22,160 français, de leur redonner confiance dans une situation d'incertitude. 22 00:02:24,280 --> 00:02:29,520 Et Bruxelles met en garde justement 23 00:02:29,720 --> 00:02:37,480 la France sur la nécessité de revernir 24 00:02:37,680 --> 00:02:45,480 son image pour éviter une trop grande fragilité de son économie. 25 00:02:45,680 --> 00:02:54,440 Au bilan de ce second point, on va donc pouvoir affirmer que 26 00:02:54,640 --> 00:03:03,480 l'année 2023, comme le premier semestre 2024, se sont inscrits 27 00:03:03,680 --> 00:03:06,100 dans la continuité de 2022. 28 00:03:06,300 --> 00:03:11,260 Or Bruxelles demandait à la France 29 00:03:11,460 --> 00:03:16,440 de rompre avec les mauvaises performances de 2022. 30 00:03:17,600 --> 00:03:22,660 Or, 2023 s'est achevé dans un contexte 31 00:03:22,860 --> 00:03:29,560 de forte inflation et de croissance beaucoup trop modérée de l'économie 32 00:03:29,760 --> 00:03:30,520 française. 33 00:03:30,720 --> 00:03:36,700 Et naturellement, ceci pose une 34 00:03:36,900 --> 00:03:41,080 difficulté puisque le taux de croissance de l'économie française, 35 00:03:42,180 --> 00:03:48,800 qui était de 2,4% en 2021, avait quand même progressé malgré 36 00:03:49,000 --> 00:04:00,580 l'inflation à 2,6% en 2022, mais en 2023 s'est effondré à 0,9% 37 00:04:00,780 --> 00:04:08,740 et devrait au plus, vraiment au mieux, dans le meilleur scénario envisageable, 38 00:04:10,480 --> 00:04:20,300 être à 0,7% pour 2024, donc un résultat vraiment inquiétant. 39 00:04:21,140 --> 00:04:28,280 Au bilan également de cette montée de l'endettement, alors que l'État 40 00:04:28,480 --> 00:04:33,480 public justifie son endettement 41 00:04:33,680 --> 00:04:38,780 croissant par la nécessité de financer 42 00:04:38,980 --> 00:04:45,380 la croissance, mais la croissance ne rebondit pas, on observe que 43 00:04:45,580 --> 00:04:51,240 la consommation des ménages se ralentit nettement en volume. 44 00:04:51,860 --> 00:04:53,440 Et ça, c'est un problème. 45 00:04:54,380 --> 00:04:58,940 On ne tient pas compte de la valeur, et donc du coup des prix de 46 00:04:59,140 --> 00:04:59,900 l'inflation. 47 00:05:00,140 --> 00:05:06,260 On observe en 2023, et renforcé encore au premier semestre 2024, 48 00:05:06,980 --> 00:05:11,700 que la consommation en volume des ménages se réduit. 49 00:05:11,900 --> 00:05:18,660 Donc que les ménages français font beaucoup d'efforts, c'est-à-dire 50 00:05:18,860 --> 00:05:22,600 qu'ils sont inquiets, qu'ils voient que leur pouvoir 51 00:05:22,800 --> 00:05:28,200 d'achat ne progresse pas et souvent le perçoivent comme diminué, 52 00:05:28,700 --> 00:05:37,580 or le pouvoir d'achat des français a augmenté en 2023 de 0,8%. 53 00:05:38,420 --> 00:05:45,540 Mais pour maintenir leur niveau de vie, les français ont dû puiser dans 54 00:05:45,740 --> 00:05:46,500 leur épargne. 55 00:05:47,440 --> 00:05:56,200 Donc un coût de l'effort qui est supporté gravement par les agents. 56 00:05:57,660 --> 00:06:03,160 En 2023, au bilan, on peut considérer 57 00:06:03,360 --> 00:06:08,760 que l'investissement a échappé au pire, il s'est maintenu. 58 00:06:09,220 --> 00:06:13,860 On avait besoin de beaucoup investir pour soutenir la croissance. 59 00:06:14,780 --> 00:06:19,720 L'investissement a progressé simplement de 0,2%. 60 00:06:19,920 --> 00:06:24,020 Donc il s'est stabilisé, ce qui est déjà un moindre mal. 61 00:06:24,440 --> 00:06:29,000 Mais on attendait +3% d'investissement, on ne les a pas. 62 00:06:30,520 --> 00:06:35,580 La balance commerciale, en revanche, s'est améliorée. 63 00:06:35,780 --> 00:06:41,060 Ça veut dire que la France s'est efforcée d'être plus compétitive. 64 00:06:41,800 --> 00:06:47,760 Notamment, la balance commerciale s'est améliorée par la vente de 65 00:06:47,960 --> 00:06:48,940 l'électricité. 66 00:06:49,440 --> 00:06:56,240 La France a vendu à l'Allemagne, a vendu à l'Ukraine de l'électricité. 67 00:06:56,440 --> 00:07:00,400 Sa balance commerciale en a tiré les effets donc positifs. 68 00:07:02,180 --> 00:07:08,920 Donc il faut être très vigilant parce que l'économie française 69 00:07:09,120 --> 00:07:11,340 est fragile. 70 00:07:11,540 --> 00:07:15,120 Les entreprises ont besoin d'être soutenues. 71 00:07:15,880 --> 00:07:21,580 Or, elles ont subi la frilosité des banques et donc elles n'ont 72 00:07:21,780 --> 00:07:27,340 pas pu financer, assurer tout l'investissement qu'elles souhaitaient. 73 00:07:27,680 --> 00:07:34,020 Le besoin de financement de l'économie s'est stabilisé. 74 00:07:34,440 --> 00:07:40,320 Il s'est très légèrement réduit, mais c'est largement insuffisant 75 00:07:40,520 --> 00:07:49,060 pour soutenir l'activité, ce qui met en difficulté l'économie 76 00:07:49,260 --> 00:07:54,600 française, soulève un problème de risque, d'inquiétude, 77 00:07:54,860 --> 00:08:00,260 d'ailleurs confirmé par les agences de notation. 78 00:08:01,160 --> 00:08:08,740 Donc les Français attendent pour 2024 certaines compensations parce 79 00:08:08,940 --> 00:08:15,640 que le niveau d'effort assumé en 2023 a été lourd, ainsi qu'au premier 80 00:08:15,840 --> 00:08:17,460 trimestre 2024. 81 00:08:18,280 --> 00:08:22,100 Or, quelles sont les prévisions, même si on est dans une phase 82 00:08:22,300 --> 00:08:26,060 d'incertitude, d'ici fin 2024 ? 83 00:08:26,460 --> 00:08:32,120 Les Français devraient retrouver un peu de pouvoir d'achat, 84 00:08:32,320 --> 00:08:38,420 donc un regain de pouvoir d'achat en 2024, au mieux 1%. 85 00:08:38,620 --> 00:08:43,800 Aujourd'hui, on table sur 0,7-0,8%. 86 00:08:44,540 --> 00:08:47,980 Ça représente combien ? 87 00:08:48,180 --> 00:08:54,560 En 2024, ça voudrait dire que les Français pourraient disposer, 88 00:08:54,760 --> 00:09:01,700 ce n'est pas grand-chose, de 350 euros supplémentaires en 2024. 89 00:09:01,920 --> 00:09:05,060 C'est ça, les 0,7%. 90 00:09:05,260 --> 00:09:11,220 Or, ils ont obtenu, en 2023, 91 00:09:11,420 --> 00:09:13,660 20 euros supplémentaires. 92 00:09:13,860 --> 00:09:19,000 Donc les Français ont l'impression que leur pouvoir d'achat s'est réduit. 93 00:09:19,260 --> 00:09:27,040 En réalité, leur pouvoir d'achat s'est stabilisé, au mieux a légèrement 94 00:09:27,240 --> 00:09:28,700 progressé. 95 00:09:29,360 --> 00:09:35,180 Mais l'inflation en 2023 était à 4,9%, 96 00:09:35,380 --> 00:09:41,780 ce qui s'est marqué par une baisse des dépenses compte tenu du coût 97 00:09:41,980 --> 00:09:43,660 de l'argent. 98 00:09:44,620 --> 00:09:51,600 En 2024, les prévisions aujourd'hui 99 00:09:51,800 --> 00:09:56,760 ne sont pas moroses, mais très prudentielles. 100 00:09:57,340 --> 00:10:02,860 Le contexte économique est délicat, la croissance n'est pas au rendez-vous. 101 00:10:03,240 --> 00:10:10,820 En 2024, on attend un taux de chômage légèrement à la hausse. 102 00:10:11,200 --> 00:10:19,140 Il est de 7,2% aujourd'hui, on le fixe à 7,5% en 2024. 103 00:10:19,900 --> 00:10:29,840 L'objectif 2025 d'un taux de chômage ramené à 5% est impossible. 104 00:10:30,040 --> 00:10:36,880 Le gouvernement avait annoncé 5% pour 2025, puis 5% en 2027, 105 00:10:37,380 --> 00:10:43,180 peu réalisable aujourd'hui, comme pour le niveau de déficit public. 106 00:10:43,680 --> 00:10:46,860 Donc on oublie ces objectifs. 107 00:10:47,200 --> 00:10:51,120 Ils étaient importants, mais ils ne sont plus aujourd'hui 108 00:10:51,320 --> 00:10:52,700 réalisables. 109 00:10:53,240 --> 00:10:59,380 Les prévisions de la Banque de France sont même assez pessimistes, 110 00:10:59,580 --> 00:11:04,760 puisque la Banque de France estime que le taux de chômage en France 111 00:11:05,300 --> 00:11:11,100 pourrait être entre 7,8% et 8% fin 2025. 112 00:11:11,500 --> 00:11:18,040 Ce qui met en cause inévitablement la croissance, qui ferait défaut, 113 00:11:18,960 --> 00:11:20,980 et le pouvoir d'achat. 114 00:11:21,180 --> 00:11:23,680 Si vous êtes au chômage, vous gagnez moins qu'en activité, 115 00:11:24,520 --> 00:11:30,240 surtout avec la nouvelle loi sur le chômage, qui devrait être promulguée 116 00:11:30,440 --> 00:11:31,680 au 1er juillet. 117 00:11:32,060 --> 00:11:39,960 Cela veut dire que les conditions de reprise ne sont pas aujourd'hui 118 00:11:40,160 --> 00:11:43,420 réunies, d'où l'inquiétude. 119 00:11:44,000 --> 00:11:51,120 Alors que l'endettement ne cesse de monter, la croissance ne rebondit 120 00:11:51,320 --> 00:11:52,080 pas. 121 00:11:52,280 --> 00:11:58,560 Pourquoi l'économie allemande, qui a une croissance bien inférieure 122 00:11:58,760 --> 00:12:04,720 à la nôtre, ne subit pas ce doute, 123 00:12:05,180 --> 00:12:06,620 cette morosité ? 124 00:12:06,820 --> 00:12:08,800 Pourquoi on lui fait confiance ? 125 00:12:09,000 --> 00:12:14,620 Un, parce que son endettement est raisonnable, 64% aujourd'hui. 126 00:12:15,330 --> 00:12:22,420 Deux, parce que ses efforts de réindustrialisation sont en cours 127 00:12:22,620 --> 00:12:26,380 et sont visibles aujourd'hui. 128 00:12:26,800 --> 00:12:33,960 Donc elle devrait basculer d'un taux de croissance réduit aujourd'hui 129 00:12:34,160 --> 00:12:41,680 de 0,2% à +1,2% demain, suite à une politique de 130 00:12:41,880 --> 00:12:43,720 réindustrialisation massive. 131 00:12:43,920 --> 00:12:50,420 La France ne peut pas accomplir ce modèle de réindustrialisation 132 00:12:51,280 --> 00:12:57,660 sans engager un programme de financement extravagant. 133 00:12:57,860 --> 00:13:03,820 Or, aujourd'hui, ce programme de financement ne lui est pas proposé 134 00:13:04,020 --> 00:13:09,800 parce que son taux d'endettement est jugé très critique. 135 00:13:10,060 --> 00:13:17,740 On voit donc qu'on est ici avec une préoccupation majeure pour 136 00:13:17,940 --> 00:13:24,340 les organismes internationaux d'une vision proche de l'école néoclassique 137 00:13:24,540 --> 00:13:30,820 qui nous dit : attention, ce sont vos finances publiques, 138 00:13:31,140 --> 00:13:35,280 l'état de vos finances publiques, l'image que vous donnez de vos 139 00:13:35,480 --> 00:13:41,320 finances, de votre endettement, qui compromettent à terme votre 140 00:13:41,520 --> 00:13:42,280 croissance. 141 00:13:42,480 --> 00:13:51,440 Le retour de la croissance ne peut être financé si vos finances publiques 142 00:13:51,640 --> 00:13:53,880 sont aujourd'hui à la dérive. 143 00:13:54,680 --> 00:14:00,540 Aujourd'hui, la vision portée par 144 00:14:00,740 --> 00:14:04,460 Bruxelles comme par les grands organismes internationaux, 145 00:14:04,660 --> 00:14:08,820 comme l'OCDE, le FMI, est une vision dans le sens 146 00:14:09,020 --> 00:14:09,820 néoclassique. 147 00:14:10,720 --> 00:14:18,620 Trop d'endettement fragilise la capacité d'un État, d'une économie, 148 00:14:18,820 --> 00:14:26,080 et hypothèque à terme son avenir, d'où un assainissement et un 149 00:14:26,280 --> 00:14:28,340 redressement indispensables. 150 00:14:28,580 --> 00:14:36,660 Alors que le gouvernement français plaide pour une vision plutôt 151 00:14:36,860 --> 00:14:44,140 néo-keynésienne en disant : "J'emprunte, je me surendette avec 152 00:14:44,340 --> 00:14:50,560 111% de dette publique, mais c'est pour financer la croissance. 153 00:14:51,240 --> 00:14:57,880 Donc j'attends en retour un effet multiplicateur, un rebondissement 154 00:14:58,080 --> 00:15:05,900 de l'économie, un sursaut de l'emploi, et de nouveau donc de la croissance." 155 00:15:06,620 --> 00:15:15,180 Le problème, c'est que dans ce schéma, le délai d'attente est un délai 156 00:15:15,380 --> 00:15:18,760 de moyen terme, long terme, donc risqué. 157 00:15:19,380 --> 00:15:24,720 Alors que dans la théorie du multiplicateur, le délai chez Keynes, 158 00:15:25,100 --> 00:15:29,280 c'était un délai d'ajustement immédiat, à court terme. 159 00:15:29,860 --> 00:15:34,840 Et Keynes mettait en garde le risque qu'un délai soit différé. 160 00:15:35,040 --> 00:15:38,420 Il disait : "Attention, si vous n'avez pas de réaction 161 00:15:38,620 --> 00:15:44,000 du multiplicateur immédiatement, ça veut dire que le coût de votre 162 00:15:44,200 --> 00:15:47,940 politique sera démesuré et insurmontable. 163 00:15:48,140 --> 00:15:52,640 Vous ne pouvez pas envisager de mener cette politique sur du long 164 00:15:52,840 --> 00:15:58,040 terme, parce que vous partez à la dérive." Donc, sans faire de 165 00:15:58,240 --> 00:16:03,200 choix de l'école, savoir si ce sont les néo-classiques ou les 166 00:16:03,400 --> 00:16:09,120 néo-keynésiens qui ont raison, le contexte économique actuel nous 167 00:16:09,320 --> 00:16:16,640 démontre tout simplement que plus une économie contemporaine s'endette 168 00:16:16,840 --> 00:16:23,020 au-delà d'un taux raisonnable, plus le niveau de risque s'élève, 169 00:16:23,600 --> 00:16:28,360 c'est incontournable, sans faire aucune politique, 170 00:16:28,800 --> 00:16:32,980 aucun jugement de valeur des écoles de pensée, néo-classique ou 171 00:16:33,180 --> 00:16:33,940 néo-keynésien. 172 00:16:34,640 --> 00:16:41,480 L'économie contemporaine confirme aussi qu'au-delà d'un taux raisonnable 173 00:16:41,680 --> 00:16:46,740 d'endettement, le contexte conjoncturel 174 00:16:46,940 --> 00:16:56,320 devient pesant dès lors que l'incertitude financière s'accroît 175 00:16:56,520 --> 00:16:59,540 et que les taux d'intérêt s'élèvent. 176 00:17:00,000 --> 00:17:03,680 Et c'est le cas typique de l'économie française. 177 00:17:03,880 --> 00:17:10,160 Non seulement son taux d'endettement progresse, mais les taux d'intérêt 178 00:17:10,360 --> 00:17:17,640 qui sont versés annuellement aux 179 00:17:17,840 --> 00:17:20,340 détenteurs de titres s'élèvent. 180 00:17:20,740 --> 00:17:26,200 Et le coût, la charge de la dette prend une part prépondérante, 181 00:17:26,820 --> 00:17:33,740 ce qui accroît la difficulté de remboursement futur et ce qui 182 00:17:33,940 --> 00:17:38,880 hypothèque dans l'immédiat la crédibilité de l'économie française. 183 00:17:40,460 --> 00:17:46,300 Au terme de ce chapitre, nous pouvons affirmer que la montée 184 00:17:46,500 --> 00:17:53,180 de l'endettement aujourd'hui se caractérise par une incertitude 185 00:17:53,380 --> 00:17:59,580 et un risque d'insolvabilité de l'économie française, 186 00:17:59,780 --> 00:18:08,600 d'où la nécessité d'une régulation très forte et très rapide de la 187 00:18:08,800 --> 00:18:10,440 politique budgétaire. 188 00:18:11,220 --> 00:18:17,020 C'est indispensable pour les comptes publics, mais c'est aussi nécessaire 189 00:18:17,220 --> 00:18:19,600 pour les agents économiques. 190 00:18:19,800 --> 00:18:21,440 Pour quelles raisons ? 191 00:18:21,640 --> 00:18:27,060 Parce que la valeur de leur pouvoir d'achat, le niveau de leur pouvoir 192 00:18:27,260 --> 00:18:30,100 d'achat, en dépend directement. 193 00:18:30,620 --> 00:18:36,040 Le pouvoir d'achat aujourd'hui des Français est quelque chose 194 00:18:36,240 --> 00:18:38,200 de fondamental. 195 00:18:38,800 --> 00:18:46,660 Donc, l'inflation n'est pas la seule à rogner sur ce pouvoir d'achat. 196 00:18:47,120 --> 00:18:52,400 Lorsque l'État doit réguler ses finances publiques, il freine ses 197 00:18:52,600 --> 00:18:59,480 subventions, il diminue ses allocations et, inévitablement, le niveau de 198 00:18:59,680 --> 00:19:03,960 revenu des agents s'affaiblit, ou au mieux, stagne. 199 00:19:04,680 --> 00:19:09,040 Nous devrons donc étudier, dans un troisième chapitre, 200 00:19:09,360 --> 00:19:16,560 pour cette première partie du cours, les conséquences du retour en force 201 00:19:16,760 --> 00:19:23,220 de l'inflation et l'importance du pouvoir d'achat pour la croissance. 202 00:19:23,520 --> 00:19:30,140 Sans pouvoir d'achat maintenu, stabilisé, la croissance présente 203 00:19:30,340 --> 00:19:31,100 un risque. 204 00:19:31,300 --> 00:19:38,440 Or, la France n'a pas la permission aujourd'hui de prendre ce risque. 205 00:19:38,860 --> 00:19:41,440 Donc, il faut stabiliser l'inflation. 206 00:19:41,740 --> 00:19:47,560 En ce domaine, 2024 s'annonce comme une année beaucoup plus sereine, 207 00:19:47,760 --> 00:19:52,700 mais néanmoins, l'inflation zéro n'est toujours pas de retour, 208 00:19:52,940 --> 00:19:55,600 donc elle reste une menace. 209 00:19:56,100 --> 00:20:00,840 Et ce sera donc l'objet de notre prochain chapitre.