1 00:00:05,170 --> 00:00:08,710 Venons-en à la compétence du juge administratif, section 2. 2 00:00:09,930 --> 00:00:12,250 J’ai déjà abordé cette question à plusieurs reprises, 3 00:00:12,450 --> 00:00:17,890 notamment lorsque j’ai parlé des services publics, de leurs soumissions, 4 00:00:18,090 --> 00:00:19,970 soit au juge administratif, soit au juge judiciaire. 5 00:00:20,810 --> 00:00:26,190 J’en ai déjà aussi parlé à propos de la police administrative lorsque 6 00:00:26,390 --> 00:00:29,530 j’ai distingué entre police judiciaire et police administrative, 7 00:00:29,730 --> 00:00:33,330 l’une relevant du juge judiciaire, l’autre du juge administratif, 8 00:00:33,710 --> 00:00:36,330 et nous la retrouverons d’ailleurs plus loin dans le cours. 9 00:00:36,910 --> 00:00:41,250 Je parlerai d’abord ici du champ de compétence du juge administratif, 10 00:00:41,450 --> 00:00:45,550 puis j’évoquerai les mécanismes de répartition des affaires entre 11 00:00:45,750 --> 00:00:47,150 les deux ordres de juridiction. 12 00:00:47,750 --> 00:00:48,510 I. 13 00:00:48,710 --> 00:00:49,510 Le champ de compétence. 14 00:00:50,990 --> 00:00:54,010 Voyons d’abord les domaines qui relèvent du juge administratif 15 00:00:54,210 --> 00:01:01,510 rapidement, puis dans les vidéos suivantes, les domaines dans lesquels 16 00:01:01,710 --> 00:01:03,310 le juge administratif n’est pas compétent. 17 00:01:04,470 --> 00:01:05,230 A. 18 00:01:05,430 --> 00:01:08,310 Les matières relevant du juge administratif. 19 00:01:09,390 --> 00:01:13,410 Les compétences du juge administratif découlent principalement de la loi. 20 00:01:13,970 --> 00:01:18,490 Loi des 16 et 24 août 1790, j’en ai déjà parlé, qui, 21 00:01:18,690 --> 00:01:22,450 telle qu’interprétée par le Conseil d’État et par le Tribunal des Conflits, 22 00:01:22,710 --> 00:01:27,090 donne compétence au juge administratif pour juger les litiges qui sont 23 00:01:27,290 --> 00:01:30,390 relatifs, par exemple, aux services publics administratifs. 24 00:01:30,590 --> 00:01:34,110 C’est sur le fondement de cette loi que le juge administratif est 25 00:01:34,310 --> 00:01:35,070 compétent dans cette matière. 26 00:01:36,130 --> 00:01:41,110 Il y a aussi, sur le fondement de cette loi des 16 et 24 août 1790, 27 00:01:41,710 --> 00:01:45,830 la compétence du juge administratif pour juger des litiges qui sont 28 00:01:46,030 --> 00:01:50,610 relatifs aux contrats administratifs, dont je parlerai au semestre prochain. 29 00:01:51,350 --> 00:01:55,870 On peut trouver d’autres textes, par exemple un décret-loi du 17 30 00:01:56,070 --> 00:02:00,910 juin 1938, qui confie au juge administratif le règlement des 31 00:02:01,110 --> 00:02:04,190 litiges qui sont en rapport avec la gestion du domaine public. 32 00:02:04,910 --> 00:02:08,990 On peut aussi parler de la loi du 28 pluviôse an VIII, 33 00:02:09,290 --> 00:02:13,590 qui confie au juge administratif les litiges qui sont liés aux travaux 34 00:02:13,790 --> 00:02:17,550 publics, aux ouvrages publics, ou alors des litiges qui sont en 35 00:02:17,750 --> 00:02:21,790 rapport avec le prélèvement de l’impôt. 36 00:02:21,990 --> 00:02:28,170 Bref, un grand nombre de lois prévoit des compétences pour le juge 37 00:02:28,370 --> 00:02:29,130 administratif. 38 00:02:29,930 --> 00:02:32,910 Il existe également des règlements qui détaillent la compétence du 39 00:02:33,110 --> 00:02:35,770 juge administratif, mais je ne rentre pas particulièrement dans 40 00:02:35,970 --> 00:02:36,730 le détail. 41 00:02:36,930 --> 00:02:41,710 Ce dont je voudrais parler ici, c’est de la compétence que le juge 42 00:02:41,910 --> 00:02:45,010 administratif reçoit de la Constitution. 43 00:02:45,570 --> 00:02:49,010 Le Conseil constitutionnel a en effet reconnu non seulement 44 00:02:49,210 --> 00:02:52,810 l’indépendance du juge administratif, c’est la décision de 1980 que j’ai 45 00:02:53,010 --> 00:02:58,390 citée dans ce cours, mais aussi un domaine de compétence 46 00:02:58,950 --> 00:03:00,990 qui lui est réservé. 47 00:03:01,710 --> 00:03:05,870 L’article 66 de la Constitution prévoit que l’autorité judiciaire 48 00:03:06,070 --> 00:03:09,190 est gardienne de la liberté individuelle et qu’elle assure 49 00:03:09,390 --> 00:03:14,030 le respect de ce principe dans les conditions qui sont prévues 50 00:03:14,230 --> 00:03:14,990 par la loi. 51 00:03:15,190 --> 00:03:21,030 Le juge judiciaire tient une compétence de la Constitution, la compétence 52 00:03:21,230 --> 00:03:24,170 en matière de garantie de la liberté individuelle. 53 00:03:24,730 --> 00:03:29,770 Cette compétence constitutionnalisée du juge judiciaire n’existe pas, 54 00:03:29,970 --> 00:03:34,030 en tout cas expressément, dans la Constitution pour le juge 55 00:03:34,230 --> 00:03:34,990 administratif. 56 00:03:35,190 --> 00:03:36,970 Il n’y a pas de disposition qui prévoit une compétence 57 00:03:37,170 --> 00:03:38,890 constitutionnelle pour le juge administratif. 58 00:03:39,550 --> 00:03:46,650 C’est le Conseil constitutionnel qui a déduit cette compétence d’un 59 00:03:47,690 --> 00:03:50,370 principe fondamental reconnu par les lois de la République, 60 00:03:50,690 --> 00:03:52,220 je vais y venir maintenant. 61 00:03:53,270 --> 00:03:57,470 Décision extrêmement importante rendue par le Conseil constitutionnel 62 00:03:57,670 --> 00:04:02,770 le 23 janvier 1987, Conseil de la concurrence. 63 00:04:02,970 --> 00:04:07,630 Par une ordonnance de 1986, le gouvernement créé le Conseil 64 00:04:07,830 --> 00:04:08,590 de la concurrence. 65 00:04:08,830 --> 00:04:10,490 Aujourd’hui, c’est l’Autorité de la concurrence. 66 00:04:11,470 --> 00:04:15,210 Conseil de la concurrence qui est une AAI chargée de faire respecter 67 00:04:15,410 --> 00:04:16,270 la concurrence sur les marchés. 68 00:04:17,330 --> 00:04:21,670 Une loi du 20 décembre 1986, postérieure à la création du Conseil 69 00:04:21,870 --> 00:04:26,270 de la concurrence, prévoit que les décisions du Conseil de la 70 00:04:26,470 --> 00:04:30,150 concurrence relèvent au contentieux de la Cour d’appel de Paris, 71 00:04:31,170 --> 00:04:32,290 juridiction judiciaire. 72 00:04:33,090 --> 00:04:37,470 Des députés contestent cette règle de répartition des compétences 73 00:04:37,670 --> 00:04:38,590 devant le Conseil constitutionnel. 74 00:04:39,930 --> 00:04:44,910 Ils estiment que cette règle de répartition des compétences viole 75 00:04:45,110 --> 00:04:49,030 un principe qui a une valeur constitutionnelle, qui garantit 76 00:04:49,230 --> 00:04:51,950 une compétence fondamentale pour le juge administratif. 77 00:04:53,210 --> 00:04:56,090 Le législateur, selon eux, ne pouvait pas, sans méconnaître 78 00:04:56,290 --> 00:05:01,170 la Constitution, confier une compétence concernant les décisions d’une 79 00:05:01,370 --> 00:05:03,990 autorité administrative au juge judiciaire. 80 00:05:04,870 --> 00:05:08,870 La réponse du Conseil constitutionnel est la suivante : "La loi des 16 81 00:05:09,070 --> 00:05:14,330 et 24 août 1790 et le décret du 16 fructidor an III n’ont pas en 82 00:05:14,530 --> 00:05:15,810 elle-même une valeur constitutionnelle". 83 00:05:16,870 --> 00:05:19,030 La séparation des autorités administratives et judiciaires 84 00:05:19,230 --> 00:05:22,330 ne découle pas de lois constitutionnelles, mais seulement 85 00:05:22,530 --> 00:05:23,490 de lois ordinaires. 86 00:05:24,390 --> 00:05:30,010 Mais, il existe un principe fondamental reconnu par plusieurs lois de la 87 00:05:30,210 --> 00:05:34,490 République qui fondent constitutionnellement une compétence 88 00:05:34,690 --> 00:05:36,470 pour le juge administratif. 89 00:05:36,670 --> 00:05:42,490 Ce sont les lois de la Révolution, 16 et 24 août 1790 fructidor an III, 90 00:05:43,130 --> 00:05:48,150 et la loi du 24 mai 1872 que j’ai 91 00:05:48,350 --> 00:05:49,110 déjà citée. 92 00:05:49,790 --> 00:05:54,770 Il y a donc, selon le Conseil constitutionnel, un noyau de compétence 93 00:05:54,970 --> 00:05:57,750 constitutionnelle pour le juge administratif. 94 00:05:58,330 --> 00:05:59,270 Quel est donc ce noyau ? 95 00:05:59,470 --> 00:06:02,290 Je cite la décision du Conseil constitutionnel sur laquelle je 96 00:06:02,490 --> 00:06:07,570 ferai ensuite plusieurs remarques : "À l’exception des matières réservées 97 00:06:07,770 --> 00:06:11,790 par nature à l’autorité judiciaire, relève, en dernier ressort, 98 00:06:11,990 --> 00:06:16,390 de la compétence de la juridiction administrative, l’annulation ou 99 00:06:16,590 --> 00:06:20,270 la réformation des décisions prises dans l’exercice de prérogative 100 00:06:20,470 --> 00:06:24,410 de puissance publique par les autorités exerçant le pouvoir exécutif, 101 00:06:24,810 --> 00:06:27,670 leurs agents, les collectivités territoriales de la République 102 00:06:27,870 --> 00:06:31,730 ou les organismes publics placés sous leur autorité ou sous leur 103 00:06:31,930 --> 00:06:32,690 contrôle". 104 00:06:33,570 --> 00:06:34,610 Quelques remarques. 105 00:06:35,510 --> 00:06:39,730 Première remarque : il existe un noyau de compétence pour le juge 106 00:06:39,930 --> 00:06:40,690 judiciaire. 107 00:06:40,890 --> 00:06:47,030 C’est ce que le Conseil constitutionnel évoque par la formule "à l’exception 108 00:06:47,230 --> 00:06:50,510 des matières réservées par nature à l’autorité judiciaire". 109 00:06:52,250 --> 00:06:54,510 Cela relève d’un noyau de compétence du juge judiciaire. 110 00:06:56,470 --> 00:07:01,110 Deuxième remarque : la compétence constitutionnelle du juge administratif 111 00:07:01,310 --> 00:07:04,490 concerne les recours en annulation et en réformation. 112 00:07:05,570 --> 00:07:10,630 C’est-à-dire les recours qui consistent à demander au juge de revenir sur 113 00:07:10,830 --> 00:07:13,670 un acte de l’administration, de faire disparaître de l’ordre 114 00:07:13,870 --> 00:07:17,070 juridique, d’y mettre un terme, de faire comme s’ils n’avaient 115 00:07:17,270 --> 00:07:20,510 jamais existé, donc de revenir sur un acte de l’administration 116 00:07:20,710 --> 00:07:24,170 ou de modifier un acte de l’administration. 117 00:07:24,810 --> 00:07:27,710 Les autres recours qui peuvent être portés devant le juge 118 00:07:27,910 --> 00:07:32,750 administratif ne relèvent pas d’un noyau de compétence constitutionnelle 119 00:07:32,950 --> 00:07:33,850 du juge administratif. 120 00:07:34,170 --> 00:07:36,970 C’est le cas par exemple des recours en indemnisation. 121 00:07:37,490 --> 00:07:41,550 Les recours en responsabilité de l’administration ne sont pas des 122 00:07:41,750 --> 00:07:45,330 recours qui relèvent constitutionnellement du juge 123 00:07:45,530 --> 00:07:48,710 administratif parce qu’ils ne consistent pas à revenir sur un 124 00:07:48,910 --> 00:07:52,570 acte de l’administration ou à modifier un acte de l’administration. 125 00:07:53,850 --> 00:07:57,590 Troisième remarque : le Conseil constitutionnel n’évoque 126 00:07:57,790 --> 00:08:00,310 que les décisions de l’administration. 127 00:08:00,510 --> 00:08:04,830 Cela signifie que le contentieux des contrats de l’administration, 128 00:08:05,090 --> 00:08:08,070 contrats qui ne sont pas des décisions, les décisions sont des décisions 129 00:08:08,270 --> 00:08:10,950 unilatérales prises par l’administration seule, 130 00:08:11,690 --> 00:08:15,690 les contrats de l’administration ne relèvent pas constitutionnellement 131 00:08:15,890 --> 00:08:17,270 du juge administratif. 132 00:08:18,110 --> 00:08:21,790 Cela signifie, si cela ne relève pas du noyau constitutionnel de 133 00:08:21,990 --> 00:08:26,090 compétence du juge administratif, que le législateur peut décider 134 00:08:26,290 --> 00:08:30,490 légitimement, sans violer la Constitution, de confier au juge 135 00:08:30,690 --> 00:08:35,290 judiciaire la résolution des litiges contractuels de l’administration. 136 00:08:37,330 --> 00:08:40,930 Quatrième remarque : relèvent de la compétence 137 00:08:41,130 --> 00:08:46,010 constitutionnelle du juge administratif les recours contre les actes des 138 00:08:46,210 --> 00:08:49,290 personnes publiques, États, collectivités territoriales, 139 00:08:49,570 --> 00:08:53,170 organismes publics, placés sous leur autorité ou leur contrôle, 140 00:08:53,510 --> 00:08:55,910 les établissements publics en particulier. 141 00:08:56,970 --> 00:09:01,070 Cela veut dire que les actes des personnes privées gestionnaires 142 00:09:01,270 --> 00:09:03,950 d’un service public, dont on a déjà parlé ici, 143 00:09:04,370 --> 00:09:07,590 ne relèvent pas de la compétence constitutionnelle de l’ordre 144 00:09:07,790 --> 00:09:11,290 administratif, ce qui fait que la plupart des actes des personnes 145 00:09:11,490 --> 00:09:15,510 privées, gestionnaires de mission de service public, relèvent légalement 146 00:09:15,710 --> 00:09:16,870 du juge judiciaire. 147 00:09:18,390 --> 00:09:22,550 Cinquième et dernière remarque : le Conseil constitutionnel évoque 148 00:09:22,750 --> 00:09:26,810 seulement les actes qui mettent en œuvre des prérogatives de puissance 149 00:09:27,010 --> 00:09:31,230 publique, c’est-à-dire les actes de l’administration qui présentent 150 00:09:31,430 --> 00:09:35,110 un caractère autoritaire, comme les mesures de police, 151 00:09:35,770 --> 00:09:39,390 les actes du fisc, les sanctions administratives, etc. 152 00:09:39,590 --> 00:09:43,730 Les mesures de l’administration qui consistent à gérer le domaine 153 00:09:43,930 --> 00:09:46,990 privé, qui ne mettent pas en œuvre des prérogatives de puissance publique, 154 00:09:47,190 --> 00:09:52,690 sont des actes qui peuvent relever, sans difficulté constitutionnelle, 155 00:09:53,110 --> 00:09:54,470 du juge judiciaire. 156 00:09:57,070 --> 00:10:02,170 Le Conseil constitutionnel a tout de même prévu une exception à cette 157 00:10:02,370 --> 00:10:05,730 règle de valeur constitutionnelle que je viens d’expliquer. 158 00:10:06,450 --> 00:10:09,350 Le législateur peut, dans l’intérêt d’une bonne 159 00:10:09,550 --> 00:10:12,290 administration de la justice, je cite ici la décision du Conseil 160 00:10:12,490 --> 00:10:14,790 constitutionnel : "Dans l’intérêt d’une bonne administration de la 161 00:10:14,990 --> 00:10:19,130 justice, unifier les règles de compétences juridictionnelles au 162 00:10:19,330 --> 00:10:22,610 sein de l’ordre juridictionnel principalement intéressé". 163 00:10:22,950 --> 00:10:23,890 Qu’est-ce que cela signifie ? 164 00:10:24,710 --> 00:10:29,450 Le législateur peut confier tout un domaine à un seul ordre de 165 00:10:29,650 --> 00:10:34,730 juridiction, au mépris de la compétence constitutionnalisée du juge 166 00:10:34,930 --> 00:10:39,030 administratif, pour éviter que ce domaine soit partagé entre juge 167 00:10:39,230 --> 00:10:45,670 judiciaire et juge administratif, ce qui serait facteur de complexité 168 00:10:45,870 --> 00:10:47,950 dans la répartition des affaires. 169 00:10:48,470 --> 00:10:52,050 Pour la bonne administration de la justice, autant donner tout 170 00:10:52,250 --> 00:10:55,890 un domaine de compétence à un seul juge, plutôt que de le répartir 171 00:10:56,090 --> 00:10:59,250 entre autorité judiciaire et autorité administrative. 172 00:10:59,870 --> 00:11:04,730 D’un point de vue de la commodité contentieuse, autant donner tout 173 00:11:04,930 --> 00:11:06,010 un domaine à un seul juge. 174 00:11:06,990 --> 00:11:10,830 C’est justement le cas du contentieux de la concurrence, ce qui était 175 00:11:11,030 --> 00:11:15,430 en question dans la décision Conseil de la concurrence de 1987. 176 00:11:17,290 --> 00:11:21,730 Le législateur peut confier tout le contentieux de la concurrence, 177 00:11:22,550 --> 00:11:25,410 ou une grande partie au moins, ce qui est plutôt le cas aujourd’hui, 178 00:11:25,610 --> 00:11:28,290 pas tout le contentieux de la concurrence, mais une grande partie 179 00:11:28,490 --> 00:11:31,390 du contentieux de la concurrence au juge judiciaire, en particulier 180 00:11:31,590 --> 00:11:33,470 à la Cour d’appel de Paris. 181 00:11:34,170 --> 00:11:37,050 En l’espèce, dans cette affaire Conseil de la concurrence, 182 00:11:37,450 --> 00:11:41,570 le Conseil constitutionnel a jugé que le législateur avait pu, 183 00:11:42,070 --> 00:11:47,590 conformément à la Constitution, confier la compétence s’agissant 184 00:11:47,790 --> 00:11:51,110 des décisions du Conseil de la concurrence à la Cour d’appel de Paris, 185 00:11:51,310 --> 00:11:55,090 qui avait déjà une compétence importante en matière de concurrence. 186 00:11:55,290 --> 00:12:00,550 Donc ici, la loi qui avait été adoptée était conforme à l’exigence 187 00:12:00,750 --> 00:12:05,510 de bonne administration de la justice, au standard de la bonne administration 188 00:12:05,710 --> 00:12:06,550 de la justice. 189 00:12:07,570 --> 00:12:13,830 Et ce, alors même que le Conseil de la concurrence à l’époque devait 190 00:12:14,030 --> 00:12:18,810 se prononcer sur des décisions administratives qui faisaient l’objet 191 00:12:19,010 --> 00:12:22,690 d’un recours en annulation ou en réformation, décisions qui, 192 00:12:22,890 --> 00:12:26,290 en plus de cela, mettaient en œuvre des prérogatives de puissance publique 193 00:12:26,490 --> 00:12:31,390 et les décisions prises par une autorité administrative qui avait 194 00:12:31,590 --> 00:12:32,690 un caractère public.