1 00:00:05,040 --> 00:00:09,220 Voyons maintenant, grand B, le contrôle de Constitutionnalité 2 00:00:09,420 --> 00:00:10,580 des actes de l’administration. 3 00:00:10,780 --> 00:00:12,780 Maintenant que nous avons vu les normes qui s’imposent à 4 00:00:12,980 --> 00:00:16,920 l’administration, voyons de quelle manière concrète elles s’imposent 5 00:00:17,120 --> 00:00:17,880 à l’administration. 6 00:00:19,100 --> 00:00:23,240 La soumission des actes administratifs, des actes de l’administration à 7 00:00:23,440 --> 00:00:28,040 la Constitution est très simple à énoncer, mais les choses se 8 00:00:28,240 --> 00:00:33,560 compliquent franchement lorsqu’une loi vient s’insérer entre un acte 9 00:00:33,760 --> 00:00:35,500 administratif et la Constitution. 10 00:00:36,380 --> 00:00:39,700 On dit que la loi qui s’interpose fait écran. 11 00:00:39,980 --> 00:00:43,500 Voyons d’abord la soumission des actes administratifs à la Constitution, 12 00:00:44,020 --> 00:00:48,600 avant de parler justement du cas où il y a un écran législatif. 13 00:00:49,340 --> 00:00:50,100 1. 14 00:00:50,300 --> 00:00:53,920 La soumission des actes administratifs à la Constitution. 15 00:00:55,460 --> 00:00:59,520 Lorsque l’administration adopte un acte qui ne constitue pas 16 00:00:59,720 --> 00:01:04,580 l’application directe d’une disposition législative, son acte peut être 17 00:01:04,780 --> 00:01:06,140 déclaré inconstitutionnel. 18 00:01:06,880 --> 00:01:11,200 Si un acte est inconstitutionnel, il peut être annulé par le juge. 19 00:01:11,400 --> 00:01:13,600 Comme je vous l’ai expliqué précédemment, il peut faire l’objet 20 00:01:13,800 --> 00:01:18,360 d’un recours pour excès de pouvoir, à l’occasion duquel un administré 21 00:01:18,560 --> 00:01:22,060 va invoquer l’inconstitutionnalité d’un acte administratif et obtenir 22 00:01:22,260 --> 00:01:25,140 du juge l’annulation de cet acte. 23 00:01:26,580 --> 00:01:32,900 Un exemple, la répartition des compétences prévue par les articles 24 00:01:33,100 --> 00:01:38,320 34 et 37, s’impose aux autorités administratives, notamment au Premier 25 00:01:38,520 --> 00:01:43,300 ministre qui ne peut pas adopter d’actes réglementaires dans le 26 00:01:43,500 --> 00:01:47,520 champ qui est réservé aux législateurs par l’article 34 de la Constitution. 27 00:01:47,860 --> 00:01:53,840 Si le Premier ministre adopte une disposition qui relève du champ 28 00:01:54,040 --> 00:01:58,760 de l’article 34, son règlement est inconstitutionnel et le juge 29 00:01:58,960 --> 00:02:01,780 peut l’annuler s’il est saisi d’un recours. 30 00:02:02,040 --> 00:02:08,140 Autre exemple, si le Premier ministre adopte un acte qui restreint d’une 31 00:02:08,340 --> 00:02:11,520 manière générale la liberté d’association, il est contraire 32 00:02:11,720 --> 00:02:15,340 à un principe fondamental reconnu par une loi de la République et 33 00:02:15,540 --> 00:02:17,220 son acte peut être annulé. 34 00:02:18,380 --> 00:02:21,380 Cette hypothèse est très simple, le juge peut constater 35 00:02:21,580 --> 00:02:24,640 l’inconstitutionnalité d’un acte administratif qui est contraire 36 00:02:24,840 --> 00:02:25,600 à la Constitution. 37 00:02:26,140 --> 00:02:30,920 Voyons maintenant le cas compliqué, c’est cela qui est le plus intéressant. 38 00:02:31,520 --> 00:02:32,280 2. 39 00:02:32,480 --> 00:02:34,660 Le problème de l’écran législatif. 40 00:02:34,860 --> 00:02:39,400 Je vais d’abord vous présenter la théorie, avant de vous parler 41 00:02:39,600 --> 00:02:42,080 des limites à cette théorie. 42 00:02:42,620 --> 00:02:43,380 a. 43 00:02:43,620 --> 00:02:45,260 La théorie de la loi-écran. 44 00:02:45,460 --> 00:02:52,420 L’administration a comme mission principale, en tant qu’elle est 45 00:02:52,620 --> 00:02:57,780 l’exécutif, a comme mission principale d’exécuter concrètement la loi. 46 00:02:58,880 --> 00:03:04,500 Si une loi est inconstitutionnelle, l’administration est normalement 47 00:03:04,700 --> 00:03:07,540 quand même tenue d’appliquer cette loi. 48 00:03:08,100 --> 00:03:13,320 L’administration est tenue en quelque sorte d’édicter un acte 49 00:03:13,520 --> 00:03:14,600 inconstitutionnel. 50 00:03:16,240 --> 00:03:22,280 La question s’est posée de manière ancienne, s’est posée il y a longtemps 51 00:03:22,480 --> 00:03:27,020 devant le Conseil d’État et le Conseil d’État a rendu une décision 52 00:03:27,220 --> 00:03:31,860 très importante sur ce point, décision du 6 novembre 1936, 53 00:03:32,060 --> 00:03:32,820 Arrighi. 54 00:03:35,300 --> 00:03:41,180 La contestation d’un acte administratif ne permet pas de mettre en cause 55 00:03:41,380 --> 00:03:43,220 la constitutionnalité d’une loi. 56 00:03:44,000 --> 00:03:46,620 Le Conseil d’État nous dit dans l’arrêt Arrighi, je cite : 57 00:03:47,180 --> 00:03:52,040 "En l’état actuel du droit public français, ce moyen – 58 00:03:52,240 --> 00:03:57,100 l’inconstitutionnalité de la loi – n’est pas de nature à être discuté 59 00:03:57,300 --> 00:03:59,960 devant le Conseil d’État, statuant au contentieux". 60 00:04:00,360 --> 00:04:03,980 C’est donc un moyen que l’on qualifie d’inopérant, c’est-à-dire que le 61 00:04:04,180 --> 00:04:05,480 juge ne peut pas en être saisi. 62 00:04:06,220 --> 00:04:11,020 Il ne peut pas opérer ce contrôle de la loi par rapport à la Constitution 63 00:04:11,220 --> 00:04:16,160 puisque justement le juge applique la loi tout comme l’administration 64 00:04:16,360 --> 00:04:17,340 doit appliquer la loi. 65 00:04:18,720 --> 00:04:22,920 Monsieur Arrighi en l’espèce – je vous raconte rapidement les faits –, 66 00:04:23,120 --> 00:04:27,980 contestait une décision qui le mettait à la retraite d’office. 67 00:04:28,800 --> 00:04:33,540 Cette décision avait été adoptée sur le fondement de deux décrets 68 00:04:33,740 --> 00:04:39,220 de 1934 qui eux-mêmes avaient été pris sur la base d’une loi de 1934 69 00:04:39,420 --> 00:04:45,900 qui habilitait l’exécutif à prendre des mesures d’économie pour assurer 70 00:04:46,100 --> 00:04:47,060 l’équilibre du budget. 71 00:04:47,260 --> 00:04:52,880 Monsieur Arrighi avait fait les frais de cette décision d’économie. 72 00:04:53,660 --> 00:04:59,340 Monsieur Arrighi contestait devant le juge administratif la violation 73 00:04:59,540 --> 00:05:05,060 par le législateur de la Constitution, le législateur s’étant déchargé 74 00:05:05,260 --> 00:05:09,480 de sa fonction législative sur l’exécutif. 75 00:05:10,020 --> 00:05:17,900 La loi de 1934 a confié une compétence au gouvernement que le législateur 76 00:05:18,100 --> 00:05:21,600 devait mettre en œuvre lui-même. 77 00:05:26,390 --> 00:05:31,090 Donc, cette décision de mise en retraite d’office avait été adoptée 78 00:05:31,290 --> 00:05:36,710 sur le fondement d’une loi 79 00:05:36,910 --> 00:05:40,450 inconstitutionnelle puisque le législateur n’aurait pas dû se 80 00:05:40,650 --> 00:05:42,110 décharger de sa compétence législative. 81 00:05:43,070 --> 00:05:47,370 Cette loi était inconstitutionnelle, c’est ce qu’invoquait Monsieur 82 00:05:47,570 --> 00:05:50,410 Arrighi devant le Conseil d’État et le Conseil d’État lui répond 83 00:05:50,610 --> 00:05:52,840 de la manière suivante : "Vous ne pouvez pas, 84 00:05:53,040 --> 00:05:57,490 Monsieur Arrighi, me saisir de la question de la constitutionnalité 85 00:05:57,690 --> 00:05:59,130 de la loi, je ne suis pas compétent. 86 00:05:59,330 --> 00:06:02,990 En l’état actuel du droit public – ce qui signifie qu’il pourrait 87 00:06:03,190 --> 00:06:07,070 y avoir des évolutions – je ne peux pas être saisi en l’état du 88 00:06:07,270 --> 00:06:08,850 droit public d’une telle question". 89 00:06:09,050 --> 00:06:12,470 L’arrêt Monsieur Arrighi, sieur Arrighi à l’époque, 90 00:06:12,850 --> 00:06:16,710 a été rendu dans un contexte que nous ne connaissons plus aujourd’hui. 91 00:06:17,030 --> 00:06:21,690 À l’époque, la loi n’était en aucun cas contrôlée par rapport aux normes 92 00:06:21,890 --> 00:06:22,650 constitutionnelles. 93 00:06:23,370 --> 00:06:26,750 Mais à l’époque, il y avait eu justement un grand débat sur la 94 00:06:26,950 --> 00:06:31,950 question de savoir si la loi devait faire l’objet d’un contrôle vis-à-vis 95 00:06:32,150 --> 00:06:32,910 de la Constitution. 96 00:06:33,110 --> 00:06:37,390 Beaucoup d’auteurs, à cette époque, étaient favorables au contrôle 97 00:06:37,590 --> 00:06:42,430 de la constitutionnalité par le juge, contrôle de la constitutionnalité 98 00:06:42,630 --> 00:06:44,650 de la loi, excusez-moi, je dois le préciser, 99 00:06:44,850 --> 00:06:47,430 contrôle de la constitutionnalité de la loi par le juge, 100 00:06:47,690 --> 00:06:48,870 notamment administratif. 101 00:06:49,870 --> 00:06:53,500 Il y avait des auteurs comme Maurice Hauriou, comme Barthélemy, 102 00:06:53,700 --> 00:06:56,190 pardon, Berthélemy, il y en a deux, Barthélemy et Berthélemy, 103 00:06:56,390 --> 00:07:00,510 et là, c’est Berthélemy, Duguit également, ces auteurs 104 00:07:01,030 --> 00:07:05,290 utilisaient comme argument notamment l’existence d’un contrôle de 105 00:07:05,490 --> 00:07:07,710 constitutionnalité des lois aux États-Unis. 106 00:07:07,910 --> 00:07:11,550 Vous avez probablement déjà entendu parler de la décision de la Cour 107 00:07:11,750 --> 00:07:17,190 suprême du 24 février 1803, très ancienne décision de la Cour 108 00:07:17,390 --> 00:07:22,990 suprême, Marbury versus Madison, décision selon laquelle le juge 109 00:07:23,190 --> 00:07:29,870 ordinaire peut contrôler la conformité des lois à la Constitution américaine. 110 00:07:32,390 --> 00:07:37,010 Avant de rendre justement son arrêt Arrighi, le Conseil d’État avait 111 00:07:37,210 --> 00:07:40,930 réfléchi lui-même à instaurer un contrôle de constitutionnalité. 112 00:07:41,530 --> 00:07:46,510 Mais craignant de saper sa propre autorité en se mettant à mettre 113 00:07:46,710 --> 00:07:53,950 en cause la loi, la force de la loi, le Conseil d’État a considéré que 114 00:07:54,150 --> 00:07:57,590 ce n’était pas le moment en l’état actuel du droit public, 115 00:07:58,870 --> 00:08:02,570 ce n’était pas le moment de remettre en cause l’expression de la volonté 116 00:08:02,770 --> 00:08:07,070 générale, donc le Conseil d’État a décidé de ne pas mettre en place 117 00:08:07,270 --> 00:08:08,030 ce contrôle. 118 00:08:09,630 --> 00:08:13,270 Les choses ont évidemment changé depuis, puisque sous la Quatrième 119 00:08:13,470 --> 00:08:17,730 République, un comité constitutionnel a été créé, même s’il n’avait pas 120 00:08:17,930 --> 00:08:19,010 beaucoup de compétences. 121 00:08:19,350 --> 00:08:22,990 Surtout, sous la Cinquième République, a été mis en place le Conseil 122 00:08:23,190 --> 00:08:25,590 Constitutionnel, Conseil Constitutionnel qui aujourd’hui 123 00:08:25,790 --> 00:08:30,030 exerce une compétence très importante de contrôle de la constitutionnalité 124 00:08:30,230 --> 00:08:35,210 des lois, notamment depuis la décision de 1971, que j’évoquais précédemment, 125 00:08:36,090 --> 00:08:40,410 décision dans laquelle le Conseil Constitutionnel a décidé qu’il 126 00:08:40,610 --> 00:08:44,910 était compétent pour contrôler la loi par rapport au préambule de 58, 127 00:08:45,110 --> 00:08:48,630 au préambule de 46, aux principes fondamentaux reconnus par les lois 128 00:08:48,830 --> 00:08:52,130 de la République, à la déclaration de 1789, etc. 129 00:08:53,690 --> 00:08:57,270 Depuis qu’il existe un contrôle de constitutionnalité de la loi, 130 00:08:57,830 --> 00:09:02,630 la loi a été en quelque sorte déclassée, elle a été un peu déchue 131 00:09:02,830 --> 00:09:03,790 de sa souveraineté. 132 00:09:04,310 --> 00:09:11,430 On parle de souveraineté de la 133 00:09:11,630 --> 00:09:15,250 loi qui est mise en cause, de légalisme français, 134 00:09:15,450 --> 00:09:17,870 a perdu de son importance. 135 00:09:18,950 --> 00:09:23,510 Mais est-il envisageable aujourd’hui que le juge administratif se mette, 136 00:09:23,710 --> 00:09:26,670 lui aussi, puisqu’il existe un contrôle de constitutionnalité 137 00:09:26,870 --> 00:09:28,950 de la loi par le Conseil constitutionnel, est-ce qu’on peut 138 00:09:29,150 --> 00:09:34,090 aujourd’hui, avec ce déclassement de la loi, admettre que le juge 139 00:09:34,290 --> 00:09:38,350 administratif, le juge ordinaire, contrôle la constitutionnalité 140 00:09:38,550 --> 00:09:39,310 des lois ? 141 00:09:39,510 --> 00:09:44,150 Non, puisque aujourd’hui le contrôle de constitutionnalité des lois 142 00:09:44,350 --> 00:09:50,610 est centralisé, c’est-à-dire qu’il est opéré par une seule institution, 143 00:09:51,150 --> 00:09:54,630 le Conseil constitutionnel, Conseil constitutionnel qui peut 144 00:09:54,830 --> 00:09:59,750 contrôler la constitutionnalité des lois a priori, avant que la 145 00:09:59,950 --> 00:10:03,010 loi ne soit promulguée, mais aussi a posteriori, 146 00:10:03,210 --> 00:10:07,470 dans le cadre des questions prioritaires de constitutionnalité, 147 00:10:07,670 --> 00:10:12,250 QPC, qui ont été mises en place en 2008 et 2009 en France. 148 00:10:15,050 --> 00:10:21,030 Aujourd’hui, on ne peut toujours pas imaginer un contrôle de 149 00:10:21,230 --> 00:10:25,650 constitutionnalité des lois décentralisées, c’est-à-dire exercées 150 00:10:25,850 --> 00:10:29,250 par les juges ordinaires, juges judiciaires ou juges 151 00:10:29,450 --> 00:10:33,770 administratifs, la loi fait donc toujours écran au contrôle. 152 00:10:34,310 --> 00:10:37,870 Le Conseil d’État, le juge administratif, tribunaux 153 00:10:38,070 --> 00:10:41,610 administratifs, cours administratifs d’appel ne peuvent toujours pas, 154 00:10:41,810 --> 00:10:46,890 aujourd’hui, contrôler la constitutionnalité des lois à 155 00:10:47,090 --> 00:10:49,810 l’occasion du contrôle des actes administratifs. 156 00:10:50,190 --> 00:10:55,350 Vous comprenez bien ici qu’il s’agit de l’inconstitutionnalité d’une 157 00:10:55,550 --> 00:11:00,050 loi qui serait soulevée à l’occasion de la contestation d’un acte 158 00:11:00,250 --> 00:11:04,130 administratif qui fait application, grosso modo, d’une loi. 159 00:11:06,310 --> 00:11:09,430 Dans ce type de situation, dans ce type d’hypothèses, 160 00:11:09,630 --> 00:11:12,870 le juge administratif ne peut pas contrôler la constitutionnalité 161 00:11:13,070 --> 00:11:15,650 des lois et rejette les moyens dont il est saisi. 162 00:11:16,750 --> 00:11:18,870 Voilà pour le principe de la loi-écran. 163 00:11:19,290 --> 00:11:23,230 La loi fait écran entre l’acte administratif et la Constitution. 164 00:11:24,150 --> 00:11:28,430 Voyons maintenant les limites de la loi-écran et j’évoquerai ici 165 00:11:28,630 --> 00:11:29,390 trois points. 166 00:11:31,400 --> 00:11:35,240 Aujourd’hui, on peut considérer, sous certains aspects que je vais 167 00:11:35,440 --> 00:11:40,560 exposer maintenant, que le juge administratif effectue un petit 168 00:11:40,760 --> 00:11:45,560 contrôle de constitutionnalité des lois à l’occasion du contrôle 169 00:11:45,760 --> 00:11:47,260 des actes administratifs. 170 00:11:47,460 --> 00:11:56,220 Premièrement, depuis 2008 et 2009, puisque la QPC a été organisée en 2009, 171 00:11:56,920 --> 00:12:01,960 depuis l’introduction de la QPC, le juge administratif, 172 00:12:02,340 --> 00:12:05,760 notamment le Conseil d’État et en particulier le Conseil d’État, 173 00:12:06,500 --> 00:12:15,020 a un rôle important dans le contrôle de constitutionnalité des lois. 174 00:12:15,220 --> 00:12:21,820 La procédure de l’article 61-1 de la Constitution prévoit que 175 00:12:22,020 --> 00:12:26,140 le juge administratif apprécie la recevabilité des questions 176 00:12:26,340 --> 00:12:30,960 prioritaires de constitutionnalité et que le Conseil d’État, 177 00:12:31,260 --> 00:12:36,420 de même que la Cour de cassation, fait office de filtre entre le 178 00:12:36,620 --> 00:12:39,520 justiciable et le Conseil constitutionnel. 179 00:12:40,060 --> 00:12:44,680 Ce ne sont que le Conseil d’État et la Cour de cassation qui sont 180 00:12:44,880 --> 00:12:47,880 compétents pour saisir le Conseil constitutionnel d’une QPC. 181 00:12:49,700 --> 00:12:54,740 Ce n’est évidemment pas au juge ordinaire et au Conseil d’État 182 00:12:56,180 --> 00:13:02,340 de déterminer si le justiciable a raison d’invoquer 183 00:13:02,540 --> 00:13:04,140 l’inconstitutionnalité d’une loi. 184 00:13:05,540 --> 00:13:08,140 C’est au Conseil constitutionnel de le faire. 185 00:13:08,340 --> 00:13:11,700 C’est au Conseil constitutionnel, je vous le disais, c’est centralisé, 186 00:13:11,900 --> 00:13:14,980 cette procédure est centralisée, c’est au Conseil constitutionnel 187 00:13:15,180 --> 00:13:17,460 de vérifier la constitutionnalité de la loi. 188 00:13:17,900 --> 00:13:22,800 Mais le Conseil d’État, en particulier, doit se prononcer 189 00:13:23,000 --> 00:13:25,960 sur le caractère sérieux des QPC. 190 00:13:26,880 --> 00:13:30,820 Il peut, à ce stade, refuser de transmettre une QPC 191 00:13:31,020 --> 00:13:34,580 au Conseil constitutionnel en considérant que les arguments du 192 00:13:34,780 --> 00:13:39,420 requérant ne permettent pas de remettre sérieusement en question 193 00:13:39,620 --> 00:13:41,360 la constitutionnalité de la loi. 194 00:13:41,560 --> 00:13:46,400 À ce propos, des auteurs ont parlé de contrôle de constitutionnalité 195 00:13:46,600 --> 00:13:51,040 négatif, c’est-à-dire un contrôle de constitutionnalité qui consiste 196 00:13:51,240 --> 00:13:56,360 à dire que les moyens invoqués par le requérant ne sont pas 197 00:13:56,560 --> 00:14:00,940 convaincants et qu’en quelque sorte, la loi n’est pas inconstitutionnelle. 198 00:14:03,000 --> 00:14:07,100 Cela est une manière d’interpréter le contrôle de filtre que fait 199 00:14:07,300 --> 00:14:08,720 le Conseil d’État. 200 00:14:08,920 --> 00:14:14,000 Très clairement, dans les textes actuels, dans la Constitution et 201 00:14:14,200 --> 00:14:19,160 dans les textes qui organisent la question prioritaire de 202 00:14:19,360 --> 00:14:22,480 constitutionnalité, il n’est pas indiqué que le juge administratif 203 00:14:22,680 --> 00:14:24,860 fait un contrôle de constitutionnalité des lois. 204 00:14:25,060 --> 00:14:27,600 C’est simplement une nuance à la loi-écran. 205 00:14:28,120 --> 00:14:31,640 Le juge fait un petit contrôle de constitutionnalité, en quelque 206 00:14:31,840 --> 00:14:32,600 sorte. 207 00:14:32,800 --> 00:14:33,560 C’était le premier point. 208 00:14:34,060 --> 00:14:39,220 Deuxième point, qui est une nuance au principe de la loi-écran, 209 00:14:39,520 --> 00:14:40,860 à la théorie de la loi-écran. 210 00:14:42,640 --> 00:14:47,400 Une loi faisant potentiellement écran entre un acte administratif 211 00:14:47,600 --> 00:14:52,960 et la Constitution peut être considérée comme abrogée par une norme 212 00:14:53,160 --> 00:14:56,320 constitutionnelle qui est postérieure à cette loi. 213 00:14:57,480 --> 00:14:58,680 Prenons le cas suivant. 214 00:14:58,880 --> 00:15:06,240 Une loi a été adoptée, plus tard la Constitution est révisée 215 00:15:06,440 --> 00:15:10,980 et la disposition constitutionnelle qui est ajoutée au sein du texte 216 00:15:11,180 --> 00:15:15,040 constitutionnel, la disposition de révision de la Constitution, 217 00:15:15,960 --> 00:15:21,440 est fondamentalement contraire à cette loi qui a été adoptée 218 00:15:21,640 --> 00:15:22,560 antérieurement. 219 00:15:22,760 --> 00:15:26,820 Dans ce cas, on considère que la révision constitutionnelle a abrogé 220 00:15:27,020 --> 00:15:29,800 implicitement la loi qui lui est antérieure. 221 00:15:30,180 --> 00:15:35,500 C’est une application de la règle lex posterior derogat priori, 222 00:15:35,800 --> 00:15:39,160 la loi nouvelle remplace la loi antérieure. 223 00:15:40,700 --> 00:15:44,480 Lorsque cette abrogation implicite a eu lieu, lorsque la nouvelle 224 00:15:44,680 --> 00:15:48,600 disposition constitutionnelle a chassé la disposition législative 225 00:15:48,800 --> 00:15:53,580 antérieure contraire, le juge administratif peut contrôler 226 00:15:53,780 --> 00:15:57,620 la constitutionnalité de l’acte administratif qui appliquait la 227 00:15:57,820 --> 00:16:00,780 loi antérieure, puisque cette loi antérieure a disparu, 228 00:16:00,980 --> 00:16:03,940 a été remplacée par la disposition constitutionnelle. 229 00:16:04,180 --> 00:16:10,040 Je vais vous citer un exemple issu de la jurisprudence du Conseil d’État, 230 00:16:10,400 --> 00:16:14,080 Conseil d’État, 24 juillet 2009, CRII GEN. 231 00:16:15,020 --> 00:16:21,780 En l’espèce, une association anti-OGM contestait un décret de 2007 relatif 232 00:16:21,980 --> 00:16:26,180 à la procédure d’autorisation de mise sur le marché de produits 233 00:16:26,380 --> 00:16:27,200 composés d’OGM. 234 00:16:28,380 --> 00:16:38,580 Ce décret était fondé sur une loi de 1992 qui donnait au gouvernement 235 00:16:38,780 --> 00:16:42,960 la compétence pour adopter des règlements dans ce domaine, 236 00:16:43,160 --> 00:16:45,860 dans le domaine de l’autorisation des produits contenant des OGM. 237 00:16:47,120 --> 00:16:52,240 L’association requérante, le CRII GEN, estimait que ce règlement 238 00:16:52,440 --> 00:16:57,220 n’était pas conforme à l’article 7 de la Charte de l’environnement, 239 00:16:57,920 --> 00:17:00,200 dont je vous ai dit qu’elle était aujourd’hui une norme de valeur 240 00:17:00,400 --> 00:17:04,260 constitutionnelle puisqu’elle a été intégrée au préambule de 58 en 2005. 241 00:17:05,460 --> 00:17:08,660 Cet article 7 de la Charte de l’environnement prévoit que la loi, 242 00:17:09,440 --> 00:17:13,160 et non pas le règlement, la loi fixe les conditions de 243 00:17:13,360 --> 00:17:17,580 l’information et de la participation du public à l’adoption des décisions 244 00:17:17,780 --> 00:17:19,980 qui ont une incidence sur l’environnement. 245 00:17:21,840 --> 00:17:25,480 En l’espèce, pour résoudre cette affaire, le Conseil d’État estime 246 00:17:25,680 --> 00:17:31,300 que la loi de 1992 ne faisait pas écran entre l’acte administratif 247 00:17:31,500 --> 00:17:37,360 et la Constitution, parce que cette loi était inconciliable avec la 248 00:17:37,560 --> 00:17:41,860 Charte de l’environnement qui a été adoptée postérieurement. 249 00:17:42,680 --> 00:17:48,960 Dit d’une autre manière, lorsque la Charte de l’environnement 250 00:17:51,060 --> 00:17:57,580 acquiert une valeur constitutionnelle en 2005, cette charte chasse les 251 00:17:57,780 --> 00:18:01,420 dispositions fondamentalement contraires qui lui étaient antérieures, 252 00:18:01,760 --> 00:18:03,800 notamment cette loi de 1992. 253 00:18:05,060 --> 00:18:09,600 Le Conseil d’État pouvait, en raison de l’abrogation de cette 254 00:18:09,800 --> 00:18:15,880 loi de 1992, faire le contrôle de l’acte administratif par rapport 255 00:18:16,080 --> 00:18:20,380 à la charte de 2005 sans avoir à s’embarrasser de cette loi de 1992. 256 00:18:22,720 --> 00:18:26,340 Se pose cependant évidemment une nouvelle question depuis la mise 257 00:18:26,540 --> 00:18:27,780 en place de la QPC. 258 00:18:28,620 --> 00:18:35,160 Rares sont les arrêts qui constatent l’abrogation implicite des lois, 259 00:18:35,360 --> 00:18:41,540 mais depuis la mise en place de la QPC, cette jurisprudence est encore 260 00:18:41,740 --> 00:18:47,800 moins appliquée puisque dès lors que la procédure doit se faire 261 00:18:48,000 --> 00:18:51,280 par le biais de la QPC pour remettre en cause la constitutionnalité 262 00:18:51,480 --> 00:18:55,300 d’une loi, a priori, on ne peut plus saisir le juge 263 00:18:55,500 --> 00:18:59,560 administratif de cet argument de l’abrogation implicite. 264 00:19:00,220 --> 00:19:05,080 Dorénavant, depuis la mise en place de la QPC, il faut saisir le juge 265 00:19:05,280 --> 00:19:10,740 administratif d’une QPC pour que celui-ci la transmette au Conseil 266 00:19:10,940 --> 00:19:16,840 constitutionnel qui déterminera si la loi est conforme ou non à 267 00:19:17,040 --> 00:19:17,800 la Constitution. 268 00:19:18,360 --> 00:19:22,740 Pourtant, il semblerait qu’après la mise en place de la QPC, 269 00:19:23,220 --> 00:19:29,540 le Conseil d’État ait maintenu sa jurisprudence et ait effectivement 270 00:19:29,740 --> 00:19:32,540 déclaré certaines dispositions, je vous le disais, cela arrive 271 00:19:32,740 --> 00:19:37,680 rarement, ait déclaré certaines dispositions abrogées implicitement. 272 00:19:39,870 --> 00:19:40,830 C’était le deuxième point. 273 00:19:41,170 --> 00:19:45,550 Troisième point de nuance à la théorie de la loi-écran, 274 00:19:45,750 --> 00:19:49,370 c’est ce que l’on appelle l’écran transparent. 275 00:19:50,730 --> 00:19:56,170 Lorsque la loi ne fait qu’habiliter l’administration à intervenir dans 276 00:19:56,370 --> 00:20:02,030 un domaine et que la loi ne régit pas ce domaine, alors la loi ne 277 00:20:02,230 --> 00:20:03,390 fait pas écran. 278 00:20:03,590 --> 00:20:06,670 En effet, dans ce cas-là, la loi ne prévoit rien. 279 00:20:06,870 --> 00:20:08,950 Elle ne fait que donner compétences au gouvernement. 280 00:20:09,550 --> 00:20:16,670 S’il s’agit d’un acte de l’administration qui est adopté 281 00:20:16,870 --> 00:20:20,850 sur le fondement de ce texte, mais texte qui ne prévoit rien, 282 00:20:21,510 --> 00:20:25,370 dans ce cas-là, le juge peut contrôler la constitutionnalité de l’acte 283 00:20:25,570 --> 00:20:31,910 de l’administration puisqu’à l’occasion de la critique de ce texte de 284 00:20:32,110 --> 00:20:35,190 l’administration, il n’est pas question du contenu de la loi, 285 00:20:35,390 --> 00:20:39,610 puisque cette loi ne prévoit rien de spécial d’autre que l’habilitation 286 00:20:39,810 --> 00:20:40,570 du gouvernement. 287 00:20:40,930 --> 00:20:45,770 Dans ce cas-là, on dit que la loi ne fait pas écran, qu’elle est 288 00:20:45,970 --> 00:20:49,930 un écran transparent et que le contrôle de l’acte administratif 289 00:20:50,130 --> 00:20:51,870 par rapport à la Constitution est possible. 290 00:20:55,190 --> 00:21:00,650 Deuxième hypothèse, lorsque l’acte administratif contesté ne se borne 291 00:21:00,850 --> 00:21:04,350 pas à reprendre la loi, mais qu’il dépasse cette fonction 292 00:21:04,550 --> 00:21:11,710 et qu’il crée des règles qui n’étaient pas en germe dans la loi, 293 00:21:12,590 --> 00:21:15,830 alors l’acte peut être contrôlé par rapport à la Constitution. 294 00:21:16,610 --> 00:21:18,630 C’est encore une fois assez évident. 295 00:21:18,930 --> 00:21:22,630 Dans ce cas-là, la loi est un écran transparent puisque 296 00:21:22,830 --> 00:21:28,070 l’inconstitutionnalité de l’acte administratif n’est pas due à 297 00:21:28,270 --> 00:21:32,350 l’inconstitutionnalité de la loi, elle lui est propre à cet acte 298 00:21:32,550 --> 00:21:37,310 administratif puisque celui-ci, en quelque sorte, crée des choses 299 00:21:37,510 --> 00:21:39,590 qui n’étaient pas prévues dans la loi. 300 00:21:40,070 --> 00:21:44,390 Dans ce cas-là, l’écran est transparent et le juge administratif peut contrôler 301 00:21:44,590 --> 00:21:47,410 la constitutionnalité de l’acte administratif. 302 00:21:49,250 --> 00:21:54,130 Dans ces deux hypothèses, le cas où la loi ne dit rien ou 303 00:21:54,330 --> 00:21:57,630 le cas où la loi dit quelque chose, mais l’administration dit autre chose, 304 00:21:58,950 --> 00:22:02,930 dans ces deux cas, il ne s’agit pas de contester devant le juge 305 00:22:03,130 --> 00:22:09,370 administratif la constitutionnalité de la loi, il ne s’agit que de 306 00:22:09,570 --> 00:22:16,150 contester l’inconstitutionnalité de l’acte administratif lui-même. 307 00:22:17,330 --> 00:22:21,210 Donc, tout dépend des arguments qui sont invoqués devant le juge 308 00:22:21,410 --> 00:22:22,170 administratif. 309 00:22:23,210 --> 00:22:26,170 Je reprends rapidement pour vous exposer ce point-là, 310 00:22:26,370 --> 00:22:27,350 l’affaire Arrighi. 311 00:22:27,630 --> 00:22:31,210 En l’espèce, Monsieur Arrighi, je vous l’ai dit, contestait un 312 00:22:31,410 --> 00:22:34,250 acte pris sur le fondement d’une loi d’habilitation. 313 00:22:38,010 --> 00:22:41,910 Cet acte administratif, qui était donc une révocation, 314 00:22:42,350 --> 00:22:45,930 avait été adopté sur le fondement d’une loi que Monsieur Arrighi 315 00:22:46,130 --> 00:22:49,090 jugeait inconstitutionnelle. 316 00:22:50,390 --> 00:22:55,150 Or, ce motif d’inconstitutionnalité de la loi était propre à la loi 317 00:22:55,350 --> 00:23:01,130 puisque Monsieur Arrighi expliquait que le législateur s’était indûment 318 00:23:01,330 --> 00:23:05,530 déchargé de sa mission sur le gouvernement. 319 00:23:06,430 --> 00:23:11,290 C’était une inconstitutionnalité propre à la loi et non pas propre 320 00:23:11,490 --> 00:23:16,210 à la révocation prononcée par le gouvernement. 321 00:23:17,130 --> 00:23:22,590 L’inconstitutionnalité de l’acte de révocation ne faisait que découler 322 00:23:22,790 --> 00:23:25,790 de la loi qui elle-même était inconstitutionnelle. 323 00:23:26,430 --> 00:23:31,670 Dans ce cas-là, dans l’affaire Arrighi, le juge a refusé de se prononcer 324 00:23:31,870 --> 00:23:34,890 sur la constitutionnalité de la loi puisqu’il est pour cela 325 00:23:35,090 --> 00:23:35,850 incompétent. 326 00:23:37,230 --> 00:23:43,370 Mais si Monsieur Arrighi avait contesté l’acte de révocation en 327 00:23:43,570 --> 00:23:47,710 tant qu’il est lui-même entaché d’une inconstitutionnalité, la 328 00:23:47,910 --> 00:23:53,250 loi aurait été un écran transparent et le juge aurait pu faire un contrôle 329 00:23:53,450 --> 00:23:57,170 de constitutionnalité de l’acte pris à son encontre. 330 00:23:57,390 --> 00:23:59,830 Ce qui n’était pas le cas en l’espèce puisqu’encore une fois, 331 00:24:00,030 --> 00:24:03,190 Monsieur Arrighi contestait le contenu même de la loi. 332 00:24:04,550 --> 00:24:06,830 Tout dernier point, je n’en fais pas un point à part des autres, 333 00:24:07,030 --> 00:24:08,510 il y avait bien trois nuances. 334 00:24:09,130 --> 00:24:13,710 Voyons une sorte de transition avec les prochaines vidéos. 335 00:24:14,410 --> 00:24:19,270 Le juge administratif peut contrôler, nous le verrons, la conventionnalité 336 00:24:19,470 --> 00:24:20,410 de la loi. 337 00:24:21,170 --> 00:24:27,010 Or, il existe un grand nombre de dispositions constitutionnelles 338 00:24:27,210 --> 00:24:31,850 qui ont leur équivalent dans le droit international, dans les 339 00:24:32,050 --> 00:24:36,170 conventions internationales, dans le droit de l’Union européenne. 340 00:24:36,590 --> 00:24:40,870 Par exemple, le principe d’égalité qui se trouve dans la Déclaration 341 00:24:41,070 --> 00:24:44,770 de 1789 se trouve aussi dans la CEDH. 342 00:24:45,410 --> 00:24:49,870 La liberté d’expression qui se trouve dans la Déclaration de 1789 343 00:24:50,070 --> 00:24:55,230 se trouve dans la CEDH et dans la Charte des droits fondamentaux 344 00:24:55,430 --> 00:24:58,010 de l’Union européenne, pareil pour le droit de propriété, 345 00:24:58,370 --> 00:25:01,210 pareil pour la liberté d’association, pareil pour la liberté de culte, 346 00:25:01,410 --> 00:25:02,170 etc. 347 00:25:02,490 --> 00:25:08,070 Donc, souvent les dispositions constitutionnelles ont leur équivalent 348 00:25:08,270 --> 00:25:11,710 en droit international ou en droit européen. 349 00:25:11,990 --> 00:25:17,170 Or, si le juge peut faire un contrôle de conventionnalité des lois, 350 00:25:17,370 --> 00:25:21,510 d’une certaine manière, il opère, lorsqu’il y a un équivalent 351 00:25:21,710 --> 00:25:25,610 entre droit international et droit constitutionnel, il opère un peu 352 00:25:25,810 --> 00:25:30,770 un contrôle de constitutionnalité des lois en opérant son contrôle 353 00:25:30,970 --> 00:25:32,770 de conventionnalité des lois.