1 00:00:05,140 --> 00:00:08,900 Après le contentieux de la validité du contrat, voyons maintenant le 2 00:00:09,100 --> 00:00:11,280 contentieux de l’exécution du contrat. 3 00:00:11,860 --> 00:00:16,000 Je vous rappelle que nous sommes dans la partie du contentieux entre 4 00:00:16,200 --> 00:00:20,200 les parties au contrat, donc le contentieux de l’exécution 5 00:00:20,400 --> 00:00:21,160 entre les parties. 6 00:00:23,100 --> 00:00:29,230 Confronté à un cocontractant de mauvaise volonté, l’administration 7 00:00:29,430 --> 00:00:32,370 — je vais vous parler après de son cocontractant —, 8 00:00:32,570 --> 00:00:36,640 l’administration, contrairement au particulier, a un choix. 9 00:00:37,580 --> 00:00:39,140 Quel est son choix ? 10 00:00:39,340 --> 00:00:47,100 Elle a le choix entre avoir recours au juge pour que celui-ci ordonne 11 00:00:47,300 --> 00:00:50,120 à son débiteur de lui verser des dommages-intérêts sur le fondement 12 00:00:50,320 --> 00:00:54,360 de la responsabilité contractuelle, mais l’administration, 13 00:00:54,560 --> 00:00:58,860 vous le savez, on l’a vu lorsqu’on a étudié ensemble les contrats 14 00:00:59,060 --> 00:01:01,480 et les pouvoirs de l’administration dans le contrat, justement 15 00:01:01,680 --> 00:01:05,600 l’administration a des pouvoirs vis-à-vis de son cocontractant. 16 00:01:06,520 --> 00:01:09,100 L’administration a le choix, je répète, elle peut d’abord saisir 17 00:01:09,300 --> 00:01:10,940 le juge, mais elle peut aussi agir d’elle-même. 18 00:01:11,600 --> 00:01:16,240 Elle a des prérogatives de puissance publique dans le cadre du contrat. 19 00:01:16,660 --> 00:01:21,100 Elle peut elle-même renoncer à s’exécuter, c’est l’exception 20 00:01:21,300 --> 00:01:22,060 d’inexécution. 21 00:01:29,720 --> 00:01:30,720 Le cocontractant est de mauvaise volonté, je vais moi-même, 22 00:01:30,920 --> 00:01:31,680 administration, être de mauvaise volonté, je ne vais pas le payer 23 00:01:31,880 --> 00:01:32,640 par exemple. 24 00:01:32,840 --> 00:01:33,860 L’administration peut renoncer à l’exécution, mais elle peut également 25 00:01:34,060 --> 00:01:36,740 aller plus loin, des choses que ne peuvent pas faire les simples 26 00:01:36,940 --> 00:01:37,700 particuliers. 27 00:01:37,900 --> 00:01:41,800 L’administration peut elle-même mettre en demeure son cocontractant 28 00:01:42,000 --> 00:01:46,480 de s’exécuter, de se conformer aux obligations qui découlent du 29 00:01:46,680 --> 00:01:47,440 contrat. 30 00:01:47,640 --> 00:01:50,880 Donc le mettre en demeure, mais ensuite le sanctionner si 31 00:01:51,080 --> 00:01:55,660 le cocontractant ne suit pas la mise en demeure, ne fait pas produire 32 00:01:55,860 --> 00:01:57,600 d’effets à la mise en demeure. 33 00:01:58,000 --> 00:02:01,020 Dans les cas les plus graves, l’administration peut résilier 34 00:02:01,220 --> 00:02:05,600 le contrat pour faute de son cocontractant, sans l’indemniser. 35 00:02:06,260 --> 00:02:11,180 L’administration a des prérogatives particulières et surtout, 36 00:02:11,380 --> 00:02:14,680 elle n’a pas besoin de saisir le juge pour les mettre en œuvre, 37 00:02:14,880 --> 00:02:18,560 elle peut directement sanctionner son cocontractant en lui ordonnant 38 00:02:18,760 --> 00:02:21,980 de payer une somme d’une pénalité pour un retard par exemple, 39 00:02:22,340 --> 00:02:23,820 ce que ne peut pas faire un particulier. 40 00:02:24,160 --> 00:02:27,180 Un particulier ne peut pas sanctionner son cocontractant qui ne s’est 41 00:02:27,380 --> 00:02:28,140 pas exécuté. 42 00:02:28,340 --> 00:02:31,640 Il peut saisir le juge, mais il ne peut pas agir d’office. 43 00:02:33,880 --> 00:02:37,940 Le cocontractant de l’administration, c’est ce que je vous disais, 44 00:02:38,140 --> 00:02:39,880 celui-ci n’a pas d’options. 45 00:02:40,100 --> 00:02:43,960 Le cocontractant de l’administration doit nécessairement s’adresser au juge. 46 00:02:45,660 --> 00:02:49,540 Je vous en ai parlé, le cocontractant de l’administration 47 00:02:49,740 --> 00:02:51,820 a tout de même une petite option. 48 00:02:52,260 --> 00:02:56,660 C’est l’exception d’inexécution qui a été admise dans un arrêt 49 00:02:56,860 --> 00:03:01,380 que vous connaissez, l’arrêt Grenke Location du 8 octobre. 50 00:03:03,060 --> 00:03:06,940 Le cocontractant de l’administration peut ne pas s’exécuter, 51 00:03:07,140 --> 00:03:11,300 peut renoncer à son exécution en raison de l’inexécution par 52 00:03:11,500 --> 00:03:17,240 l’administration, mais il faut, dans ce cas-là, d’une part que 53 00:03:17,440 --> 00:03:20,800 l’inexécution soit prévue dans le contrat lui-même, 54 00:03:21,260 --> 00:03:26,700 d’autre part, que le contrat ne porte pas sur l’exécution même 55 00:03:26,900 --> 00:03:29,800 d’un service public, et troisièmement, c’est même la 56 00:03:30,000 --> 00:03:33,940 condition la plus compliquée à remplir, il faut que le cocontractant, 57 00:03:34,140 --> 00:03:36,740 pour ne pas s’exécuter, obtienne l’autorisation de 58 00:03:36,940 --> 00:03:37,700 l’administration. 59 00:03:37,900 --> 00:03:42,120 Vous comprenez bien qu’ici, les marges de manœuvre du cocontractant 60 00:03:42,320 --> 00:03:45,000 de l’administration sont extrêmement limitées. 61 00:03:45,200 --> 00:03:49,800 Celui-ci ne peut pas vraiment faire autrement que de saisir le juge 62 00:03:50,000 --> 00:03:52,920 puisque l’administration ne va quasiment jamais dire "oui, 63 00:03:53,180 --> 00:03:56,720 très bien, vous pouvez ne pas vous exécuter parce que moi-même je 64 00:03:56,920 --> 00:03:57,680 ne m’exécute pas". 65 00:03:57,880 --> 00:04:05,180 C’est un peu illusoire que d’envisager la satisfaction des trois critères 66 00:04:05,380 --> 00:04:07,380 qui ont été posés par la jurisprudence Grenke Location. 67 00:04:09,760 --> 00:04:13,180 En dehors de cette toute petite ouverture, le cocontractant doit 68 00:04:13,380 --> 00:04:17,120 demander au juge d’engager la responsabilité contractuelle de 69 00:04:17,320 --> 00:04:20,560 l’administration lorsque celle-ci ne s’est pas exécutée. 70 00:04:20,820 --> 00:04:24,860 Vous vous doutez bien que l’administration peut aussi invoquer 71 00:04:25,060 --> 00:04:27,840 l’illégalité du contrat pour ne pas avoir à le respecter. 72 00:04:28,140 --> 00:04:32,820 Pour ce cas-là, je vous renvoie à ce que j’ai dit dans la vidéo 73 00:04:33,020 --> 00:04:35,300 précédente sur la validité du contrat. 74 00:04:36,720 --> 00:04:41,500 En réalité, c’est tout le contentieux de l’inexécution ou de la mauvaise 75 00:04:41,700 --> 00:04:45,780 exécution du contrat qui relève de la responsabilité contractuelle. 76 00:04:45,980 --> 00:04:47,470 Pourquoi je dis ça ? 77 00:04:47,670 --> 00:04:52,520 L’inexécution de l’administration est sanctionnée par des 78 00:04:52,720 --> 00:04:53,480 dommages-intérêts. 79 00:04:55,300 --> 00:05:00,680 Il en va de même de toutes les mesures d’exécution prises par 80 00:05:00,880 --> 00:05:02,820 l’administration qui seraient illégales. 81 00:05:03,520 --> 00:05:08,540 Face à n’importe quel acte pris par l’administration dans le cadre 82 00:05:08,740 --> 00:05:15,240 de l’exécution du contrat, le cocontractant ne peut pas demander 83 00:05:15,440 --> 00:05:17,680 d’annulation de l’acte. 84 00:05:18,000 --> 00:05:23,760 Par exemple, si l’administration a ordonné à son cocontractant de 85 00:05:23,960 --> 00:05:26,820 se comporter d’une certaine manière, puisqu’elle a un pouvoir de contrôle 86 00:05:27,020 --> 00:05:28,880 sur son cocontractant, je vous en ai parlé, 87 00:05:29,920 --> 00:05:33,280 si l’administration prend un ordre à l’encontre de son cocontractant, 88 00:05:33,820 --> 00:05:37,940 si l’administration prononce une sanction à l’encontre de son 89 00:05:38,140 --> 00:05:43,820 cocontractant, si l’administration modifie le contrat administratif 90 00:05:44,020 --> 00:05:49,920 de manière unilatérale, tous ces actes, le cocontractant 91 00:05:50,120 --> 00:05:55,800 ne peut pas en demander l’annulation devant le juge, il ne peut demander 92 00:05:56,000 --> 00:05:59,420 que des dommages-intérêts au juge. 93 00:06:00,960 --> 00:06:05,340 Prenons le cas où il y a une pénalité financière qui est prononcée à 94 00:06:05,540 --> 00:06:09,540 l’encontre du cocontractant, celui-ci peut demander des 95 00:06:09,740 --> 00:06:13,060 dommages-intérêts, il ne peut pas demander l’annulation de la sanction, 96 00:06:13,580 --> 00:06:21,140 mais puisque les dommages-intérêts vont représenter la somme qui 97 00:06:21,340 --> 00:06:26,200 constituait la pénalité financière, cela revient au même qu’une annulation, 98 00:06:26,400 --> 00:06:28,220 cela revient à une annulation. 99 00:06:29,320 --> 00:06:31,040 Je vous reprends le cas pour être plus clair. 100 00:06:32,100 --> 00:06:34,920 L’administration prononce une sanction à l’encontre de son cocontractant, 101 00:06:35,180 --> 00:06:38,220 le cocontractant s’exécute, c’est-à-dire paye la pénalité 102 00:06:38,420 --> 00:06:39,180 financière. 103 00:06:39,380 --> 00:06:43,520 Il estime que la pénalité financière repose sur un acte illégal, 104 00:06:43,920 --> 00:06:47,740 il va saisir le juge non pas d’une demande d’annulation de la sanction, 105 00:06:47,940 --> 00:06:50,320 mais d’une demande de dommages-intérêts. 106 00:06:51,420 --> 00:06:55,160 Les dommages-intérêts qui vont être octroyés par le juge sont 107 00:06:55,360 --> 00:06:59,180 ceux qui représentent la sanction prononcée par l’administration. 108 00:06:59,500 --> 00:07:02,240 Finalement, lorsque le juge octroie des dommages-intérêts, c’est comme 109 00:07:02,440 --> 00:07:03,520 s’il avait annulé la sanction. 110 00:07:03,860 --> 00:07:05,460 J’espère que cette fois-ci, j’ai été plus clair. 111 00:07:06,760 --> 00:07:11,860 Pour le cas de la sanction, cela revient à peu près au même 112 00:07:12,060 --> 00:07:15,600 qu’une annulation, mais ce n’est pas la même chose s’agissant des 113 00:07:15,800 --> 00:07:16,560 autres actes. 114 00:07:16,760 --> 00:07:21,320 Par exemple, si l’administration modifie unilatéralement le contrat 115 00:07:21,520 --> 00:07:28,000 signé avec son cocontractant, le cocontractant ne peut pas demander 116 00:07:28,200 --> 00:07:32,720 de revenir à l’état initial du contrat. 117 00:07:33,060 --> 00:07:38,080 Il ne peut pas demander l’annulation par le juge de la mesure de 118 00:07:38,280 --> 00:07:39,320 modification du contrat. 119 00:07:39,960 --> 00:07:43,780 La seule chose que peut faire le cocontractant, c’est de demander 120 00:07:43,980 --> 00:07:54,280 des dommages-intérêts qui réparent le préjudice subi par le cocontractant. 121 00:07:54,480 --> 00:08:00,240 Ce principe de la résolution des 122 00:08:00,440 --> 00:08:05,720 problèmes d’exécution devant le juge du contrat a été rappelé dans 123 00:08:05,920 --> 00:08:09,260 un arrêt du Conseil d’État dont je vous parlais un peu avant, 124 00:08:09,460 --> 00:08:12,800 que j’évoquais un peu avant, une décision de section du Conseil 125 00:08:13,000 --> 00:08:16,920 d’État 31 mars 2011 commune de Béziers II. 126 00:08:17,280 --> 00:08:22,280 On se trouve, c’est la suite du précédent épisode, commune de Béziers 127 00:08:22,480 --> 00:08:27,600 I, sur ce contrat signé entre les 128 00:08:27,800 --> 00:08:29,960 communes de Béziers et de Villeneuve-lès-Béziers. 129 00:08:30,920 --> 00:08:34,560 Dans ce deuxième arrêt, le Conseil d’État devait se prononcer 130 00:08:34,760 --> 00:08:41,400 sur une autre demande de la commune de Béziers, annuler la mesure de 131 00:08:41,600 --> 00:08:47,680 résiliation prise par la commune de Villeneuve-lès-Béziers et 132 00:08:48,980 --> 00:08:52,880 contraindre la commune de Villeneuve-lès-Béziers à reprendre 133 00:08:53,080 --> 00:08:54,620 les relations contractuelles. 134 00:08:54,820 --> 00:08:57,860 C’est ce que l’on appelle ensuite, après cet arrêt là, je vais vous 135 00:08:58,060 --> 00:09:03,620 en parler ici, le recours en reprise des relations contractuelles, 136 00:09:03,820 --> 00:09:06,380 qu’on peut appeler aussi le recours Béziers II. 137 00:09:07,260 --> 00:09:10,800 Voici la formule générale que retient le Conseil d’État dans sa décision 138 00:09:11,000 --> 00:09:11,820 commune de Béziers II. 139 00:09:12,440 --> 00:09:17,740 Je cite : "Le juge du contrat saisit par une partie d’un litige relatif 140 00:09:17,940 --> 00:09:23,760 à une mesure d’exécution du contrat peut seulement, en principe, 141 00:09:24,740 --> 00:09:28,040 rechercher si cette mesure est intervenue dans des conditions 142 00:09:28,240 --> 00:09:31,800 de nature à ouvrir un droit à indemnité". 143 00:09:33,400 --> 00:09:37,700 Tout problème d’exécution, tout problème lié à un acte d’exécution 144 00:09:37,900 --> 00:09:42,380 se résout sur le fondement de la responsabilité contractuelle. 145 00:09:45,660 --> 00:09:50,920 Cependant, les choses ont changé pour un acte particulier pris dans 146 00:09:51,120 --> 00:09:54,460 le cadre des relations contractuelles, qui est considéré comme un acte 147 00:09:54,660 --> 00:09:57,780 d’exécution, l’acte de résiliation. 148 00:09:58,200 --> 00:09:59,220 Voyons cet acte maintenant. 149 00:09:59,640 --> 00:10:00,400 C. 150 00:10:00,600 --> 00:10:02,160 Le contentieux de la résiliation. 151 00:10:02,740 --> 00:10:06,700 Je vous rappelle que nous sommes entre les parties, donc contentieux 152 00:10:06,900 --> 00:10:09,680 de la résiliation menée par les parties. 153 00:10:11,240 --> 00:10:16,740 La résiliation du contrat fait aujourd’hui l’objet d’un régime 154 00:10:16,940 --> 00:10:17,700 particulier. 155 00:10:18,320 --> 00:10:23,740 Que nous dit le Conseil d’État dans sa décision de 2011 commune 156 00:10:23,940 --> 00:10:24,700 de Béziers II ? 157 00:10:24,900 --> 00:10:30,000 Je cite à nouveau : "Une partie à un contrat administratif peut, 158 00:10:30,240 --> 00:10:34,740 eu égard à la portée d’une telle mesure d’exécution" — une résiliation 159 00:10:34,940 --> 00:10:40,800 — "former devant le juge du contrat un recours de plein contentieux, 160 00:10:41,280 --> 00:10:46,260 contestant la validité de la résiliation de ce contrat et tendant 161 00:10:46,460 --> 00:10:49,220 à la reprise des relations contractuelles". 162 00:10:49,420 --> 00:10:53,680 Une partie peut donc faire un recours en reprise des relations 163 00:10:53,880 --> 00:10:58,340 contractuelles, c’est-à-dire que la partie peut demander au juge 164 00:10:58,540 --> 00:11:02,940 de plein contentieux de déclarer une mesure de résiliation d’un 165 00:11:03,140 --> 00:11:08,660 contrat illégal, de l’annuler et d’en tirer les conséquences, 166 00:11:08,860 --> 00:11:13,560 tirer les conséquences de l’illégalité de la résiliation en ordonnant 167 00:11:16,020 --> 00:11:19,040 la reprise des relations contractuelles entre les parties. 168 00:11:20,920 --> 00:11:26,060 Vous voyez que ce litige lié à la résiliation d’un contrat 169 00:11:26,260 --> 00:11:31,580 administratif ne se résout pas simplement par des dommages-intérêts, 170 00:11:31,780 --> 00:11:38,600 il peut se résoudre de manière beaucoup plus concrète par la reprise 171 00:11:38,800 --> 00:11:40,240 des relations entre les parties. 172 00:11:41,440 --> 00:11:47,120 Pour se prononcer sur une demande de reprise des relations 173 00:11:47,320 --> 00:11:51,200 contractuelles, le juge va tenir compte de plusieurs éléments. 174 00:11:51,660 --> 00:11:55,860 Premièrement, la gravité de l’irrégularité qui a été commise 175 00:11:56,060 --> 00:12:01,940 par la partie qui a résilié le contrat, la gravité de l’irrégularité de 176 00:12:02,140 --> 00:12:03,920 la résiliation donc. 177 00:12:04,160 --> 00:12:09,680 Deuxième critère, l’éventuelle inexécution du contrat par la victime 178 00:12:09,880 --> 00:12:10,780 de la résiliation. 179 00:12:11,740 --> 00:12:14,520 Si c’est la victime elle-même qui ne s’est pas exécutée, 180 00:12:14,720 --> 00:12:17,400 qui a entraîné la résiliation unilatérale par l’autre partie, 181 00:12:17,880 --> 00:12:23,340 le juge peut en tenir compte dans la décision sur la reprise des 182 00:12:23,540 --> 00:12:25,360 relations contractuelles. 183 00:12:25,580 --> 00:12:27,280 Troisième critère, l’intérêt général. 184 00:12:27,920 --> 00:12:33,600 Si le contrat représente un intérêt général, le juge ordonnera plus 185 00:12:33,800 --> 00:12:37,200 facilement la reprise des relations contractuelles. 186 00:12:38,060 --> 00:12:42,140 Le juge tient compte de la possibilité même de reprendre les relations 187 00:12:42,340 --> 00:12:43,100 contractuelles. 188 00:12:43,300 --> 00:12:47,240 Il est possible qu’après la résiliation il n’y ait plus lieu de reprendre 189 00:12:47,440 --> 00:12:49,860 les relations contractuelles, que celles-ci ne puissent pas être 190 00:12:50,060 --> 00:12:50,820 reprises. 191 00:12:51,020 --> 00:12:53,860 Dans ce cas-là, le juge ne prononce pas la reprise des relations 192 00:12:54,060 --> 00:12:54,820 contractuelles. 193 00:12:55,720 --> 00:12:58,700 La partie victime des relations contractuelles peut même saisir 194 00:12:58,900 --> 00:12:59,860 le juge des référés. 195 00:13:00,460 --> 00:13:06,720 S’il y a urgence, celle-ci peut obtenir rapidement, même quasi 196 00:13:06,920 --> 00:13:11,800 immédiatement, la reprise des relations contractuelles, mais il faut démontrer 197 00:13:12,000 --> 00:13:15,520 devant le juge l’urgence qu’il y a à reprendre les relations 198 00:13:15,720 --> 00:13:16,480 contractuelles. 199 00:13:17,040 --> 00:13:20,140 On retrouve ici l’idée de la possibilité des relations. 200 00:13:21,220 --> 00:13:26,960 Si le temps va faire que la reprise 201 00:13:27,160 --> 00:13:30,860 des relations contractuelles n’est plus possible, il y a lieu d’aller 202 00:13:31,060 --> 00:13:34,280 vite, donc cela peut représenter une urgence pour la reprise des 203 00:13:34,480 --> 00:13:36,140 relations contractuelles. 204 00:13:36,760 --> 00:13:40,760 En revanche, si le juge estime qu’il n’y a pas lieu de reprendre 205 00:13:40,960 --> 00:13:46,540 les relations contractuelles, on se retrouve sur le terrain normal 206 00:13:46,740 --> 00:13:50,880 qui est celui de la responsabilité contractuelle des parties. 207 00:13:51,660 --> 00:13:53,820 En l’occurrence, que s’est-il passé ? 208 00:13:54,020 --> 00:13:59,800 Le juge a considéré que la ville de Béziers avait contesté la 209 00:14:00,000 --> 00:14:01,900 résiliation de manière tardive. 210 00:14:02,100 --> 00:14:08,480 En effet, il aurait fallu que la commune de Béziers saisisse le 211 00:14:08,680 --> 00:14:13,040 juge d’une demande de reprise des relations contractuelles dans les 212 00:14:13,240 --> 00:14:18,360 deux mois à compter de la date à laquelle elle a été informée 213 00:14:18,560 --> 00:14:22,340 par la ville de Villeneuve-lès-Béziers de la mesure de résiliation. 214 00:14:23,140 --> 00:14:27,060 On retrouve ici une condition du recours pour excès de pouvoir que 215 00:14:27,260 --> 00:14:31,170 le juge applique ici en plein contentieux, condition du recours 216 00:14:31,370 --> 00:14:33,660 pour excès de pouvoir, de recevabilité du recours pour 217 00:14:33,860 --> 00:14:36,860 excès de pouvoir selon laquelle il faut faire son recours dans 218 00:14:37,060 --> 00:14:42,000 les deux mois à compter de l’information que l’on a de l’acte 219 00:14:42,200 --> 00:14:42,960 que l’on souhaite contester. 220 00:14:43,480 --> 00:14:50,980 Il faut, même en plein contentieux ici, que la partie saisisse le juge 221 00:14:51,180 --> 00:14:55,760 du contrat dans les deux mois à compter du jour où elle a été informée 222 00:14:55,960 --> 00:14:59,600 de la résiliation, de l’acte de résiliation pris par l’autre partie.