1
00:00:07,290 --> 00:00:10,711
Bonjour à tous et bienvenue 
à ce cours sur la croissance.

2
00:00:12,790 --> 00:00:14,711
Nous sommes toujours dans le chapitre 3,

3
00:00:15,022 --> 00:00:17,440
les prolongements de l'analyse keynésienne.

4
00:00:17,680 --> 00:00:20,755
Nous abordons ici, en section 6, la croissance.

5
00:00:23,340 --> 00:00:27,511
L'analyse keynésienne, qui avait été
réalisée dans un cadre de court terme,

6
00:00:27,955 --> 00:00:31,600
n'étudiait pas les situations
de croissance de l'économie.

7
00:00:32,488 --> 00:00:33,777
Mais qu'est-ce que la croissance ?

8
00:00:34,860 --> 00:00:38,800
La croissance se définit comme
l'augmentation soutenue, 

9
00:00:38,844 --> 00:00:41,155
pendant une ou plusieurs périodes longues, 

10
00:00:41,730 --> 00:00:43,875
d'un indicateur de dimension

11
00:00:44,200 --> 00:00:49,525
permettant d'appréhender l'augmentation
 de la production sur le long terme.

12
00:00:51,370 --> 00:00:55,390
Cette augmentation est saisie
uniquement sous son aspect quantitatif.

13
00:00:57,800 --> 00:01:03,066
Cela explique que le concept de croissance
diffère du concept de développement.

14
00:01:04,790 --> 00:01:07,911
Le développement, c'est
l'augmentation de la production, 

15
00:01:08,222 --> 00:01:13,066
accompagnée d'une importante
modification économique et sociale.

16
00:01:15,930 --> 00:01:20,533
Cherchant à étendre le modèle
keynésien sur la longue période, 

17
00:01:21,770 --> 00:01:24,300
les économistes Harrod et Domar

18
00:01:24,775 --> 00:01:28,350
ont donné la première formalisation 
d'un modèle de croissance.

19
00:01:29,930 --> 00:01:36,355
Quelques années plus tard, l'économiste
Solow établit une réplique à cette analyse, 

20
00:01:36,577 --> 00:01:39,200
cette fois-ci dans un cadre néoclassique.

21
00:01:41,060 --> 00:01:47,333
Ces deux modélisations constituent la
base des études concernant la croissance.

22
00:01:48,900 --> 00:01:54,355
Nous allons les étudier successivement
 de façon purement littéraire,

23
00:01:54,444 --> 00:01:58,888
sans en donner leur formalisation
mathématique qui est un peu complexe.

24
00:02:01,520 --> 00:02:06,400
I : le modèle de croissance de Harrod et Domar.

25
00:02:09,180 --> 00:02:15,200
Après la Seconde Guerre mondiale,
l'économiste anglais Roy Forbes Harrod, 

26
00:02:15,555 --> 00:02:28,800
1900-1978, et l'économiste 
russo-américain, Evsey Domar, 1914-1997,

27
00:02:29,688 --> 00:02:32,444
qui sont tous deux des post-keynésiens,

28
00:02:33,377 --> 00:02:37,511
 développent l'un des premiers
 modèles de croissance de référence.

29
00:02:40,090 --> 00:02:44,470
Ils essaient d'étendre, au long
terme, le modèle keynésien.

30
00:02:47,140 --> 00:02:51,911
Plutôt que de s'intéresser aux origines
de la croissance sur longue période,

31
00:02:53,460 --> 00:02:56,475
ils cherchent plutôt à 
comprendre les conditions 

32
00:02:57,375 --> 00:03:01,640
qui pourraient permettre une
 expansion durable de l'économie.

33
00:03:04,010 --> 00:03:05,075
Dans ce cadre, 

34
00:03:05,950 --> 00:03:11,950
ils essaient de définir les conditions d'une
 croissance équilibrée sur le long terme.

35
00:03:14,760 --> 00:03:16,088
Voici leur conclusion.

36
00:03:17,822 --> 00:03:20,755
Pour eux, il existerait trois taux.

37
00:03:21,880 --> 00:03:26,311
Un taux de croissance, ce qu'ils
appellent le taux de croissance garanti

38
00:03:27,377 --> 00:03:31,911
qui assure une progression
parallèle et équilibrée

39
00:03:32,133 --> 00:03:35,333
de la demande et de l'offre en termes de biens.

40
00:03:37,510 --> 00:03:38,933
Il y a un deuxième taux,

41
00:03:39,155 --> 00:03:42,933
qui est le taux de croissance
 naturelle qui assure le plein-emploi.

42
00:03:44,355 --> 00:03:50,311
Enfin, on a un troisième taux qui
est le taux de croissance effectif,

43
00:03:50,711 --> 00:03:55,333
qui résulte de la véritable
croissance constatée du pays.

44
00:03:57,840 --> 00:04:02,250
Ces trois taux sont déterminés
indépendamment les uns des autres.

45
00:04:03,690 --> 00:04:06,530
Ils ont très peu de chances d'être identiques.

46
00:04:09,020 --> 00:04:13,244
Harrod et Domar se montrent très pessimistes 

47
00:04:13,822 --> 00:04:16,711
sur la possibilité d'une croissance équilibrée.

48
00:04:18,450 --> 00:04:23,155
Il conclut à une instabilité
intrinsèque de la croissance

49
00:04:23,866 --> 00:04:26,355
qui peut engendrer le chômage de masse.

50
00:04:28,370 --> 00:04:32,755
La croissance ne peut évoluer,
 selon l'expression de Harrod, 

51
00:04:33,066 --> 00:04:36,090
que sur le fil du rasoir, fin de citation.

52
00:04:38,410 --> 00:04:41,955
D'où l'importance des
politiques gouvernementales

53
00:04:41,955 --> 00:04:44,266
pour rétablir l'équilibre entre ces trois taux.

54
00:04:46,460 --> 00:04:51,022
Marqué par la crise de 1929 et ses
 conséquences en termes notamment de chômage,

55
00:04:51,644 --> 00:04:54,010
ce modèle est empreint de pessimisme.

56
00:04:55,280 --> 00:05:01,733
Il a toutefois été critiqué en raison de
plusieurs hypothèses non vérifiées,

57
00:05:01,866 --> 00:05:03,140
jugées beaucoup trop fortes.

58
00:05:06,190 --> 00:05:12,133
Nous allons regarder maintenant le modèle
de Solow en II, ainsi que ces conclusions.

59
00:05:14,450 --> 00:05:21,155
Au modèle keynésien de Harrod et Domar,
 succède, en 1956, le modèle de Solow. 

60
00:05:23,560 --> 00:05:33,377
Robert Merton Solow, né en 1924, prix Nobel
en 1987, est un grand ami de Samuelson

61
00:05:33,377 --> 00:05:36,177
avec lequel il réalise de nombreux travaux.

62
00:05:38,500 --> 00:05:42,340
Il devient célèbre principalement
pour ses travaux sur la croissance.

63
00:05:43,690 --> 00:05:47,030
Son modèle de croissance, élaboré
dans un cadre néoclassique, 

64
00:05:47,511 --> 00:05:50,311
demeure une référence en la matière.

65
00:05:53,450 --> 00:05:57,911
Nous allons tout d'abord, en 1,
 regarder le cadre de la modélisation.

66
00:06:01,570 --> 00:06:07,911
La modélisation de Solow schématise,
 de façon très simplifiée, l'économie.

67
00:06:09,810 --> 00:06:14,488
Elle la représente à partir de ce que l'on
appelle une fonction de production

68
00:06:14,533 --> 00:06:20,260
à deux facteurs de production
substituables : le travail et le capital.

69
00:06:21,720 --> 00:06:27,600
On peut écrire cette fonction
sous la forme Y=FKl.

70
00:06:29,110 --> 00:06:36,888
En d'autres termes, la production
d'un pays, Y, qui représente son PIB,

71
00:06:37,377 --> 00:06:42,488
résulte de la combinaison d'une
certaine quantité de capital, K,

72
00:06:43,422 --> 00:06:46,533
et d'une certaine quantité de travail, R.

73
00:06:48,355 --> 00:06:51,111
R représente la main-d'œuvre de l'économie.

74
00:06:53,170 --> 00:06:55,377
On est dans une optique de long terme.

75
00:06:56,260 --> 00:06:59,644
Il il n'y a pas de prise en compte
des problèmes de chômage

76
00:07:00,000 --> 00:07:02,177
ou de sous-utilisation du capital.

77
00:07:04,820 --> 00:07:10,933
Plus le capital ou plus le travail
augmente, plus le PIB s'élève, 

78
00:07:11,244 --> 00:07:13,244
mais dans une proportion moindre.

79
00:07:14,360 --> 00:07:19,333
Solow fait ici l'hypothèse que
les facteurs de production ont

80
00:07:19,333 --> 00:07:21,420
ce que l'on appelle des rendements décroissants.

81
00:07:22,880 --> 00:07:27,333
Tout accroissement de l'un d'entre eux 
engendre une augmentation de la production,

82
00:07:27,377 --> 00:07:30,177
 mais à un rythme de moins en moins soutenu.

83
00:07:30,860 --> 00:07:33,750
Cette hypothèse traduit ainsi l'idée 

84
00:07:34,150 --> 00:07:39,330
qu'une augmentation de capital engendre 
bien un accroissement de la production, 

85
00:07:39,333 --> 00:07:44,888
mais que cet effet bénéfique est de plus en
plus faible avec l'accroissement du capital.

86
00:07:46,040 --> 00:07:49,955
L'idée est qu'on ne peut pas
indéfiniment espérer accroître le capital

87
00:07:50,000 --> 00:07:51,244
pour augmenter la production.

88
00:07:54,400 --> 00:07:55,650
Pour augmenter le capital, 

89
00:07:55,650 --> 00:07:59,777
il faut de l'investissement qui
provient de l'épargne des agents.

90
00:08:02,340 --> 00:08:06,355
Pour augmenter le travail, il faut que la
main-d'œuvre disponible s'accroisse, 

91
00:08:06,933 --> 00:08:09,911
donc que la population augmente elle aussi.

92
00:08:11,930 --> 00:08:16,711
Solow suppose une augmentation
constante et exogène de la population

93
00:08:17,030 --> 00:08:20,450
qui n'est pas du tout
influencée par l'économie.

94
00:08:22,990 --> 00:08:26,977
Nous ne rentrerons pas plus dans les
détails de la modélisation de Solow

95
00:08:26,977 --> 00:08:29,288
qui se traduit par de nombreuses équations, 

96
00:08:29,555 --> 00:08:32,040
mais nous allons décrire ses conclusions.

97
00:08:33,320 --> 00:08:36,266
2 : les implications du modèle de Solow.

98
00:08:39,120 --> 00:08:44,400
La modélisation de Solow induit les 
quatre principales implications suivantes.

99
00:08:46,190 --> 00:08:47,350
Première implication : 

100
00:08:48,800 --> 00:08:52,625
le modèle montre l'importance
 dans la croissance d'un pays

101
00:08:53,022 --> 00:08:56,755
des variables suivantes,
 le capital et le travail.

102
00:08:58,250 --> 00:09:02,000
Ces deux facteurs permettent
à l'économie de progresser

103
00:09:02,355 --> 00:09:06,444
sur un chemin de convergence,
 conduisant à l'équilibre de long terme,

104
00:09:07,240 --> 00:09:12,533
c'est-à-dire un état stationnaire
où le produit intérieur brut,

105
00:09:12,533 --> 00:09:14,888
le PIB par habitant, demeure constant.

106
00:09:17,250 --> 00:09:20,000
Cela s'explique par l'hypothèse
de rendements décroissants

107
00:09:20,088 --> 00:09:21,911
de ces deux facteurs de production.

108
00:09:23,660 --> 00:09:27,155
Arrivé à ce point, seul le progrès technique, 

109
00:09:27,555 --> 00:09:32,755
qui est considéré par Solow comme
une sorte de manne tombée du ciel, 

110
00:09:33,466 --> 00:09:37,220
permet l'augmentation sans
limites du PIB par tête.

111
00:09:40,290 --> 00:09:48,000
Deuxième implication : il est possible d'obtenir
une croissance soutenue et régulière

112
00:09:48,355 --> 00:09:50,800
sans aucune intervention de l'État,

113
00:09:51,644 --> 00:09:55,866
conclusion qui est contraire à
l'analyse de Harrod et Domar.

114
00:09:57,470 --> 00:10:00,488
On retrouve ici une des préconisations
chères aux classiques,

115
00:10:00,488 --> 00:10:05,450
à savoir que l'État ne doit pas
s'ingérer dans la vie économique.

116
00:10:09,200 --> 00:10:13,244
Troisième implication : à tout moment, 

117
00:10:14,133 --> 00:10:20,222
les individus doivent choisir entre consommer
ou épargner leur revenu disponible.

118
00:10:22,310 --> 00:10:28,311
Si l'on définit le taux d'épargne comme le
rapport entre l'épargne et le revenu disponible,

119
00:10:29,511 --> 00:10:33,333
on peut se demander quel est le
taux d'épargne socialement optimal.

120
00:10:35,600 --> 00:10:39,777
Un taux d'épargne nul signifie
que les individus consomment

121
00:10:39,777 --> 00:10:43,777
tout aujourd'hui et sacrifient leur avenir,
 ainsi que celui de leurs enfants.

122
00:10:45,400 --> 00:10:51,955
Au contraire, un taux d'épargne de 100 % signifie
que les individus ne consomment plus du tout

123
00:10:52,711 --> 00:10:54,000
et ne peuvent donc plus survivre.

124
00:10:56,250 --> 00:10:57,955
Entre ces deux extrêmes, 

125
00:10:58,577 --> 00:11:04,444
il doit bien exister un taux qui maximise
la consommation de chaque individu

126
00:11:04,888 --> 00:11:10,177
et permette une consommation soutenue
pour l'ensemble des générations futures.

127
00:11:12,630 --> 00:11:17,288
Pour atteindre ce taux, il existe une règle : 

128
00:11:18,577 --> 00:11:24,177
le taux d'intérêt réel de l'économie doit être
égal au taux de croissance de la population.

129
00:11:26,150 --> 00:11:31,955
Cette règle, c'est ce que les économistes
appellent la règle d'or de l'accumulation.

130
00:11:33,880 --> 00:11:41,155
Décrite par Maurice Allais, en 1947, cette règle
a été démontrée d'abord par Edmund Phelps,

131
00:11:41,688 --> 00:11:44,266
et elle se déduit également du modèle Solow.

132
00:11:46,470 --> 00:11:50,000
Cette règle est encore prise en compte par le FMI

133
00:11:50,311 --> 00:11:53,022
lors de son examen des 
politiques économiques des pays.

134
00:11:56,110 --> 00:11:57,625
Quatrième implication : 

135
00:11:59,225 --> 00:12:05,150
le modèle de Solow souligne l'existence
 de ce que l'on appelle un effet de rattrapage.

136
00:12:06,810 --> 00:12:10,888
Un pays est souvent pauvre en
raison d'un déficit de capital.

137
00:12:12,510 --> 00:12:13,950
Le modèle de Solow montre 

138
00:12:14,475 --> 00:12:19,125
que ce pays peut accroître son
 niveau de vie en épargnant 

139
00:12:19,575 --> 00:12:21,875
et en augmentant son stock de capital.

140
00:12:24,250 --> 00:12:29,955
La convergence, au sens de Solow,
 représente donc la période durant laquelle

141
00:12:30,577 --> 00:12:35,200
un pays accumule du capital 
pour atteindre un niveau optimal.

142
00:12:36,940 --> 00:12:39,333
Cette phase peut prendre beaucoup de temps,

143
00:12:39,377 --> 00:12:42,000
car l'accumulation du capital
est un phénomène long.

144
00:12:43,330 --> 00:12:51,111
Durant cette phase, le taux de croissance du PIB
d'un pays est supérieur à sa valeur d'équilibre.

145
00:12:51,760 --> 00:12:57,422
En d'autres termes, le modèle explique
pourquoi il est potentiellement plus facile,

146
00:12:57,511 --> 00:13:02,044
pour un pays pauvre, d'avoir un taux de
croissance plus élevé qu'un pays avancé.

147
00:13:03,644 --> 00:13:09,022
Ça explique pourquoi les pays émergeant
 ont un taux de croissance plus élevé

148
00:13:09,466 --> 00:13:11,022
qu'un certain nombre de pays développés.

149
00:13:12,760 --> 00:13:16,444
Plus ces pays se rapprochent des
niveaux de vie des pays riches, 

150
00:13:17,111 --> 00:13:21,066
plus leur potentiel de croissance
a tendance à se résorber.

151
00:13:21,640 --> 00:13:24,580
C'est l'hypothèse de la convergence.

152
00:13:27,370 --> 00:13:31,377
Nous allons, pour finir, aborder
les limites du modèle de Solow.

153
00:13:32,410 --> 00:13:34,960
3 : les limites du modèle de Solow.

154
00:13:37,500 --> 00:13:40,844
Malgré le succès rencontré par ce modèle,

155
00:13:42,311 --> 00:13:46,355
les fortes simplifications
effectuées par la modélisation,

156
00:13:47,955 --> 00:13:51,555
ainsi que les hypothèses souvent
extrêmement fortes qui sont adoptées,

157
00:13:52,355 --> 00:13:54,444
engendrent un certain nombre de critiques.

158
00:13:56,270 --> 00:14:01,911
Tout d'abord, c'est la première critique,
 la croissance ne dépend, pour Solow,

159
00:14:01,911 --> 00:14:04,888
que de facteurs exogènes à sa modélisation, 

160
00:14:06,044 --> 00:14:08,800
c'est-à-dire des facteurs sur lesquels
on ne peut pas jouer du tout.

161
00:14:10,160 --> 00:14:13,200
C'est ainsi le cas de la
croissance de la population

162
00:14:13,733 --> 00:14:16,577
qui ne dépend pas des variables
économiques considérées, 

163
00:14:16,622 --> 00:14:18,530
ce qui est fortement contestable.

164
00:14:19,910 --> 00:14:24,110
De même, le progrès technique est
une sorte de manne tombée du ciel

165
00:14:24,133 --> 00:14:26,266
qui arrive sans que l'on sache trop pourquoi.

166
00:14:28,250 --> 00:14:33,333
Certes, certaines inventions sont le fruit
du hasard, elles sont donc exogènes.

167
00:14:34,840 --> 00:14:37,288
Cependant, il est également incontestable

168
00:14:37,333 --> 00:14:40,800
que plus les investissements en
recherche sont conséquents, 

169
00:14:41,644 --> 00:14:44,622
plus il y a de chances d'avoir
du progrès technique,

170
00:14:46,622 --> 00:14:50,844
d'où l'idée que le progrès
 technique serait endogène

171
00:14:51,333 --> 00:14:54,355
et non pas exogène comme le suppose Solow.

172
00:14:55,760 --> 00:14:58,133
Dans ce cas, les agents économiques, 

173
00:14:58,177 --> 00:15:04,577
comme l'État, pourraient avoir à jouer un
rôle dans le processus de la croissance.

174
00:15:08,970 --> 00:15:14,577
En deuxième critique, on peut
également s'interroger sur la possibilité,

175
00:15:14,622 --> 00:15:21,288
pour les pays pauvres, d'accumuler du
capital et de rattraper les pays riches.

176
00:15:22,600 --> 00:15:24,675
Beaucoup de pays en voie de développement 

177
00:15:25,275 --> 00:15:30,650
peuvent difficilement accéder au niveau 
d'épargne et d'investissement suffisants

178
00:15:30,675 --> 00:15:32,950
pour leur permettre le décollage économique.

179
00:15:34,960 --> 00:15:41,422
Il semble exister un seuil minimal de capital
pour accéder à cette croissance économique.

180
00:15:42,580 --> 00:15:46,444
En dessous de ce seuil, les
pays demeurent prisonniers

181
00:15:47,200 --> 00:15:50,400
d'une sorte de trappe de sous-développement, 

182
00:15:51,111 --> 00:15:53,860
dont ils ne peuvent sortir sans aide extérieure.

183
00:15:56,150 --> 00:15:59,066
Cet aspect n'apparaît nullement
dans le modèle de Solow.

184
00:16:01,822 --> 00:16:02,977
En dernière critique, 

185
00:16:03,688 --> 00:16:07,066
on peut également invoquer l'absence
de chômage dans le modèle de Solow.

186
00:16:09,250 --> 00:16:14,444
Si cette hypothèse s'explique par la
perspective de longues périodes considérées,

187
00:16:15,550 --> 00:16:18,844
la modélisation paraît
néanmoins très éloignée

188
00:16:19,244 --> 00:16:22,533
de la réalité économique des années 70.